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Un filet de sécurité pour le Liban…

Un filet de sécurité pour le Liban…
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Soraya Hélou

Les pêcheurs en eaux troubles peuvent ranger leur attirail. Le document d’entente signé entre le Courant patriotique libre (CPL) et le Hezbollah en février 2006 n’est pas sur le point d’être annulé. Au contraire, il va connaître un nouvel élan, maintenant que les deux parties ont décidé de parler ouvertement de leurs divergences et de tenter de les surmonter.

Les dernières frictions entre le CPL du général Aoun et le Hezbollah ont certes créé pendant un court moment un certain malaise au sein des deux bases. Mais elles ont eu aussi l’avantage de montrer deux choses : d’abord que le CPL et son général ne sont nullement un satellite du Hezbollah ou un instrument entre ses mains qu’il utilise pour sortir de son isolation théorique et infiltrer la scène chrétienne comme le disent certains porte-voix du 14 mars. Le CPL a ainsi montré qu’il est une formation indépendante qui ne renie pas son identité spécifique, qui a ses propres priorités, ses appréhensions et ses objectifs. Si l’intérêt du Liban et de la oumma en général pris sous l’angle stratégique est sans doute le point commun le plus important qu’il a avec le Hezbollah, cela ne l’empêche pas d’avoir sur des sujets internes des objectifs, des opinions et une vision différents. La seconde chose dévoilée par le dernier malaise entre les deux formations nationales, c’est qu’elles sont transparentes et ne cherchent pas à cacher leurs divergences par souci d’hypocrisie politique. Au contraire, celles-ci sont étalées au grand jour et commentées par les deux camps, en toute bonne foi et dans une volonté réelle de trouver des solutions. Ce qui est somme toute une démarche saine, qui montre à la fois qu’entre le CPL et le Hezbollah il n’y a pas de mensonge et de complaisance trompeuse, mais aussi qu’il y a un débat, une diversité et un dynamisme positifs, voire nécessaires pour l’évolution d’une alliance politique.

Mais en dépit des spéculations du 14 mars, il n’a jamais été question, ni pour le général Un filet de sécurité pour le Liban…Michel Aoun, ni pour le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah de remettre en cause l’alliance conclue. Les sujets conflictuels doivent faire l’objet d’un débat franc et sincère et trouver ainsi des solutions, mais ils ne remettent pas en cause l’esprit du document d’entente signé en 2006.

D’ailleurs pourquoi le remettre en cause, puisque cette entente a quasiment modifié le paysage politique libanais en assurant un filet de sécurité au pays et en resserrant les fondements de l’unité nationale. Un nouveau Liban est né le 6 février 2006, basé sur le respect et la confiance réciproques entre les Libanais et surtout fondé sur la conviction d’avoir un présent et un avenir communs. Les deux formations signataires du document d’entente ont compris que leur diversité est un enrichissement pour le Liban et leur unité un rempart contre les projets américano-sionistes pour la région. Sayed Nasrallah et le général Aoun partagent une même vision stratégique et cela, un dossier électrique ou des revendications sociales ne peuvent pas le modifier, ni même l’ébranler. Sans parler des valeurs morales qu’ils ont en commun et qui font souvent défaut à une partie de la classe politique libanaise. Alors que celle-ci ne chante pas victoire trop vite. Le général Aoun l’a déclaré lui-même, la résistance est en dehors de toutes ses considérations. Elle est et restera l’élément de force du Liban. En dehors de cela, tout peut-être discuté et négocié dans le calme et le respect et avec la volonté de trouver des solutions. Le général Aoun n’ira donc pas vers le 14 mars et le Hezbollah ne rééditera pas l’accord quadripartite de 2005. Une fois cette équation posée, on peut mieux comprendre les divergences entre le CPL et le Hezbollah et surtout mesurer leurs limites, celles de l’intérêt national.


Source: moqawama.org

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