Manifestations en solidarité avec Khawaja réprimées... Les appels à sa libération se multiplient

La police bahreïnie a dispersé des centaines de manifestants qui s'étaient rassemblés dans un quartier de Manama pour appeler à la libération de l'activiste pour les droits de l'homme Abd El-Hadi Khawaja, condamné à la prison à vie et en grève de la faim depuis plus de deux mois.
Les forces sécuritaires ont utilisé des grenades détonantes et ont tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants pour disperser la foule, ont affirmé des témoins. Les manifestations de solidarité avec l'activiste Khawaja se sont multipliées à Bahreïn où des groupes de jeunes organisent quasi-quotidiennement des protestations nocturnes réprimées par la police.
Mohamed Al-Jechi, l'avocat de l'activiste, avait déclaré qu'il redoutait la mort de son client. "Les autorités refusent depuis samedi toutes les demandes de visite ou de contact avec M. Khawaja, présentées en mon nom et en celui de sa famille", a-il déclaré à l'AFP.
"Nous redoutons que l'activiste soit décédé. Le refus de le contacter ou de le voir est injustifié", a-t-il ajouté, indiquant ne disposer d'aucune indication sur l'état de santé de son client, admis vendredi dans un hôpital militaire de Manama.
Manama a refusé dimanche de transférer M. Khawaja au Danemark, titulaire de la double nationalité bahreïnie et danoise, à la suite d'une requête de ce pays. "Les procédures pénales sur le transfert à l'étranger de condamnés ne s'appliquent pas au cas d'Abd El-Hadi Khawaja", a déclaré l'agence officielle de Bahreïn Bna ("Bahraini news agency") citant le Haut conseil de justice.
" Copenhague attend de Manama une réponse par voie diplomatique et non via une agence de presse", a rapporté lundi la presse danoise. Le chef des services consulaires du ministère danois des Affaires étrangères, Ole Engberg Mikkelsen, cité par le site internet du journal Politiken, s'est dit préoccupé par l'état de santé de l'activiste qui aurait perdu 25% de sa masse corporelle, selon l'organisation Front Line Defenders, basée à Dublin et dont M. Khawaja est membre. "Malheureusement il n'y a plus beaucoup de temps : l'horloge tourne. Il est dans l'intérêt de tout le monde de le transférer", a souligné le diplomate danois.
De même, un porte-parole du ministère de l'Intérieur danois a affirmé que les autorités bahreïnies ont interdit dimanche et lundi la visite quotidienne de l'ambassadeur danois à l'activiste.
De son côté, Amnesty International a appelé à la remise en liberté immédiate et inconditionnelle du militant des droits de l'Homme.
L'ONG a également signalé qu'al-Khawaja et 13 autres activistes opposants éminents sont des prisonniers d'opinion à Bahreïn détenus pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression et de réunion pacifique.
L'ONG Front Line Defenders a de sa part appelé à libérer M. Khawaja. "Nous appelons le gouvernement du Bahreïn à avoir de la compassion et à immédiatement autoriser à Abdulhadi de se rendre au Danemark afin qu'il soit soigné, comme le demande le ministre danois des Affaires Étrangères" a déclaré Mary Lawlor, directrice exécutive de l'ONG.
"Nous appelons aussi l'ONU, l'UE, les États-Unis et le Royaume-Uni à faire des déclarations publiques à cet effet", a-t-elle ajouté.

« Israël » annule une mission de l’Unesco à al-Qods occupée
depuis 12 années