«Israël»: Une ex-procureure arrêtée pour la fuite d’une vidéo de sévices sur des détenus palestiniens
Par AlAhed avec agences
Le «ministre de la Sécurité nationale israélienne», Itamar Ben Gvir, a fait état, lundi 3 novembre, sur Telegram, de l'arrestation de l'ex-procureure générale de l'armée, dans la nuit du dimanche 2 au lundi 3 octobre, en «Israël». Plusieurs médias israéliens ont ensuite indiqué qu'un tribunal de «Tel-Aviv» avait décidé de prolonger la détention d'Yifat Tomer-Yeroushalmi jusqu'à mercredi à la mi-journée.
Cette dernière a été arrêtée dans le cadre d'une enquête concernant la fuite d'une vidéo suggérant de graves sévices en 2024 contre un détenu palestinien dans une prison de haute sécurité près de Gaza. Cinq réservistes ont été inculpés dans cette affaire.
Après avoir annoncé sa démission vendredi, Yifat Tomer-Yeroushalmi avait brièvement disparu dimanche, déclenchant des spéculations médiatiques sur une possible tentative de suicide. Dans sa lettre de démission publiée vendredi par la presse, elle a reconnu que ses services avaient diffusé la vidéo aux médias.
Selon la radio-télévision publique «Kan», l'ex-procureure générale de l'armée «israélienne» devra répondre de «fraude, abus de confiance, abus de fonction, entrave à la justice et divulgation d'informations par un fonctionnaire». Un autre membre du parquet militaire a également été mis en cause avec elle
Des soldats qui ont «agi contre le détenu avec une grande violence»
Cette affaire, qui avait éclaboussé l'armée en pleine guerre dans la bande de Gaza, avait débuté en août 2024 avec la diffusion par la chaîne «israélienne» Channel 12 d'images filmées par une caméra de surveillance, ensuite reprises par de nombreux médias. Sans les montrer clairement, la vidéo suggérait de graves violences exercées par des soldats «israéliens» sur un détenu palestinien.En février 2025, l'armée avait annoncé l'inculpation de cinq soldats pour mauvais traitements d'un détenu palestinien en juillet 2024 dans le centre de détention de «Sdé Teiman», près de la bande de Gaza, où sont incarcérés des Palestiniens arrêtés.Selon l'acte d'accusation, les soldats ont «agi contre le détenu avec une grande violence». Ces brutalités «ont causé de graves blessures physiques au détenu, notamment des côtes fracturées, un poumon perforé et une déchirure rectale interne».
Traitement pouvant s'apparenter à de la torture
Les faits se sont produits le 5 juillet 2024 lors d'une fouille du détenu conduit dans une zone adjacente à la prison, les yeux bandés, menottes aux mains et aux chevilles, selon la même source.
L'acte d'accusation mentionne de nombreuses preuves recueillies au cours de l'enquête, notamment des images extraites des caméras de surveillance et des documents médicaux.
Le centre de détention de «Sdé Teiman» a été aménagé dans une base militaire pour y incarcérer des Palestiniens arrêtés notamment à Gaza depuis le 7-Octobre.
En juillet 2024, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk, avait publié un rapport selon lequel, depuis l'opération du 7-Octobre, de nombreux Palestiniens avaient été emprisonnés dans le secret avec dans certains cas un traitement pouvant s'apparenter à de la torture.
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