Crainte sur la santé des détenus palestiniens grévistes

Les craintes sur l’état de santé des détenus palestiniens en grève de la faim s'accentuent, surtout après l’hospitalisation de huit d’entre eux dans un état critique.

Les détenus en question sont en grève de la faim depuis 45 voire 72 jours selon les cas : Bilal Diab et Thaer Halahla (en grève de la faim depuis 72 jours), Hassan Safadi (66 jours), Omar Abou Chalal (64 jours), Mohammad Taj (56 jours), Mahmoud Sorsok (50 jours), Fares Natour (45 jours) et Jaafar Ezzeddine (49 jours).

Ces prisonniers palestiniens ont été impliqués dans la bataille «des intestins vides » pour protester contre leur maintien en détention administrative depuis plusieurs années.

L'avocat palestinien Mahmoud Hassan, qui a rendu visite à ces prisonniers grévistes, a indiqué que « la vie de deux grévistes Bilal Diab et Thaer Halahla est désormais en danger ».

« Ils souffrent notamment de perte de poids importante, atteinte nerveuse, déshydratation et baisse de la tension artérielle », a-t-il précisé.

Et de souligner : « Les deux détenus insistent à poursuivre leur grève de la faim jusqu’au bout ».

« Les autres grévistes ne sont pas dans une situation meilleure, leur état de santé est jugé très critique », a-t-il ajouté.

Dans le même contexte, Thaer Halahla, âgé de 33 ans et originaire d’Al Khalil (Hébron), a écrit dans une lettre : « Mon poids est aujourd’hui de 55 kilos alors qu’il était de 83 kilos avant la grève de la faim. Je perds mes cheveux et je souffre d’une atrophie musculaire ».

Selon l’organisation Muhjat al-Quds qui a publié cette lettre, Halahla a réaffirmé la poursuite de la grève de faim jusqu’à gagner sa cause. « Nous ne sommes pas dans cette bataille parce que nous aimons avoir faim ou souffrir, mais pour notre dignité et la dignité de notre nation », a-t-il réitéré.

Il a également remercié les militants qui ont été présents pour le soutenir lors de son audience devant les tribunaux.
La « Cour suprême d'Israël » a rejeté lundi l'appel de Thaer Halahla et Bilal Diab, en grève de la faim depuis le 29 février.

Dans un autre temps, l'Union européenne (UE), le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le gouvernement palestinien ont exprimé ce mardi leur « inquiétude pour les détenus palestiniens en grève de la faim dans les geôles israéliennes, certains depuis plus de deux mois ».

Le CICR a demandé le transfert à l'hôpital de six d'entre eux dont l'état de santé est jugé très critique. « Nous demandons instamment aux autorités pénitentiaires de transférer les six détenus dans un hôpital de telle sorte que leur état puisse être constamment surveillé et qu'ils puissent recevoir les soins médicaux et infirmiers spécialisés, adaptés à leur état », a indiqué dans un communiqué Juan Pedro Schaerer, chef de la délégation du CICR dans les territoires occupés.

« Ils sont en danger de mort imminent », selon le CICR, dont des délégués leur rendent régulièrement visite depuis le début du mouvement de grève.

Le CICR a indiqué ainsi « regretter que les autorités israéliennes aient suspendu les visites des familles auprès des grévistes de la faim ».

Par ailleurs, l'Union européenne, comme le CICR, ont appelé les autorités israéliennes à permettre aux familles de se rendre auprès de leurs proches détenus.

L'UE a également demandé à l’entité sioniste de « mettre à disposition toute l'assistance médicale nécessaire aux grévistes et réaffirmé son opposition à la pratique israélienne de la détention administrative », affirmant que « les détenus ont le droit d'être informés des raisons de leur détention et d'avoir un procès équitable sans délai injustifié».

Source : Divers