Discours du secrétaire général du Hezbollah lors de la célébration de la Journée du martyr du Hezbollah
Au nom de Dieu
Aujourd’hui, nous célébrons la Journée du Martyr du Hezbollah, ce grand jour inauguré par le pionnier des opérations martyres, le martyr Ahmad Qassir. La célébration se déroule aujourd’hui dans plusieurs lieux au Liban. Nous avons choisi que les rencontres se fassent dans onze sites répartis dans diverses régions libanaises : dans le complexe Sayyed al-Chouhada dans la banlieue sud, dans la Hussayniya de Sayyida Khawla (p) à Baalbeck, dans le complexe Sayyed al-Chouhadaa au Hermel, dans le complexe al-Muhaqiq al-Karki dans la localité d’al-Kark, dans le complexe de l’imam Ali Maayssra au Kesrouan, dans le mausolée dédié à sayyed Hachem Safieddine à Deir Qanoun al-Nahr, dans le complexe des martyrs de Hariss, dans le complexe du martyr commandant Mohammad Bjaiji à Machghara, dans le centre husseiniste de la ville de Nabatiyeh, dans le complexe de l’imam al-Mahdi à Ghaziyeh, et dans le centre husseiniste de la localité de Kfar Roummane.
Cette grande rencontre, avec tous ceux qui y assistent via les écrans, vise à raviver la commémoration de la Journée du Martyr. En réalité, ce n’est pas une commémoration, c’est une vie : «Les martyrs sont vivants auprès de leur Seigneur...». Ils sont vivants, mais vous ne le sentez pas. Voilà ce que sont les martyrs.
La meilleure chose pour ouvrir ce grand jour est la parole du sayyed des martyrs de la Nation, sayyed Hassan Nasrallah, le guide de cette marche, son inspirateur et l’éducateur de ses générations. Il a dit : «Lorsque nous devenons des martyrs, nous triomphons.»
Nous ne sommes donc pas face à des gens qui nous ont quittés et sont partis. Nous sommes face à des combattants qui ont accompli leur devoir et continuent, par leur sang, par le modèle qu’ils nous ont laissé pour que nous demeurions dignes, pour que nous portions la bannière haute et fière. Le martyr n’accepte ni le chemin de l’humiliation, ni une vie humiliée. Le martyr n’accepte que d’être vivant, dans l’honneur et la dignité, dans la noblesse et l’indépendance, libérateur, affrontant les ennemis avec fierté et foi.
Pourquoi avoir choisi ce jour ? C’est le jour du martyre d’Ahmad Qassir, le 11/11/1982. Quarante-trois ans se sont écoulés jusqu’à présent. Nous avons choisi ce jour parce que l’exemple du martyre Ahmad Qassir est devenu un symbole pour tous ceux qui sont devenus des martyrs et pour tous ceux qui marchent sur la voie du martyre.
Le martyr Ahmad Qassir avait 19 ans. Il a pris la décision, il a contacté les frères, et il a été sous la supervision de haj Imad Moghniyeh et de haj Abou al-Fadl, avec d’autres qui lui ont préparé la voiture. Il a conduit la voiture piégée jusqu’au siège du gouverneur militaire «israélien» composé de huit étages, afin de se faire sauter, exprimant ainsi son refus de l’occupation. Il a agi dans le but d’expulser l’occupant et de lui faire mal pour qu’il quitte notre terre et que nous vivions dignement.
Le martyr Ahmad Qassir s’est sacrifié. Il a sacrifié sa vie, mais son esprit est resté, car les enseignements qu’il voulait ancrer dans la Nation se sont enracinés et sont devenus un chemin naturel. Le martyr Ahmad Qassir nous a donné une leçon avec son sang. Il nous a éduqués avec ses dons et il a tracé, pour nous, le chemin qui mène vers Dieu, vers une vie honorable, vers la libération et la dignité sur notre terre.
Ce martyr est parti avec sa voiture. Il a réussi à infliger de lourdes pertes à l’occupant, dans les huit étages qui se sont effondrés. Soixante-seize tués, cent dix-huit blessés. Tel a été le fruit direct de son acte. Mais le fruit indirect a consisté à ébranler profondément le moral de l’entité «israélienne» et il a ouvert la voie au retrait d’«Israël» du Liban, au départ de cet ennemi, dans l’humiliation et avec l’amertume au cœur.
Quand nous évoquons ce martyr, nous ravivons la mémoire de tous les martyrs du Hezbollah, car nous avons consacré ce jour pour que ce soit une célébration de tous. Tous sont sur cette voie, tous sont des martyrs, qu’ils soient partis en voiture piégée, ou qu’ils aient été dans les lignes de front, ou encore qu’ils aient été tués lors de leurs déplacements, ou dans n’importe quel lieu d’affrontement avec l’ennemi «israélien».
Dieu a dit: «Et ceux qui sont tués sur le chemin de Dieu, Dieu ne rendra jamais leurs œuvres vaines. Il les guidera, améliorera leur état, et les fera entrer au Paradis qu’Il leur aura fait connaître.»
Et Il a aussi dit: «Ô vous qui avez cru ! Si vous secourez Dieu, Il vous le rendra et raffermira vos pas.»
C’est le chemin tracé par le martyr cheikh Ragheb Harb, par sayyed Abbas Moussaoui, par le sayyed des martyrs de la Nation, sayyed Hassan Nasrallah, par sayyed Hachem Safieddine, par haj Imad Moghniyeh et par tous les martyrs qui ont suivi ce parcours et l’ont enrichi.
La Journée du Martyr est le jour des familles qui ont entouré le martyr. C’est le jour de tous ceux qui ont été tués ou qui sont morts sur le chemin menant vers Dieu. Qu’ils soient membres du parti, sympathisants, partisans, ou civils dans cette marche, qu’ils soutiennent et approuvent. Tous sont dans cette position noble.
Nous sommes aujourd’hui face à un martyr dont quatre de ses frères sont devenus des martyrs après lui: Ahmad, Moussa, Rabih, et Mohammad. C’est-à-dire que haj Majed et Hassan Haj Abou Zaynab, au total cinq, dont le premier était Ahmad et le dernier le martyr Majed. Tous ont été tués dans ce parcours tracé par Dieu. Cette famille, la famille du martyr Ahmad, est un modèle de nos familles, un modèle de notre société, un modèle des sacrifices sur la voie du martyre.
Certains diront peut-être : vous accordez beaucoup d’importance au martyre et au martyr. Vous appelez même à suivre cette voie.
Je dirais que le martyre est une vie. Quant à la mort, elle est entre les mains de Dieu. Que Nul n’imagine que lorsqu’un jeune se rend à la bataille, ou lorsqu’un combattant se tient debout arme à la main, il accélère sa mort. Jamais ! «Lorsque leur terme vient, ils ne le retardent pas d’une heure ni ne l’avancent.» La mort ne s'approche pas par le combat, et ne s’éloigne pas par le combat ; elle ne s’approche pas par la faiblesse, et ne s’éloigne pas par la faiblesse. La mort vient de Dieu, elle a son moment. Mais la question est : comment se dirige-ton vers le Seigneur et vers le terme de la vie? Quitte-t-on ce monde la tête haute durant la période de la vie attribuée par Dieu, ou non ?
Si on part ainsi, la tête haute, cela signifie qu’on est prêt pour le martyre. La préparation pour cette voie est un choix de vie. La préparation est une résistance à l’impiété, au dévoiement, à l’occupation et à l’agression. Le martyre vient est le résultat naturel de l’arrivée du terme. Mais l’essentiel est le chemin : comment arrive-ton chez Dieu?
Le Messager de Dieu a dit : «La mort la plus noble est celle qui se déroule sur le sentier de Dieu, la mort du martyr.»
Les martyrs ont parcouru tous les chemins pour s’installer dans nos cœurs, dans nos vies, et dans notre avenir.
L’imam Ali a dit : «Ils ont porté leur discernement sur leurs épées, et ils se sont soumis à leur Seigneur selon l’ordre de celui qui les exhortait.»
L’imam Khomeiny a dit à propos de Karbala : «C’est le jour de la victoire du sang sur l’épée, c’est la victoire du sang sur l’épée.»
Même le martyr Ahmad Qassir est parti la tête pleine de pensée, de foi et d’esprit. On a dit qu’il déclarait : «Qui a dit que nous ne pouvons pas ? Bien au contraire, avec la confiance en Dieu, nous sommes capables d’agir. Je vais vous montrer ce que je vais leur faire.»
Oui Ahmad, nous avons vu ce que tu leur as fait, et nous avons vu ce que tes frères ont fait sur cette même voie.
Que Dieu accorde sa miséricorde au martyr Ahmad, à tous les martyrs vertueux, et à tous ceux qui sont morts sur ce chemin et qui ont œuvré pour hisser haut la bannière de la résistance, de la libération, du jihad, de la dignité et de l’honneur. À leurs âmes, nous dédions la sourate bénie al-Fatiha, avec la prière sur Muhammad.
Cette bataille, la bataille des hommes de détermination et de volonté, a constitué une barrière face à l’invasion «israélienne», qui s’est arrêtée à des limites précises dans le sud du Liban, ne pouvant plus avancer. La jeunesse héroïque du Sud a arrêté, par son combat, soixante-quinze mille soldats et officiers israéliens, dans les villages de la ligne de front : ils n’ont avancé que de quelques mètres, de centaines de mètres, mais ils n’ont pas pu aller plus loin.
Tout cela, par la grâce de Dieu, et grâce à la résistance de ces combattants prêts au martyre, qui ne craignent que Dieu, et qui lui ont dédié leurs âmes.
Il y a eu ensuite l’accord du 27/11/2024. L’accord consiste en un cessez-le-feu ; il prévoit le retrait d’«Israël» de la région au sud du fleuve Litani, ainsi que le déploiement de l’armée libanaise dans cette zone, et l’absence de toute apparence armée autre que celles de l’armée libanaise, seule responsable de la sécurité dans cette zone. Cet accord parle de ce résultat : le retrait d’Israël du Sud-Liban, du sud du Litani, et le déploiement de l’armée libanaise.
Pour nous, au Hezbollah, cet accord comporte un prix acceptable pour la résistance, car le prix est le déploiement de l’armée libanaise — qui est notre peuple — à la place de la résistance sur la terre du Sud. Avec l’armée libanaise : nous ne perdons rien. Nous souhaitons que l’armée libanaise soit toujours présente sur le terrain, qu’elle combatte l’ennemi «israélien» s’il avance, qu’elle combatte l’ennemi israélien lorsqu’il agresse, qu’elle expulse l’«Israélien» de force de notre terre, et qu’elle défende sa patrie.
Celui qui dit : «Avec l’accord, vous n’êtes plus présents, armés, au sud du Litani», c’est vrai. Mais ceux qui y sont, ce sont nos enfants : l’armée libanaise. Ce sont les fils de notre patrie ; nous sommes donc gagnants par la présence de l’armée libanaise. Nous sommes gagnants par cet accord, parce que l’État a annoncé qu’il assumerait sa responsabilité, après la résistance l’ait assumée durant quarante-deux ans.
Pendant quarante-deux ans, la résistance s’est substituée à l’État, au gouvernement, à l’armée, à tous les citoyens libanais partout où ils se trouvaient au Liban. Ce que faisait la résistance était un sacrifice immense, énorme, en son nom et au nom des autres. Mais nous considérons que nous avons pu — grâce à Dieu— faire face. Nous souhaitons toujours que toute personne capable de défendre ce pays soit en première ligne, que nous soyons main dans la main, et qu’elle défende, et nous sommes avec elle. Nous l’approuvons et la soutenons.
En contrepartie, «Israël» a perdu avec cet accord, car il est sorti, et il doit sortir selon l’accord sans obtenir des gains suite à son agression. C’est clair : il doit se retirer, et le retrait est un acquis acceptable pour nous.
La question -et c’est ce qui nous amène au deuxième point-: pourquoi «Israël» n’a-t-il pas appliqué ce qui lui incombe ? Ou plutôt : pourquoi l’Amérique n’a-t-elle pas appliqué ce qui lui incombe par le biais d’«Israël» ?
La raison est claire, ou plutôt les raisons sont claires :
Premièrement : parce que le Liban retrouve sa souveraineté, sa liberté et sa dignité si «Israël» se retire de son territoire.
Deuxièmement : parce qu’une année a passé, et toutes ces agressions et ces violations commises par «Israël» n’ont pas réussi à entraîner la résistance ou le Liban dans un échange, donnant ainsi une excuse à «Israël» pour dire que l’accord n’a pas été appliqué. Ainsi, toute la sécurité des colonies du Nord a été préservée et est restée stable. «Israël» ne peut donc pas prétendre que sa sécurité est menacée.
Troisièmement : parce qu’«Israël» veut intervenir dans l’avenir du Liban. Ce que font «Israël» et l’Amérique aujourd’hui n’est pas qu’ils se préoccupent de la sécurité d’«Israël» ou de l’application de l’accord ; ils interviennent réellement dans l’avenir du Liban : comment sera son armée ? Comment sera son économie ? Comment sera sa politique ? Quelle sera sa position?
Naturellement, l’Amérique, par le biais d’«Israël», veut anéantir la capacité résistante du Liban, et elle veut armer l’armée dans la seule perspective de la rendre en mesure d’affronter le Hezbollah. C’est-à-dire : il est interdit que l’armée soit capable d’abattre un seul avion «israélien» et elle ne doit pas non plus être en mesure de tirer un seul missile en direction de l’ennemi «israélien».
Les Américains veulent annihiler la capacité du Liban et le mettre à nu face à l’ennemi israélien. C’est cela même qui constitue un obstacle empêchant «Israël» de se retirer et de remplir son devoir, ainsi que les Etats-Unis, selon l’accord.
Ici, je veux poser une question : pourquoi agissent-ils ainsi ? Ils exercent des pressions parce qu’ils considèrent que l’accord donne des acquis au Liban, et que si «Israël» se retire du Liban selon les dispositions de cet accord, le Liban conservera des cartes fortes pour se défendre et défendre sa dignité.
C’est sur cette base qu’ils mettent la pression sur le gouvernement pour qu’il présente des concessions sans contrepartie et sans garantie, et qu’il se dirige vers la discorde, tout en laissant une totale liberté à «Israël» de maintenir son occupation et d’agresser quand il le veut. Et c’est la réalité aujourd’hui : «Israël» occupe tout le Liban par son aviation, son agression, et sous une direction américaine.
Voilà le tableau : «Israël» ne veut pas sortir, car il veut contrôler le Liban politiquement, économiquement, socialement, financièrement et géographiquement ; il veut que le Liban soit une cour arrière pour l’expansion des colonies, comme une partie du «Grand Israël».
Malheureusement, notre gouvernement n’a trouvé dans la déclaration ministérielle d’autre sujet que de parler de «l’exclusivité des armes» et il prétend qu’il œuvre dans ce but, afin d’ôter les prétextes de l’ennemi «israélien».
Mes amis, le prétexte du désarmement n’est plus valable, car maintenant ils nous ont sorti un nouveau prétexte : «Le Hezbollah retrouve sa capacité, il se réarme, nous ne permettons pas la restauration de ses capacités.» Très bien, y a-t-il autre chose ? «Le Hezbollah se finance, le Hezbollah reçoit de l’argent, et l’argent lui donne de la force.» C’est-à-dire : à chaque fois, ils trouvent autre chose à dire. Cela commence par le prétexte du désarmement, puis ils parlent du prétexte de la restauration de la capacité, et après, ils lancent le prétexte du financement; et dans peu de temps ils diront : le prétexte réel est l’existence même de cette entité, de cette société, de cet environnement, de ces enfants qui deviendront grands dans l’avenir. Leur problème vise l’existence même, non ces différents prétextes, qui, d’ailleurs ne finiront jamais.
Je veux poser une autre question : en général, lorsqu’un homme argumente, il argumente avec une preuve réelle. Quelle preuve est plus forte ? L’argument d’«Israël» portant sur la sécurité future- alors qu’il bénéficie actuellement de sa sécurité et cela ne l’empêche pas de multiplier les agressions. En même temps, les moyens dont il dispose le protègent pour de longues périodes par rapport au Liban et à toute la région — ou celui de l’agression criminelle quotidienne qui a lieu contre le Liban, faisant des martyrs et des destructions ? Combien de civils ont été tués ? Comment ces actes odieux ont-ils lieu aujourd’hui ? Aujourd’hui, l’«Israélien» tue des civils de manière régulière, dans leurs maisons. Il détruit les maisons, rase les terres, empêche le retour, annihile la vie dans la zone frontalière de la Palestine occupée.
Selon le ministère de la Santé, il y a eu 303 martyrs depuis l’entrée en vigueur de l’accord -soit environ en une année — et 917 blessés parmi les civils, les enfants, les hommes, les femmes et les résistants.
Comment appellent-ils cela ? Si le porte-parole de la FINUL, Danny Jerry, déclare : il y a eu sept mille violations aériennes israéliennes jusqu’à présent, et deux mille quatre cents activités militaires au nord de la Ligne bleue depuis le cessez-le-feu, alors que l’ONU n’a enregistré aucune activité du Hezbollah dans la zone d’opération de l’ONU, que veulent-ils de plus ?
Une année entière avec des violations israéliennes par milliers, des agressions israéliennes par centaines, des martyrs par centaines et des blessés par centaines. Malgré cela, on entend certains déclarer : «Il y a un problème chez nous au Liban.» Non, le problème se trouve en «Israël».
Je passe au troisième point :
Je ne discuterai pas, dans cette rencontre, avec ceux qui servent les intérêts d’«Israël», car ceux-là, même si vous allumez dix lumières devant eux, ils ne les verront pas. Chez eux, la clairvoyance est absente. Je ne discuterai pas eux. Qui sont-ils ? Pour ne pas léser personne, je dirais qu’il s’agit de ceux qui ne défendent pas les citoyens de leur pays, ne condamnent pas l’agressivité d’«Israël», et participent à la pression pour réaliser les demandes américaines et israéliennes. Pour que personne ne dise demain : «Il accuse tel ou tel groupe.», je répète que je ne nommerai personne. C’est juste ceux qui possèdent ces caractéristiques – et il se peut, Dieu merci, que la majorité des Libanais ne possèdent pas ces caractéristiques. Dans l’application concrète, je laisse à chacun la possibilité de s’évaluer lui-même.
Nous nous adressons dans nos propos aux consciences vivantes, aux hommes ayant un sens national, et nous espérons l’éveiller s’il est assoupi pour une raison ou une autre.
Nous posons une question : pourquoi le gouvernement libanais ne met-il pas l’élaboration d’un plan de recouvrement de la souveraineté nationale à l’ordre du jour, en établissant un calendrier, et en demandant chaque mois à l’armée libanaise et aux services concernés de présenter un rapport sur ce sujet, sous le titre suivant: «Où en sommes-nous dans le recouvrement de la souveraineté nationale ?». Pourquoi aussi ne met-il pas en place un programme de refus des injonctions américaines et de non-soumission à celles-ci ?
Mes amis, le projet américain est un projet d’occupation, d’expansion et d’agression. Les Etats-Unis utilisent «Israël» comme un outil. C’est-à-dire que lorsque nous disons «l’agression israélienne», c’est en réalité «l’agression américano-israélienne». Lorsque nous disons que les Etats-Unis demandent certaines choses au Liban, ils cherchent en réalité à le contraindre et à utiliser la pression israélienne afin d’atteindre leurs objectifs. Quand les Américains parlent d’assèchement financier, quel rapport avec la situation sociale, avec al-Qard al-Hassan, et tous ces services rendus aux gens ? Ils veulent encore s’ingérer dans nos affaires internes.
Le gouvernement doit agir sur la base de la protection des citoyens, de la protection de la structure sociale, et de sa responsabilité quant à la reconstruction, au développement et à l’octroi des droits. Le rôle du gouvernement libanais n’est pas d’écouter les injonctions américaines et de commencer à les appliquer.
Si nous voulons démontrer que ce gouvernement a réussi ou pas, il faut qu’il nous donne un rapport sur son action: qu’a- t-il fait pour la souveraineté ? Qu’a-t-il fait pour la reconstruction ? Au lieu d’aller se distraire avec des questions où il ne peut obtenir aucun résultat.
Mes amis, les Américains sont clairs. Barrack a déclaré très clairement qu’il voulait armer l’armée libanaise pour qu’elle combatte son peuple résistant. Ils le disent ouvertement. Comment pouvez-vous accepter cela ? Vous ne devez pas l’accepter.
Ils veulent superviser l’anéantissement de la force et de la capacité militaires dans tout le Liban, pour qu’«Israël» reste sans aucun possibilité dissuasive.
Je passe au quatrième point :
Quelle est la position du Hezbollah ? Je vais l’énoncer en cinq points :
Premièrement : l’accord entré en vigueur le 27/11/2024 concerne exclusivement le sud du Litani, et «Israël» doit se retirer, arrêter l’agression, libérer les prisonniers ; il n’y a aucun problème sur la sécurité des colonies ; et l’État libanais, par son gouvernement et ses institutions, a la responsabilité de réaliser l’expulsion d’«Israël» avec tous les moyens légitimes et disponibles. Il doit penser de manière créative pour appliquer cet accord de l’autre côté, car le Liban l’a appliqué avec sa résistance et son peuple.
Deuxièmement : le Sud est la responsabilité de l’État, du gouvernement, du peuple et de la résistance. Le Liban ne connaîtra pas la stabilité tant que se poursuivent l’agression israélienne et la pression américaine. Si le Sud saigne, l’hémorragie touchera tout le Liban à cause des Etats-Unis et d’«Israël». Que personne ne dise : «Cela ne nous concerne pas.» Ce Sud nous concerne tous, tout le Liban.
Troisièmement : il n’y a ni remplacement de l’accord, ni acquittement de l’ennemi «israélien» par la conclusion d’un autre accord. Car si nous allons vers un autre accord, cela signifie que tout est fini et que nous lui avons pardonné, et toutes les agressions qu’il a commises passeront comme si de rien n’était. Ils poseront alors de nouvelles conditions et voudront de nouveaux arrangements. Non : l’accord doit être appliqué, et c’est le point de départ. Après l’application de l’accord, toutes les voies seront ouvertes pour une discussion interne entre les Libanais, dans un esprit positif et de coopération, sur la base de la force du Liban, de son indépendance et de sa souveraineté. Personne n’a à s’immiscer dans ce sur quoi s’accordent les Libanais. Nous organisons nos affaires et nous pouvons nous entendre sur tout.
Quatrièmement : la poursuite de l’agression avec ce niveau de meurtre et de destruction ne peut pas continuer. Toute chose a ses limites. Je n’en dirai pas plus. «Que les parties concernées» fassent attention : il y a des choses qui ne peuvent pas être supportées si elles continuent ainsi.
Cinquièmement : nous sommes un peuple vivant. La guerre nous a infligé de graves blessures, mais nous sommes vivants, courageux et résistants. La Journée du Martyr le dit : salut aux familles combattantes, nobles et pures ; aux hommes, aux femmes et aux enfants ; aux blessés et aux prisonniers ; à tous ceux qui ont entouré les combattants et les martyrs prêts au sacrifice ; à tous ceux qui ont hissé haut cette bannière ; à tous ceux qui ont été une voix influente sous la bannière du maître des martyrs de la Nation, sayyed Hassan Nasrallah.
Cette société résistante est une société qui protège l’État des pressions extérieures et renforce sa position et son statut. Profitez de cette société. La société de la résistance ferme les voies sécuritaires, politiques et économiques- sans parler des voies militaires- face à «Israël». Profitez de cette société.
J’ai une question : la foule immense qui a participé aux funérailles des deux sayyeds martyrs, c’est notre réalité. Nous sommes dans notre pays et sur notre terre, et ce sont nos gens qui ont exprimé leur engagement, en participant à ces funérailles.
Les soixante-quinze mille scouts réunis dans l’enceinte de la Cité sportive, dans le cadre de la grande rencontre scoute, sont aussi nos enfants. Ils forment la génération future dans notre pays et sur notre terre, portant la bannière de la morale, de la sincérité, du jihad, du droit, de l’avenir, de la paix et de la sécurité. Ce n’est pas une accusation.
Question : l’unité du Hezbollah et du mouvement Amal est-elle une faute ? Cette cohésion populaire est un pilier de la construction de notre pays et de notre terre, le Liban ! Mes amis, les gens doivent réfléchir à la façon de s’unir, non de dénoncer l’unité existante.
Ils nous disent : «Ne dites pas : nous nous sommes rétablis.» Certains articles, certaines personnes ont conseillé : «Ne dites pas : nous nous sommes rétablis, car si vous le dites, les Israéliens s’en serviront comme prétexte.». Je réponds : les «Israéliens» ne cherchent pas de prétexte. Ils en trouvent toujours. Notre existence même est un prétexte pour eux.
Nous nous rétablissons par notre présence naturelle dans notre pays. Notre société est une société vivante, forte, une société qui croit à la résistance, qui croit à la libération. C’est la force de la vérité. Nous disons toujours : notre force réside dans la foi et la volonté ; ce n’est pas une affaire de capacités. Même s’ils utilisent cela comme argument. Ils veulent donc que notre vie n’existe pas ? Ils veulent notre extermination? Voilà notre vision : nous faisons face à un danger existentiel réel ; c’est pourquoi il est de notre droit de tout faire pour l’empêcher de se réaliser.
Notez ceci : la force de notre résistance réside dans notre volonté et dans notre foi. Le sang de nos martyrs nous a donné plus de force et plus de dignité. Les sacrifices de nos familles ont illuminé le chemin qui préserve notre fierté. L’intimidation et les pressions n’y changeront rien. Nous défendrons notre terre, nous défendrons notre peuple, nous défendrons notre dignité et notre honneur.
Nous ne nous rendrons pas. Nous ne laisserons pas l’avenir de nos générations entre les mains des arrogants, des criminels, des déstabilisateurs et des collaborateurs. Nous ne renoncerons pas à nos armes, qui nous donnent cette résolution et cette force, et qui nous permet de nous défendre.
«Certes, on vous a mis devant deux choix: le combat ou l’humiliation.» Nous rejetons l’humiliation.
Que l’Amérique et «Israël» désespèrent. Nous sommes les fils de Hussein, nous sommes ceux qui préparent la voie à l’imam Mehdi. Nous sommes les gens des grandes batailles dans la défense, nous sommes les gens de la terre ferme, nous avons donné nos esprits à Dieu les démons ne nous domineront pas.
Nous vivrons dans l’honneur ou nous mourrons dans l’honneur. «La mort dans une vie de soumission est une mort, et la vie dans une mort fière est une vie», comme l’a dit le Prince des croyants Ali.
Nous sommes l’agressé, et nous nous défendrons. Tout prix à payer dans ce but est moins élevé que celui de la soumission, et il ouvre la voie à la victoire. Nous sommes confiants dans la victoire. Et si vous dites : «Nous avons subi de grandes pertes», oui : «Israël» est barbare, oui ; les Etats-Unis sont arrogants, tyranniques. Mais il est aussi vrai que nous ne nous agenouillerons pas, et que nous resterons debout. Vous nous avez déjà testés dans le passé, dans la bataille des hommes de la détermination (Ouli al Baes). Si vous voulez nous pousser vers l’épreuve, nous serons à la hauteur. Mais nous ne quitterons pas le terrain, et nous nous défendrons de toute notre force.
Nous rejetons l’humiliation.
Il existe trois règles que je souhaite que les ennemis retiennent avant les amis. Nous sommes sereins quant à ces trois règles que nous suivons dans cette phase :
Premièrement : cette résistance et son peuple ne sont pas vaincus.
Deuxièmement : nous sommes victorieux dans les deux cas, car nous croyons dans cette équation : la victoire ou le martyre.
Troisièmement : c’est le temps de la détermination et de la construction de l’avenir.
Nous avançons sur la base de ces trois règles en cette Journée du Martyr, jour de grandeur et de sacrifice.
Ici, nous devons saluer la Palestine, Gaza, la Cisjordanie et al-Qods (Jérusalem). Nous saluons le grand combat mené par le peuple palestinien et par la résistance palestinienne, ainsi que les immenses sacrifices offerts pour la libération. Ces héros qui ont montré au monde ce que signifie se tenir debout pour son droit pendant deux ans, alors que les pires crimes s’abattaient sur eux, sans toutefois permettre aux «Israéliens» d’atteindre leurs objectifs.
Nous vous soutenons, et la Palestine restera la boussole.
Un dernier hommage à la République islamique d’Iran qui nous a soutenus et nous soutient. Hommage au Guide, l’imam Khamenei, cet imam aimant, passionné de la dignité humaine, défenseur du droit des opprimés et de la Palestine. Le soutien apporté par l’Iran est immense.
Et encore un hommage au martyr Qassem Soleimani le commandant de l’axe de la résistance qui a tout donné pour cet axe.
Un salut encore au cher Yémen avec ses foules immenses, ses sacrifices continus, son commandement, ce peuple, ces Ansarallah et tous ceux qui donnent et se sacrifient...L’armée, la sécurité, les diverses forces : tous vibrent d’un seul cœur. Vous êtes les pionniers de la libération.
Salut aussi à l’Irak fier, par sa référence religieuse, son peuple, son Hached al Chaabi, son gouvernement, toutes ses composantes et ses tribus, car nous avons réellement senti qu’ils étaient toujours à nos côtés, et si Dieu le veut, nous continuerons ensemble.
Un dernier mot au martyr, qui est la lumière de notre vie, nous lui promettons de continuer sur cette voie. Nous sommes des hommes du sacrifice, par notre méthode, notre dévouement, notre orientation et notre résultat. Lorsque nous devenons des martyrs, nous triomphons.
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