Feltman à Téhéran!!!

Nidal hamadé, Paris
120 chefs d'Etats se sont rendus à la capitale iranienne pour participer au sommet des pays Non-Alignés. La visite du président égyptien Mohamad Morsi à Téhéran a fait couler beaucoup d'encre dans les médias de par le monde, après trois décennies de contacts rompus entre les deux pays. Une présence américaine a également été attirante, dans la personnalité et le timing.
La présence de Jeffrey Feltman à Téhéran ne relevait pas de l'ordinaire, ont affirmé des sources françaises. Des personnalités comme M. Feltman, qui ont déjà occupé de postes clés dans l'administration Obama, resteront pour toujours les laquais de cette administration, même ayant accédé à d'autres postes aux institutions internationales, soumises aux directives américaines. Sur ce point, il n'est pas difficile de connaitre le véritable dirigeant de Ban Ki Moon et de son conseiller Feltman.
Les responsables français étaient surpris de la décision du secrétaire général des Nations Unies de participer au sommet des Non-Alignés à Téhéran, ont révélé des sources françaises à Alintiqad. Leur surprise fut plus grande quand Feltman s'y est rendu aussi. « Ils étaient surpris parce que le secrétaire général a informé le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius la veille du sommet qu'il n’y participera pas», ont-elles précisé. Ce dernier avait appelé M. Ki Moon pour le convaincre de boycotter l'évènement. Jeudi, les Français étaient encore plus surpris, lorsque la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a renoncé à participer à la session spéciale du Conseil de Sécurité de l'ONU sur la Syrie, présidée par M. Fabius personnellement. Le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov a également refusé l'invitation de la France, président actuel du Conseil de sécurité, un geste que ce pays a considéré comme étant une sous-estimation de la valeur onusienne de ses efforts au Conseil de Sécurité.
Dans un entretien exclusif à Alintiqad, le président de la section du Moyen Orient à l'institut des relations internationales et dialogues intérieurs à Madrid, Brah Mikaël, a estimé que la visite de Feltman à Téhéran ne peut pas être perçue comme une visite courante. « Feltman n'aurait pas accompagné Ban Ki Moon à Téhéran s'il n’avait pas eu le feu vert d'Obama. L’administration américaine pourrait avoir l'intention de communiquer avec Téhéran à cette période, avant les élections présidentielles américaines, afin d'éviter toute escalade iranienne dans la région pouvant affecter les résultats des élections prévues en novembre 2012 », a expliqué M. Mikaël.
« Obama œuvre par le biais de cette visite à déceler les intentions iraniennes, au cas où les Etats-Unis décident d'intervenir en Syrie avant les élections, et surtout concernant les dossiers bahreïni, nucléaire, et israélien », a poursuivi M. Mikaël. « Au cas où Obama est réélu, il ne changera pas de politique envers la Syrie. Il ne mènera aucune guerre ni intervention militaire, mais il continuera à menacer de faire recours à la force chaque fois que les circonstances politiques l’exigent », a-t-il prévu.
En dépit du symbolisme de la présence présidentielle égyptienne, on ne s’attend pas de l'Egypte de jouer un rôle politique pionnier durant les prochaines années, vu sa situation économique difficile, et le refus américain de tout rôle égyptien pouvant concurrencer le rôle turco-qatari saoudien.
Traduit par moqawama.org
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