Gaza: Des juristes «israéliens» auraient alerté sur des preuves de crimes de guerre, selon d’anciens responsables US
Par AlAhed avec Reuters
Cinq anciens responsables américains affirment que des juristes de l’armée «israélienne» ont signalé des éléments pouvant étayer des accusations de crimes de guerre, intensifiant les débats internes à Washington sur la guerre génocidaire d’«Israël».
Les États-Unis ont recueilli des renseignements selon lesquels des juristes militaires «israéliens» auraient averti qu’il existait des preuves susceptibles d’appuyer des accusations de crimes de guerre contre «Israël» pour son génocide à Gaza, des attaques menées avec des armes fournies par les Américains, ont déclaré à Reuters cinq anciens responsables américains.
Ces renseignements, jusque-là inédits, recueillis l’an dernier et décrits par les responsables comme parmi les plus alarmants transmis aux principaux décideurs, révélaient des doutes internes en «Israël» quant à la légalité de ses tactiques.
Deux des responsables ont précisé que ces informations n’avaient circulé plus largement au sein du gouvernement américain que dans les dernières semaines de l’administration Biden, avant une séance d’information du Congrès en décembre 2024.
Ces révélations ont accru l’inquiétude à Washington, alors que le nombre de morts civils à Gaza montait en flèche, certains responsables craignant que le soutien américain à «Israël» ne rende les États-Unis complices si des crimes de guerre étaient ultérieurement prouvés.
Ces renseignements ont conduit à une réunion du Conseil de sécurité nationale, au cours de laquelle les responsables ont débattu de la manière dont les États-Unis devaient réagir.
Une conclusion selon laquelle «Israël» aurait commis des crimes de guerre aurait obligé Washington, en vertu de la législation américaine, à suspendre les livraisons d’armes et le partage de renseignements.
Signaux d’alarme
Malgré les préoccupations juridiques, les responsables américains ont conclu qu’ils ne disposaient pas de preuves directes montrant qu’«Israël» avait délibérément visé des civils, ce qui a permis la poursuite du soutien.
Plusieurs hauts responsables auraient craint qu’une suspension de l’aide ne renforce le Hamas et ne fasse échouer les pourparlers de cessez-le-feu.
Des juristes du département d’État avaient déjà tiré la sonnette d’alarme plusieurs mois auparavant, avertissant le secrétaire d’État Antony Blinken que les attaques «israéliennes» violaient le droit international humanitaire.
Un rapport publié à Washington en mai 2024 indiquait qu’«Israël» «aurait pu violer» le droit international en utilisant des armes américaines, sans aller jusqu’à une conclusion formelle.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale de La Haye a émis des mandats d'arrêt contre le «Premier ministre israélien» Benjamin Netanyahou et son ancien «ministre de la Guerre», pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.
Le sénateur démocrate Chris Van Hollen, critique de l’offensive «israélienne» à Gaza, des restrictions à l'aide aux civils palestiniens et du soutien américain à l'opération, a estimé auprès de Reuters que ce reportage soulignait «un schéma de cécité délibérée de la part de l'administration Biden concernant l'utilisation et l'abus d'armes américaines à Gaza».
«L'administration Biden a sciemment détourné le regard face à des preuves accablantes de crimes de guerre commis avec des armes américaines à Gaza», a déclaré Van Hollen, élu du Maryland, à Reuters.
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