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Gaza: Au moins 83% des morts étaient des civils, selon des données de l’armée «israélienne»

Gaza: Au moins 83% des morts étaient des civils, selon des données de l’armée «israélienne»
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Par AlAhed avec agences

Une enquête de trois médias britanniques révèle un bilan dramatique dans la bande de Gaza. Au moins 83% des personnes tuées en mai 2025 sont des civils, selon des données de «renseignement militaire israélien» obtenues par ces journalistes.

Ce taux exceptionnel se base sur les propres chiffres des services de renseignements «israéliens. Ils recensaient 8 900 combattants du Hamas et du Jihad islamique palestinien comme morts ou «probablement morts» en mai, sur un total de 53 000 Palestiniens tués selon les autorités sanitaires de Gaza.

Les combattants ne représentaient ainsi que 17% du total des victimes. Cette proportion indique que cinq Palestiniens sur six tués par les forces «israéliennes» étaient des civils.

Un taux historiquement élevé

Ce taux constitue «un massacre rarement égalé au cours des dernières décennies de guerre» selon l'enquête. Therése Pettersson, du Programme de données sur les conflits d'Uppsala, confirme le caractère exceptionnel de ces chiffres.

«Cette proportion de civils parmi les victimes serait inhabituellement élevée, d'autant plus que le phénomène dure depuis si longtemps», explique l'experte.

Ce genre de statistiques est généralement constaté lors de l’attaque d’une ville mais ce n’est jamais le cas sur un conflit qui concerne toute une zone géographique.

La réalité dépasse les estimations

L’enquête nuance également les données trouvées. Le ratio civils-combattants pourrait être encore plus terrible. Tout d’abord, le ministère de la Santé palestinien ne prend en compte que les corps retrouvés, il ne peut qu’estimer les milliers de personnes disparues sous les décombres ou pulvérisées par des bombes.

Autre point évoqué par ces médias, l’armée d’occupation «israélienne» qualifie de combattants des personnes qui, par exemple, étaient des membres de l’administration à Gaza, voire des journalistes ou des équipes de secours.

C’est aussi un moyen pour les soldats de justifier parfois la mort de civils à bon compte. Le commandement sud de l’armée «israélienne» est ainsi connu pour permettre à ses soldats de désigner de combattant toute personne tuée.

Les commandants admettent tuer surtout des civils

Itzhak Brik, un général à la retraite, est cité par ces trois médias. Il dénonce des chiffres «israéliens» totalement faux. «C’est du bluff», selon ce haut gradé qui a dirigé un collège militaire et est resté en contact avec de nombreux officiers en activité qui admettent que la plupart des personnes tuées sont des civils.

Depuis mai 2025, la situation s’est encore aggravée. Plus d’un millier de civils ont été tués juste en allant chercher de la nourriture dans les sites de distribution de la très contestée «Fondation humanitaire pour Gaza», créée par «Israël» pour remplacer les Nations unies et les ONG internationales dans la distribution de nourriture.  

Gaza est la version la plus meurtrière de ces guerres qui se déroulent dans des milieux urbains, selon Mary Kaldor, professeur à la London School of economics à Londres, et directrice du programme de recherche sur les conflits.

À Gaza, les attaques se déroulent dans des villes avec une forte concentration de population. De plus, l’armée «israélienne» s’est fixée des règles d’intervention qui permettent à ses forces de tuer un grand nombre de civils lors de frappes, même contre des militants de rang inférieur.

«À Gaza, nous parlons d’une campagne d’assassinats ciblés, en fait, plutôt que de batailles, et ils sont menés sans aucune préoccupation pour les civils», a déclaré Kaldor. L’universitaire conclut que «dans ce type de guerre, il s’agit de dominer une population et contrôler son territoire. Peut-être que l’objectif d’Israël a toujours été de déplacer par la force cette population.»

L’enquête souligne alors qu’«Israël» a toujours clamé mener cette guerre pour «se défendre» après le 7 octobre 2023, mais, rappellent les journalistes, les politiques «israéliens» ont dès le début utilisé une «rhétorique génocidaire» en déclarant, par exemple, que tous les habitants de Gaza étaient du Hamas même les enfants, ou encore qu’il était légitime de tuer 50 civils pour un combattant.

Cette enquête arrive comme un sinistre rappel de ce que les Palestiniens vivent alors qu’«Israël» a lancé son offensive sur la ville de Gaza au nord de l’enclave palestinienne et veut déplacer de force un million de personnes.

Ceux qui refuseront de partir seront considérés comme des cibles, selon les règles d’engagement de l’armée «israélienne».

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