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Discours du secrétaire général à l’occasion des funérailles du martyr sayyed al-Tabatabai et de ses compagnons

Discours du secrétaire général à l’occasion des funérailles du martyr sayyed al-Tabatabai et de ses compagnons
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Au nom de Dieu

Nous nous réunissons aujourd’hui pour rendre hommage à notre martyr, le grand dirigeant jihadiste, sayyed Abu Ali al-Tabtabai, ainsi qu’à un groupe de ses frères et proches, parmi les membres du Hezbollah, tous sont les fils de la résistance islamique. Après cet hommage, nous parlerons du premier anniversaire de l’accord de cessez-le-feu face à l’ennemi israélien.

Nous commençons avec le grand dirigeant jihadiste, sayyed Abou Ali al-Tabatabai, Haytham, qui a laissé une empreinte importante à une période historique sensible.

Dieu Tout-Puissant dit : «Combien de prophètes ont combattu avec de nombreux croyants, et ils ne faiblirent point face à tout ce qui leur arrivé sur le chemin de Dieu, ils ne s’affaiblirent ni ne se soumirent. Dieu aime les patients.»

La personnalité du grand dirigeant jihadiste sayyed Abou Ali se distingue par sa foi, sa moralité, son engagement dans le jihad, sa piété, ses relations sociales, son sens de l’organisation, sa précision, sa manière de penser stratégique et par les grandes actions concrètes qu’il a pu réaliser, en mettant en œuvre le champ de jihad, ainsi que par sa préparation pour l’avenir de la confrontation et l’action contre l’ennemi israélien. Ce sont là des qualités exceptionnelles qui ont caractérisé le martyr sayyed Abou Ali. Nous remarquons que le modèle des dirigeants martyrs présente des traits communs généraux : le courage, l’audace, la compétence, la planification, la conscience, la compréhension, et la gestion sage au cœur de la bataille, ainsi que la préparation de ce qui suit.

Sayyed Abou Ali a rejoint les rangs de la résistance islamique en 1984 et il s’est engagé dès les premières minutes dans le jihad. On raconte à son sujet une histoire : lors d’une bataille, il a été décidé que plusieurs frères participeraient à l’opération contre l’ennemi israélien. Son frère devait y participer, mais le responsable de la bataille a refusé que sayyed Abou Ali participe, estimant que la présence de deux frères d’une même famille dans une même bataille n’était pas appropriée.

Ce jour-là, avant la bataille, lors de la prière à la mosquée, sayyed Abbas al-Moussaoui menait la prière de groupe et disait adieu aux frères avant l’opération. Abou Ali se leva et demanda à sayyed Abbas : «Je veux y aller, mais le responsable dit que c’est interdit que deux frères soient dans une même opération». Sayyed Abbas a répondu , lançant une phrase devenue célèbre : «Le jihad ne rapproche pas l’échéance de la mort.» Sur cette base, sayyed Abou Ali est parti au combat avec son frère, et plus tard, sayyed Abou Ali a dit : «Je n’ai jamais oublié cette phrase et je la répète toujours : le jihad ne rapproche pas l’échéance de la mort», ce qui est naturellement en accord avec le verset : «Lorsque leur terme arrive, ils ne le retardent d’une heure ni ne l’avancent.»

Sayyed Abou Ali a affronté l’agression «israélienne» en 2006 à Khiam et il a joué un rôle important et remarquable. Il a dirigé le projet des forces d’élite de 2008 à 2012, soit pendant quatre années, puis il a été nommé responsable des opérations pour contrer l’expansion takfiriste en Syrie de 2012 à 2015.

Le but de l’assassinat du martyr sayyed al-Tabatabai n’a pas été atteint et ne le sera pas.

Sayyed Abou Ali était un homme de terrain, assumant de nombreuses responsabilités avec compétence et succès. Nous avons donc remarqué qu’il progressait de responsabilité en responsabilité. Dans toutes les missions dont il a eu la charge, il n’en a jamais choisi une. Elles lui étaient confiées à la  demande, soit du Secrétaire général, soit de son supérieur direct, et il se déplaçait partout où il était nécessaire. Quand on lui a demandé de se rendre au Yémen pour aider à la formation et à la préparation, il l’a fait, passant neuf années de 2015 à 2024 à aider nos frères au Yémen, il y a d’ailleurs laissé une empreinte importante. Aujourd’hui, les Yéménites l’aiment beaucoup parce qu’ils connaissent ce modèle inspiré de Dieu de résistance courageuse, qui veut soutenir la Palestine et travailler pour la libération de la terre et de l’homme.

Il a été chargé de diriger la bataille «Ouli al-Baess» (bataille des Vaillants), après le martyre du sayyed et du martyr hajj Abou al-Fadl, car il n’y avait plus alors de responsable direct, Abou al-Fadl était le dernier responsable direct de la gestion de la bataille générale. Sayyed Abou Ali a été donc chargé d’être le lien jihadiste entre l’ensemble de l’organisation jihadiste et la résistance. Il a été véritablement brillant, un véritable maître de la bataille «Ouli al-Baess » au niveau de la gestion militaire, de l’organisation, de la planification, de la programmation du lancement des roquettes et des drones, de la coordination des tirs, le tout a été exécuté de manière professionnelle.

Après la bataille «Ouli al-Baess», il a été immédiatement nommé responsable militaire, en tant qu’assistant jihadiste et responsable officiel de la gestion de la résistance et des opérations militaires jihadistes.

Quel était l’objectif de l’assassinat ? Il s’agissait de frapper le moral ; car lorsqu’on tue la personnalité la plus importante du front dans les opérations de combat et de restauration des capacités pour affronter l’ennemi «israélien», cela crée une confusion selon l’évaluation israélienne, et cela peut également affecter l’organisation, la gestion et la distribution des tâches, surtout que c’était le premier responsable au niveau militaire.

Je vous le dis : c’est une grande perte, oui, mais aussi un grand gain pour lui ; car le martyre est son objectif : quitter ce monde en martyr, non de façon ordinaire et naturelle, c’est un gain pour lui.

Est-ce que cet assassinat affectera notre moral ? Nous sommes une résistance. Nous sommes un parti solide. Nous sommes un parti avec des racines et des fondations. Nous sommes un parti élevé dans la tradition de l’Imam Hussein, et dans celle du sayyed des martyrs de la nation, sayyed Hassan. Ce parti a donné de grands dirigeants, des martyrs et des sacrifices par milliers.

Pour nous, dans chaque période, cette formation se renouvelle et elle peut restaurer ses capacités et remplacer les personnalités qui s’en vont. Louange à Dieu, cela se fait sur la base de la capacité que Dieu nous a accordée.

Ainsi, l’objectif de l’assassinat n’a pas été atteint et il ne le sera pas. Je dis à l’ennemi israélien : nous continuons sur cette voie, sayyed Abou Ali a de nombreux frères, et, si Dieu le veut, tout se passera normalement.

Dans cet assassinat, certains pourraient dire : attention, des violations existent, des problèmes existent. Oui, il n’y a pas d’égalité de force entre nous et l’ennemi israélien, ni militairement ni sur le plan du renseignement, et malgré une surveillance constante, il existe des infiltrations dans l’espace aérien et terrestre.

Certains nous tiennent responsables en disant : peut-être qu’il y a des agents. C’est vrai, il peut y avoir des agents. Le terrain est ouvert, et nous ne sommes pas dans une pièce fermée ; le terrain est ouvert et accessible aux gens et aux voyageurs. Récemment, le renseignement général a arrêté un réseau d’agents, et nous avons certains d’entre eux, car le terrain est exploité par l’ennemi israélien grâce aux ressortissants étrangers et au soutien international, ainsi qu’à la coordination avec les renseignements américains et «israéliens», et même certains renseignements arabes et internationaux ; tous contribuent malheureusement à fournir à l’ennemi israélien les informations et les données dont il a besoin.

Je ne dis pas cela pour nous exonérer des erreurs existantes qui doivent être corrigées. Nous devons toujours être vigilants et chercher à combler les lacunes et à tirer les leçons.

Sayed Abou Ali disait : «La résistance est prolifique», une expression très belle, signifiant que si certains tombent, d’autres arrivent ; si certains partent, d’autres prennent leur place. Grâce à Dieu, nous avons une base, une société, un peuple très grand qui offrent ces capacités à la résistance.

Sayed Abou Ali disait qu’il y a deux facteurs principaux qui consolent face à la séparation :

  1. La félicité qui accompagne le frère qui est martyr, bien que ce soit un moment de séparation douloureux pour un leader éminent tombé au combat.
  2. L’évocation de l’esprit de ces martyrs, car ils sont vivants auprès de leur Seigneur. Voilà la compréhension, la conscience, la position et le leadership.

Avec Sayed Abou Ali, quatre frères sont aussi morts en martyrs :

  • Mustafa, fils du martyr Assaad Berro, connu dans le jihad sous le nom de Hajj Hassan, qui était en fait secrétaire du Conseil Jihadiste depuis début 2025, après la bataille « Ouli al-Baess ». Une anecdote sur Mustafa : lorsqu’il a été convenu qu’il serait nommé secrétaire, il m’a demandé s’il pouvait signer ses messages « Votre fils Hassan ». Je lui ai répondu que cela m’honorait, car c’est un homme croyant, dévoué et sincère. Ainsi, toutes ses correspondances portaient ce sceau : « Votre fils Hassan », suivant l’éducation spirituelle que lui avait laissée son père, le martyr Assaad Berro.
  • Le troisième martyr est Qassem Hussein Berjaoui, «Malak», courageux et toujours présent sur le terrain. Il était directeur du bureau du responsable militaire en 2025 et il avait un passé lié au dossier du Yémen. Il a aidé Sayed Abou Ali et il a également contribué au département de soutien et d’équipement au sein de l’état-major, avec de nombreuses missions. Une personnalité exceptionnelle, généreuse, courageuse. Il a été blessé plusieurs fois, et grâce à Dieu, il a été élevé au rang des martyrs.
  • Le quatrième est Ibrahim Ali Hussein, «Amir», secrétaire du bureau du commandant, également très dévoué.

Il faut noter que la réunion avait lieu un dimanche, sans activité publique, lorsque le commandant organisait certains détails pour que le lundi, certaines tâches puissent commencer. Parmi eux, le secrétaire était prêt, ainsi que le cinquième, Rifaat Ahmed Hussein, « Abu Ali », en rotation au bureau du commandant.

Ce groupe pur et vertueux s’est réuni ce jour-là pour préparer le travail à venir. Que Dieu ait pitié des martyrs. Nous les considérons comme une grande fierté pour nous. Mais la question qui attend sa réponse : que ferez-vous après cet acte criminel majeur ?

Cheikh Qassem : C’est une agression flagrante et un crime avéré, et nous avons le droit de riposter à un moment choisi

J’ai écrit la phrase que je vais dire afin qu’aucun mot ne lui soit ajouté ni interprété. Aujourd’hui, je demande à tous nos frères médiatiques : ne venez pas demain interpréter cette phrase, laissez-la telle quelle, répétez-la telle quelle, et que l’ennemi israélien et ses alliés la comprennent comme elle doit l’être. La phrase et la position que j’ai déclarées face au martyre de Sayyed Abu Ali et de ses frères : c’est une agression flagrante et un crime avéré, et nous avons le droit de riposter. Nous déterminerons le moment pour cela. Je répète : c’est une agression flagrante et un crime avéré, et nous avons le droit de riposter. Nous déterminerons le moment pour cela.

Mes condoléances et mes félicitations aux familles des cinq martyrs et à toutes les familles de martyrs, et merci à tous ceux qui nous ont exprimé leur soutien, qu’ils soient présents ou aient envoyé des messages. Nous avons reçu de nombreux messages, et des personnalités politiques, partisanes, communautaires et médiatiques diverses sont venues. Nous ne pourrons répondre individuellement à chacun, et je considère ce remerciement comme une réponse collective. Je mentionne particulièrement la République islamique d’Iran, en tête l’Imam sayyed Khamenei, que Dieu protège, ainsi que le Corps des Gardiens de la Révolution, tous les responsables iraniens et les instances populaires qui ont témoigné leur soutien et leur empathie.

Et aussi le Yémen – de sayyed Houthi aux Ansar Allah, à l’armée yéménite et à toutes les forces armées, tous ceux qui ont exprimé leur soutien direct à chacune de nos actions. Remerciements également aux dirigeants palestiniens, à toutes les factions, à tous ceux qui nous ont envoyé des messages ou publié des communiqués, car ce sont en vérité ceux qui rendent hommage directement. Car en réalité, la voie du Liban est la voie de la Palestine, et il n’y a aucune différence entre ces voies. Remerciements aussi aux habitants de l’Irak, aux autorités religieuses, au Hezbollah irakien, aux responsables et à tous ceux qui nous ont soutenus. Je m’excuse auprès des autres pays qui ont envoyé des messages par leurs associations ou institutions.

Avant de parler de l’anniversaire de l’accord, je salue la visite du Pape au Liban. Nous avons chargé des frères du Conseil politique de visiter l’ambassade papale et de remettre un livre, message du Hezbollah au Pape, qui sera également publié dans les médias. Nous saluons cette visite à cette étape cruciale, et, si Dieu le veut, le Saint-Père contribuera à la diffusion de la paix au Liban, à sa libération, à l’arrêt de l’agression et à son soutien aux opprimés, comme nous le connaissons.

Cheikh Kassem : L’agression israélienne est une agression contre tout le Liban, pas seulement contre la résistance

Je vais évoquer maintenant le premier anniversaire de l’accord de cessez-le-feu le 27 novembre 2024. Je compte parler de plusieurs points :

  1. Le cessez-le-feu est un jour de victoire pour la résistance, le Hezbollah, le peuple et le Liban, parce que nous avons empêché l’ennemi d’atteindre ses objectifs, en particulier de détruire la résistance. Cet objectif n’a pas été atteint, et l’«Israélien» a dû accepter le cessez-le-feu. C’est donc une victoire dans ce sens. L’accord marque une nouvelle étape, dans laquelle l’État a pris la responsabilité de faire sortir «Israël» et de déployer l’armée libanaise au sud du fleuve Litani. Nous sommes donc face à une nouvelle étape.

Certains individus cherchent à nous ramener dix ou vingt ans en arrière en essayant de semer la confusion. Mais il y a certainement une nouvelle étape : «l’accord», où l’État est responsable de chasser l’occupation et de déployer l’armée libanaise. Il doit y avoir un retrait «israélien», une cessation des agressions, et la libération des prisonniers.

L’accord a eu lieu parce que nous avons tenu bon et affronté l’ennemi. Nous avons été témoins d’un engagement héroïque des combattants sur la ligne de front et à tous les endroits, avec nos alliés politiques et avec d’autres organisations, avec nos frères du mouvement Amal, et avec des habitants courageux et généreux, présents partout. L’armée libanaise a également soutenu cette démarche et cette ligne.

Ainsi, l’accord a été possible grâce à notre résistance, notre projet, notre foi, notre volonté, notre peuple, notre patriotisme, le sang de nos martyrs et blessés, les sacrifices des familles nobles et notre attachement à notre terre.

Ils ont tué nos dirigeants, y compris Sayed Hassan, le martyr des martyrs de la nation, et sayyed Hachem, ainsi que d’autres leaders. Ils ont tué des combattants, détruit des maisons, causé de nombreuses destructions et réduit considérablement la capacité de résistance, tout cela pour anéantir celle-ci. Mais ils n’ont pas réussi, grâce à Dieu.

La bataille «Ouli al-Baess» était un affrontement avec des moyens modestes, mais avec des forces courageuses et déterminées, face à la puissance israélo-américaine mondiale, criminelle et brutale. Cette bataille a réalisé cet exploit. Nous élevons nos têtes avec fierté, car le projet «israélien» a échoué à l’aube de cette bataille.

  1. L’agression «israélienne» est une agression contre tout le Liban, pas seulement contre la résistance, même si celle-ci est la plus visée. Comment le savons-nous ? Les objectifs israéliens concernent la terre, le futur, l’encerclement du Liban, la privation de décision et le contrôle sur sa politique, son économie et ses ressources. Tout cela constitue une agression contre le Liban.

Il faut aussi se demander : n’y a-t-il pas une agression contre le président de la République pour sa sagesse ? Contre l’armée pour sa protection de la sécurité intérieure et la libération du territoire ? Contre l’économie par les sanctions américaines et le Trésor américain ? Ils cherchent à restreindre les capacités sociales, culturelles et éducatives d’une partie des Libanais, ce qui a un impact sur tous les Libanais. L’incapacité du Liban à progresser économiquement est en partie due au comportement des Etats-Unis. N’est-ce pas une agression contre le Liban ?

Les «Israéliens» attaquent les villages, même si tous les habitants ne partagent pas la même orientation. Mais ils sont des enfants de la terre. Cela se produit non seulement dans le Sud, mais aussi dans la Bekaa, au Nord, dans la banlieue et à Beyrouth. Ne voyez-vous pas les manifestations populaires lors des réunions au palais présidentiel ou au sérail ?

Je peux aussi dire clairement : aujourd’hui, il y a une occupation israélienne aérienne du Liban.

Les Israéliens attaquent Chebaa, Iqlim al-Kharroub, Saïda, le camp de Aïn el Héloué, le Nord, le Sud, la Bekaa, la banlieue sud, le Mont Liban, Beyrouth et toutes les régions.

Nous faisons donc face à une agression contre le Liban. Il faut donc oublier l’idées selon laquelle seule la résistance est visée. Non, c’est contre tout le Liban. Tout le Liban est responsable de la défense, surtout le gouvernement, car il a approuvé l’accord et il doit prendre l’initiative de déployer l’armée et de protéger le pays et ses frontières.

Je dis au gouvernement : vous ne pouvez pas revendiquer vos droits sans accomplir le devoir le plus important : protéger les citoyens. Pouvez-vous protéger les citoyens ? Pouvez-vous le faire ?

Montrez-nous comment le gouvernement dissuade l’ennemi. Quel est le devoir de l’État ? L’État a une armée et une décision politique souveraine. L’essentiel est de dissuader l’ennemi.

Je souhaite expliquer ce que signifie «dissuader l’ennemi» avant de définir les responsabilités. La dissuasion a trois formes :

  1. La dissuasion par la libération : si vous libérez le territoire, vous avez dissuadé l’ennemi et l’avez chassé, ce qui est très important et considéré comme la meilleure forme.
  2. La dissuasion par la protection : le déploiement de l’armée et les ressources de l’État empêchent l’ennemi d’approcher. S’il s’approche, l’État est prêt à l’affronter, et ainsi il n’ose pas agir.
  3. La dissuasion par l’incapacité de l’ennemi à s’installer dans notre territoire occupé : si l’ennemi occupe un village ou une zone, il reste sous pression, il est confronté à une résistance et il doit se retirer.

«Israël» sait qu’avec la résistance, il ne peut pas s’installer

Ce sont trois formes de confrontation appelées « dissuasion de l’ennemi israélien ». Le premier responsable de cette dissuasion est l’État. Avant que quelqu’un nous dise : « Vous ne dissuadez pas l’ennemi », je précise que l’État, avec son armée et son peuple, peut pratiquer cette dissuasion. Pourquoi l’armée et le peuple ? Parce que si l’armée n’a pas la capacité, elle doit compter sur le peuple, car tous sont responsables de la défense contre l’ennemi.

Alors, dites-moi maintenant : que fait l’État au sujet de ces trois formes de dissuasion ?

L’Etat n’a pas libéré le territoire et il ne l’a pas protégé ; il lui reste d’empêcher «Israël» de s’installer dans l’occupation. L’État a choisi d’empêcher l’ennemi de s’installer, en ayant recours à la voie politique et diplomatique. Ce processus peut mener à empêcher l’ennemi par des contacts politiques, des pressions politiques, une position politique rejetant l’occupation, et l’unité intérieure qui rend l’État fort, car tout le monde est derrière lui dans le processus de confrontation. Ainsi, l’État peut mettre en œuvre la troisième mesure à ce stade, c’est-à-dire empêcher l’ennemi de s’installer.

Que fait la résistance dans ce processus de dissuasion ?

  • Premièrement : en 2000, elle a expulsé «Israël» du Liban après 22 ans d’occupation, ce qu’on appelle la dissuasion par la libération.
  • De 2000 à 2023, nous avons eu un autre type de dissuasion, la dissuasion par la protection. L’«Israélien» n’osait pas s’approcher, et après l’agression de 2006, il a reculé et il est resté dissuadé. Il y avait donc une protection du Liban de 2006 à 2023.

Ces deux formes de dissuasion ont été exercées par la résistance et ont atteint leurs objectifs, alors que l’État était absent, sans capacité ni moyens.

  • Depuis 2023 jusqu’à maintenant, nous faisons face à «Israël» en l’empêchant de s’installer. «Israël» ne peut pas s’installer ; nous l’avons affronté lors de la bataille «Ouli al-Baess», et aujourd’hui nous lui faisons face en refusant la continuation de l’occupation.

Ainsi, la troisième forme de dissuasion est exercée par nous jusqu’à présent. «Israël» sait qu’avec la présence de la résistance, il ne peut pas s’installer et élargir son occupation.

Aujourd’hui, avec l’État, nous sommes partenaires dans la troisième forme de dissuasion : empêcher «Israël» de s’installer. L’État dit qu’il l’empêche politiquement, et nous disons : «Nous sommes avec vous, et vous assumez maintenant la responsabilité.» Nous leur disons aussi : «Si vous avez besoin de nous, nous sommes présents.». Nous sommes donc prêts, et notre capacité de défense est l’empêchement de l’installation. C’est une forme de dissuasion. Ainsi, le gouvernement doit travailler à utiliser les capacités de son peuple et de son armée afin de parvenir, à ce stade, à empêcher l’ennemi de s’installer sur son territoire pour pouvoir au final l’expulser.

Troisièmement : personne au Liban n’a le pouvoir de céder la force, la terre ou la dignité du Liban. Le mandat des responsables est de restaurer la souveraineté, la terre, les prisonniers et la dignité.

Notre persévérance pendant une année entière, malgré toutes les pressions, est une preuve de notre force et de notre sens de l’honneur

La volonté de notre peuple s’est manifestée lorsqu’il est revenu dans les villages frontaliers malgré la pression et la menace «israélienne». Il l’a fait avec courage et détermination. Exploitez cette volonté.

L’appel de la marche dans la rue Hamra, à l’occasion de la fête de l’indépendance, qui a réuni des forces médiatiques, culturelles et politiques de différentes tendances et religions, a brandi un seul slogan : chasser «Israël» et réaliser l’indépendance. Cela signifie qu’il existe des forces dans le pays qui refusent «Israël» et son projet et qui sont déterminées à l’affronter. Il faut exploiter cela.

Personne ne peut dire que c’est uniquement la résistance ou qu’il s’agit d’un petit groupe. Non, toutes les communautés, toutes les forces politiques, tout le peuple et les élites, la majorité absolue, ne veulent pas d’«Israël».

Il existe une tutelle américaine qui fait partie de l’agression. Nous devons en tenir compte. Elle favorise «Israël» et elle renforce la pression israélienne par la politique, les médias, l’économie et la finance sous toutes les formes. Tout cela doit être clair pour savoir qui nous affrontons, qui est avec nous et qui est contre nous.

Quant aux serviteurs d’«Israël» au Liban, je les vois peu nombreux. Ils sont même un petit nombre, mais ils causent un problème au Liban car ils entravent, avec les Etats-Unis et «Israël», la stabilité, la croissance et la libération du Liban. Ils servent «Israël» et les États-Unis, non le Liban.

Certains disent : «Les armes sont le problème ?». Je réponds : Non, ce n’est pas un problème. Les armes ont libéré et elles ont joué un rôle majeur dans le pays, dans toutes les formes de dissuasion que nous avons mentionnées.

Certains disent : « Les armes sont un obstacle à l’intérieur » ? C’est une opinion politique, nous sommes prêts à en discuter, à tenir des réunions stratégiques, mais pas sous pression israélienne ou américaine, ni en annulant l’accord existant, ni sur la base de : «D’abord, il faut qu’on se défasse de notre force, puis vous appliquez ce que vous voulez.» Tout cela est inacceptable.

Les armes sont un obstacle au projet israélien. Ceux qui veulent les retirer, selon le désir d’«Israël» servent ce dernier. A ceux-là, je dis : Craignez Dieu et soyez avec votre peuple pour atteindre les objectifs.

Quatrièmement : la priorité est maintenant la souveraineté et la libération. On dit : «La résistance est affaiblie et incapable.» Très bien, si la résistance est affaiblie, je vous pose une question : pourquoi ne dites-vous pas à «Israël» : «Puisque la résistance est faible, que voulez-vous encore d’elle ?» Voilà, allez et faites ce que vous voulez... Tout cela prouve que la résistance est présente. Nous avons la force de la foi, de la volonté, de l’attachement à la terre et du respect du sang des martyrs, ce qui nous rend forts comme des montagnes face aux vents violents.

Ils nous menacent toujours d’une guerre plus vaste. Pourquoi ? Pour nous forcer à la reddition. Toutes ces menaces sont une forme de pression politique. Le niveau de menace a été élevé récemment car les menaces « de faible intensité » pendant l’année écoulée n’ont pas suffi. Les pressions politiques américaines n’ont pas fonctionné, les tentatives de semer la discorde entre l’armée, la résistance et le peuple ont échoué, les tentatives de certains acteurs internes pour créer des perturbations n’ont pas réussi.

Voyant que toutes leurs actions durant l’année ne suffisaient pas, ils ont donc commencé à parler de guerre à travers les médias israéliens et leurs pendants. Je vous dis : cette menace n’avance ni ne retarde. Est-elle réelle ? Non, elle ne l’est pas encore.

Pensons-nous qu’il y aura une guerre ? C’est possible à un moment donné, oui, mais il est aussi possible qu’il n’y en ait pas. «Israël» et les Etats-Unis étudient leurs options. Ils savent que face à ce peuple et à cette résistance, avec cet esprit, ils ne peuvent pas atteindre leurs objectifs.

Je vous le dis brièvement : ils désespèrent. Ils menacent, ils font ce qu’ils peuvent. Ils rassemblent le monde entier contre nous, ils utilisent tous les moyens. Ce peuple ne sera pas vaincu et ne se rendra pas. Jamais nous n’accepterons l’humiliation.

Ils veulent nous convaincre de l’idée que : «La reddition est la solution car nous ne pouvons affronter l’agression.» Nous leur disons : non. A ceux qui demandent que le Liban soit dépouillé de sa force et de sa capacité de défense, nous disons : non. Vous n’avez aucun problème à ce que les «Israéliens» poursuivent leur occupation et leur massacre...

Ils disent : «Laissez-nous, donnez-nous une chance, nous voulons vivre.» Comment voulez-vous vivre ? Pensez-vous qu’«Israël» se contentera de tuer et d’occuper ? «Israël» veut l’extermination. «Israël» le dit : Son projet c’est celui du «Grand Israël». Katz a dit qu’il veut changer la carte maritime et ne pas céder les 5 points devenus 7. Tout cela montre pourquoi le problème n’est pas nos capacités mais le projet israélien, qu’il faut affronter. Au lieu de condamner l’agression, ils condamnent ceux qui défendent leur terre et eux-mêmes. Étonnant !

Lorsque l’agression «israélienne» touche sa terre, quelqu’un frappe-t-il son peuple et entrave-t-il sa force, son armée et son président pour rassurer «Israël» ? C’est une pensée erronée.

À ceux qui disent : «Nous voulons céder car il y a un grand déséquilibre dans les forces», nous disons : la vie et la mort sont entre les mains de Dieu, mais l’humiliation ou l’honneur sont entre nos mains. Soyez courageux, prenez la décision d’être honorables et soyez assurés que vous serez victorieux.

Si nous nous défendons, nous ouvrons l’horizon de l’honneur ; si nous nous rendons, nous détruisons le rêve de nos enfants pour l’avenir.

Notre persévérance pendant une année entière malgré toutes les pressions prouve notre force et notre honneur. Notre présence populaire, politique, municipale et parlementaire, et ce que le monde voit, est un indicateur de notre force et de notre honneur. Notre critère est notre indépendance et notre liberté, alors que le critère des soumis est l’esclavage et l’humiliation.

Nous serons libres sur notre terre et nous n’accepterons ni l’esclavage ni l’humiliation.

Je conclus : nous n’accepterons pas qu’«Israël» décide de la manière dont nous devons vivre et de la durée de nos vies. L’ennemi «israélien» veut que le Liban soit son arrière-cour, qu’il veut contrôler à sa guise. Nous et nos alliés, nos compatriotes loyaux, les habitants et notre armée, nous n’acceptons pas d’être des instruments des Etats-Unis et d’«Israël».

Certains pourraient demander : «Après tout cela, quelle est la solution ?»

Elle se résume ainsi : que l’agression cesse.

Il ne peut y avoir de partie qui agresse, et en face, la partie agressée s’entend dire : «La solution est entre vos mains, donnez à l’occupant ce qu’il veut.» Non, il y a une agression, elle doit cesser.

Quelle est la solution ? Que l’agression cesse.

Si l’agression continue, le gouvernement doit élaborer un plan de confrontation et exploiter son armée et son peuple avec leurs différentes capacités. Le gouvernement doit affirmer sa position, revoir le déploiement de l’armée au Sud, et réévaluer les mécanismes existants, car ils ont été transformés en instruments de contrôle pour «Israël». Il peut prendre de nombreuses mesures, menacer, stopper ou faire taire les voix qui veulent dépouiller le Liban de sa force, il peut aussi  reporter certaines questions problématiques, créer une apparence d’unité et la renforcer.

Face à «Israël» : voici la solution : la confrontation.

La confrontation politique, culturelle, médiatique, et par l’unité, par tous les moyens disponibles, y compris militaire.

Certains disent : «Et si tout cela ne suffit pas ?»

La réponse : nous tenons bon et nous nous défendons.

Que signifie la question «que pouvons-nous faire ?» Cela signifie : «Allez, rendez-vous. » Pour nous, c’est inacceptable. Nous tenons bon et nous nous défendons.

Le sang de nos martyrs ne sera pas perdu, et il est préférable pour nos citoyens d’être unis, alors l’étranger s’inclinera devant notre volonté, le Liban obtiendra ses acquis, et nous nous entendrons entre nous. Voyez l’exemple syrien : ils n’ont laissé aucune parcelle en Syrie sans la frapper. Ils ont tout pris, et Katz dit : «Nous ne faisons pas confiance à la charia.» Cela signifie qu’ils peuvent décider quand tuer ou faire davantage d’incursions, aller encore plus loin, quand ils le jugent bon. Pour les «Israéliens», tout accord sécuritaire ou politique avec la Syrie est inutile, ils prennent tout gratuitement, et personne ne leur fait face.

Oui, l’opération de Beit Jin montre que le peuple syrien est dans un autre état d’esprit. Il ne cédera pas à «Israël». C’est un indicateur positif et correct. Les concessions rendent l’ennemi plus gourmand ; il faut lui dire : «Non», et il doit rendre des comptes. Finalement, il n’agit pas à sa guise et il ne réalisera pas ses objectifs tant que nous tenons bon. Comme le dit le Coran :
Ne faiblissez pas dans la poursuite des gens, si vous êtes atteints, car eux aussi sont atteints comme vous, et vous, vous espérez de Dieu ce qu’ils n’espèrent pas...

 

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