France/Budget: Le Parlement adopte une loi spéciale pour éviter la paralysie de l’État
Par AlAhed avec AFP
L'Assemblée nationale et le Sénat ont adopté, mardi, une loi spéciale en l'absence d'un budget pour 2026. Votée à l'unanimité, elle permet de continuer à financer provisoirement l'État, avant la reprise des débats budgétaires en janvier.
La loi spéciale a été adoptée, mardi 23 décembre, à l'unanimité par l'Assemblée nationale et le Sénat.
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, s'est dit «persuadé» de pouvoir parvenir à un accord.
Le texte a été déposé par le gouvernement après l'échec de la commission mixte paritaire députés-sénateurs sur le projet de budget 2026.
Une loi spéciale avait déjà été adoptée en décembre 2024, après la censure du gouvernement de Michel Barnier.
Les deux textes budgétaires 2025 avaient finalement été approuvés en février.
Après deux mois et demi de débats budgétaires qui se sont soldés par un échec partiel pour Sébastien Lecornu, ce dernier est toutefois parvenu à faire adopter le budget de la Sécurité sociale pour 2026, en privilégiant le dialogue avec le Parti socialiste. Et ce, au prix de concessions sur son financement et sur les retraites.
«Prendre le temps de bâtir un bon budget n'est pas une faiblesse», a déclaré, mardi soir, Sébastien Lecornu lors d'une allocution solennelle depuis le perron de Matignon.
«Il faut donc un budget en janvier et notre déficit doit être réduit à moins de 5 % du PIB en 2026. Je reste persuadé que cela est possible, si les calculs politiques sont mis de côté, le Parlement prendra ses responsabilités, le gouvernement aussi», a poursuivi le Premier ministre, pressé notamment dans son camp de recourir à l'article 49.3 pour faire adopter la loi de finances.
Sébastien Lecornu a énuméré cinq thèmes sur lesquels il entend rechercher un accord avec les différents groupes politiques: agriculture, collectivités locales, logement, outre-mer et «avenir et jeunesse».
Le dialogue privilégié avec le Parti socialiste a permis l'adoption du budget de la Sécurité sociale pour 2026, au prix de concessions sur son financement et sur les retraites.
Mais les profondes divergences entre l'Assemblée et le Sénat, hostile à tout prélèvement supplémentaire, ont empêché l'approbation du second texte budgétaire, celui sur le financement de l'État.
«Un léger décalage horaire entre l'Assemblée et le Sénat [...] qu'il va nous falloir tout de même corriger dans les temps qui viennent», a déclaré Sébastien Lecornu, interrogé à la chambre basse par le président du groupe PS, Boris Vallaud.
Les parlementaires se retrouveront en début d'année pour de nouvelles joutes sur ce texte, alors que la France est confrontée à un endettement croissant et que les discussions n'ont pas permis de dessiner une trajectoire de réduction des déficits.