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Traité de «défense» avec Washington : Le Liban, un rempart pour «Israël»!!

Traité de «défense» avec Washington : Le Liban, un rempart pour «Israël»!!
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Par Maysam Rizk*

La promotion par l'équipe américaine au Liban d'un traité de défense avec Washington répète l'expérience de la soumission de l'armée libanaise à la décision américaine depuis 1983. Aujourd'hui, l'objectif est de consacrer un projet régional au service d'«Israël» et d'intégrer le Liban dans le cadre des «Accords d'Abraham».

Bien que l'agression «israélienne» détruise Gaza et sévisse dans toute la région, avec une protection américaine totale, et qu'elle n'épargne même pas les alliés des États-Unis, certaines parties libanaises se réjouissent de voir le pays sous la tutelle américaine après l'agression sioniste sur le Liban. 

Ces parties promeuvent l'illusion de la protection américaine et reprennent une proposition ancienne - réinventée par le sénateur républicain Lindsey Graham lors de sa visite à Beyrouth avec une délégation américaine il y a deux semaines.

À cette occasion, le sénateur pro-sioniste a «annoncé» la possibilité de conclure un traité de défense mutuel entre Washington et Beyrouth, suscitant l'enthousiasme des partisans de l'idée de céder entièrement la souveraineté libanaise aux États-Unis, considérant cette «offre sans précédent» comme une garantie de protection de Washington pour le Liban face à toute menace. L'enthousiasme de ces partisans a été renforcé lorsque Graham a récemment réitéré cette proposition devant le Congrès, appelant à aller de l'avant pour son adoption et sa mise en œuvre.

Indépendamment du fait que le discours de l'équipe américaine au Liban est totalement dénué de logique politique et ne repose sur aucun élément concret, les Libanais doivent tirer des leçons des expériences des pays ayant rejoint Washington. Prenons l'exemple du Qatar, qui a signé un accord de coopération défensive avec les États-Unis en 1992 et qui abrite la plus grande base américaine de la région, où se trouve le commandement central et le quartier général de la force aérienne centrale. Pourtant, cela ne lui a pas offert de protection contre l'agression «israélienne» récente.

Les objectifs américains au Liban

Les objectifs américains concernant le Liban sont totalement différents de ce qui est célébré aujourd'hui. Des cercles politiques influents rappellent l'expérience de 1982-1983, lorsqu’un accord de coopération a été signé entre Beyrouth et Washington pour armer, organiser et restructurer l'armée libanaise, non pas pour faire face à l'ennemi «israélien», mais en préparation d'une phase de «paix» à travers l'accord du 17 mai, visant à préparer l'armée à protéger cet accord et à frapper la Résistance. À l'époque, le président Amin Gemayel a conclu un contrat pour l'achat d'hélicoptères «Puma» français d'une valeur de trois milliards. Plus tard, il s’est avéré que ces engins sont de fabrication roumaine.

Depuis lors, malgré les changements de faits et de circonstances, l'armement de la troupe est resté soumis à la décision de Washington, qui supervise directement, via une commission militaire, tous les détails de ce processus, allant des repas aux plus petits équipements militaires, empêchant l'arrivée de toute aide militaire venant en dehors du cadre américain.
Aujourd'hui, la question du soutien à l'armée prend une tournure plus sérieuse et plus dangereuse après la décision du gouvernement de lui confier l'élaboration d'un plan de désarmement de la Résistance. Au-delà de la proposition de Graham, il existe une vision nouvelle et spécifique au sein du commandement central de l'armée américaine, qui a été transmise à des responsables libanais par l'intermédiaire de délégations américaines.

Le plan du commandant du CENTCOM

L'essence de la vision sur laquelle travaille le commandant du CENTCOM, l'amiral Brad Cooper, repose sur la modification du mécanisme de soutien à l'armée afin que les décisions d'aide ne nécessitent plus l'approbation du Congrès, mais qu’elles soient émises directement sur recommandation du Pentagone, approuvées par le président américain. Cela accélérerait le processus de réorganisation et de restructuration de l'armée, éloignant ainsi des complexités et des délais imposés par les lois du Congrès américain.

De 17 mai à «Abraham»… l'armée libanaise en otage de la décision américaine

Cette vision ne vise en aucun cas à habiliter l'armée à défendre le Liban ou à faire face à toute agression, ni à lui donner la capacité de se déployer sur l'ensemble du territoire libanais pour protéger les citoyens. Washington n'est pas en train de démanteler son projet au Liban, mais cherche plutôt à le consolider. Ce projet est centré actuellement sur la pérennité de l'occupation dans le Sud et l'établissement d'une «zone tampon» au profit d'«Israël».

Les fuites des responsables révèlent que Cooper travaille aujourd'hui à la formation d'un système de sécurité régional impliquant des armées arabes alliées des États-Unis, similaire au «Pacte de Bagdad» établi pour contrer l'expansion communiste dans les années 1950, mais cette fois-ci directement dirigé contre l'Iran.

Un système déjà en place

Ilest vrai que ce système existe déjà et s'est clairement manifesté dans les conflits multiples sur plusieurs fronts depuis l'opération Déluge d'Al-Aqsa, où des pays arabes ont participé aux côtés d'«Israël», notamment en matière de financement et de coopération militaire et de renseignement. C'est le cas de la Jordanie, qui a ouvert son espace aérien pour devenir un passage sûr pour les attaques contre l'Iran et une base logistique et aérienne toujours prête à frapper et à intercepter les missiles iraniens. Cependant, Cooper cherche à élargir ce cadre et à lui donner une dimension institutionnelle en intégrant de nouveaux acteurs, dont le Liban et la Syrie, qui sont devenus plus réceptifs à l'influence américaine dans leurs politiques internes.

Les sources indiquent que tout discours sur le «soutien à l'armée» ne représente qu'une coopération entre les «restes des armées de la région» pour servir le projet américano-«israélien», transformant ces forces en rempart contre toute menace pesant sur l'entité «israélienne». Si cette vision est adoptée, il n'est pas exclu que le Liban devienne l'un des pays accueillant des batteries américaines dirigées contre les pays défendant la Palestine, surtout avec le flux quotidien d'avions militaires américains transportant des cargaisons suspectes vers le Liban via l'aéroport de Hamat.

Quoi qu'il en soit, la forme de «coopération» dans laquelle Washington impliquera l'actuel gouvernement s'aligne parfaitement avec le climat général de la région, visant à promouvoir les «accords d'Abraham» et à intégrer le Liban dans ceux-ci, à travers des accords de défense gérés par les États-Unis selon leurs intérêts dans la région.

*Article paru dans le quotidien libanais al-Akhbar, traduit par l’équipe du site

 

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