Syrie: Frappes «israéliennes» à Damas près du palais présidentiel et sur le QG de l’armée

Par AlAhed avec AFP
Alors que les violences se poursuivent dans le sud de la Syrie, à Soueïda, faisant des centaines de morts, «Israël» a frappé mercredi 16 juillet le QG de l'armée syrienne dans la capitale Damas, puis une «cible militaire» située près du palais présidentiel. «Israël» avait menacé d'intensifier ses frappes contre les forces gouvernementales si celles-ci ne se retiraient pas de la cité à majorité druze.
Le «ministre israélien de la Guerre» Israël Katz a exigé mercredi de la Syrie qu’elle «laisse tranquilles» les druzes de Soueida, où cette communauté est majoritaire, et qu’elle retire ses forces de cette ville du sud de la Syrie. Peu de temps après, l’armée «israélienne» a lancé une frappe sur le QG de l’armée à Damas et sur le palais présidentiel syrien, faisant ainsi un mort et 18 blessés selon le ministère syrien de la Santé. À cela s’ajoutent plus de 300 morts dans le sud.
«Comme nous l’avons clairement indiqué et averti, Israël n’abandonnera pas les druzes en Syrie et imposera la politique de démilitarisation» dans le sud du pays annoncée après la chute de Bachar al-Assad, a déclaré Israël Katz, cité par ses services.
L’armée «israélienne» «augmentera l’intensité de ses réponses contre le régime si le message n’est pas compris», a-t-il ajouté.
Frappe «israélienne» sur Damas
Quelques heures après cette annonce, l’armée «israélienne» a confirmé avoir frappé Damas. «Il y a peu, l’armée a frappé l’entrée du quartier général militaire du régime syrien dans la région de Damas en Syrie», a indiqué l’armée dans un communiqué.
La télévision d’État syrienne a de son côté rapporté que deux personnes avaient été blessées dans le centre de Damas, sans préciser l’emplacement exact des faits. Des images du bâtiment du ministère de la Défense, pulvérisé par les frappes «israéliennes», ont été diffusées en direct par la télévision.
Peu après, la télévision syrienne a fait état d’une nouvelle frappe «israélienne», toujours à proximité du quartier général de l’armée syrienne.
L’armée «israélienne» a ensuite affirmé «continuer de frapper des cibles militaires appartenant au régime syrien à Damas», ajoutant qu’«une cible militaire dans la zone du palais présidentiel du régime syrien à Damas a été frappée».
Enfin, suite à ces frappes, le «ministre israélien de la Guerre» a repris la parole. «Les signaux lancés à Damas sont terminés, maintenant viennent les coups douloureux», a déclaré Israël Katz, en promettant que l’armée «israélienne» «opérerait avec force» dans la région de Soueida, dans le sud de la Syrie, «pour éliminer les forces qui ont attaqué les druzes jusqu’à leur retrait complet».
«Israël» renforce ses troupes à la frontière
L’armée «israélienne» a en parallèle renforcé ses troupes à la frontière dans la foulée, alors que des dizaines de druzes passaient d’un pays à l’autre dans les deux sens. Cela a donné lieu à des scènes souvent chaotiques sous les gaz lacrymogènes des forces «israéliennes» qui tentaient de s’interposer, a rapporté un journaliste de l’AFP près de la ville de Majdal Shams. «Sur la base de l’évaluation de la situation, l’armée israélienne a décidé de renforcer ses effectifs dans la zone de la frontière syrienne», a ajouté l’armée «israélienne».
Affrontements communautaires
Les affrontements communautaires se poursuivent à Soueida dans le sud de la Syrie, ville à majorité druze. Les forces gouvernementales syriennes et leurs alliés se sont déployés mardi dans la ville jusque-là tenue par des combattants druzes locaux.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), 248 personnes ont été tuées depuis le début des combats dimanche entre combattants druzes et tribus bédouines, qui ont provoqué l’intervention des forces gouvernementales aux côtés de ces dernières. L’OSDH a notamment comptabilisé mercredi 64 combattants druzes et 28 civils druzes tués, dont «21 civils exécutés sommairement» par des membres des forces gouvernementales. En outre, 138 membres des forces de sécurité et 18 combattants bédouins ont été tués, ajoute la même source.
L’Union européenne s’est dite «alarmée» mercredi par les affrontements en Syrie et a exhorté «toutes les parties» à protéger les civils, «sans distinction». Dans un communiqué, elle a également appelé au «respect» de la souveraineté syrienne, «face à la multiplication des frappes israéliennes sur le territoire syrien».
Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a tenu la même position en faisant part jeudi de la «vive préoccupation» de la France au sujet de ces affrontements, condamnant ainsi «les exactions qui visent des civils». Paris «appelle à l’arrêt immédiat des affrontements et invite l’ensemble des acteurs à tout mettre en œuvre pour garantir la sécurité des civils, rétablir le calme et promouvoir la paix entre l’ensemble des composantes de la société syrienne, notamment entre les druzes et les autres communautés de Soueida», a-t-il affirmé.
L’émissaire américain, Tom Barrack, a pour sa part appelé toutes les parties à «faire marche arrière» et à engager un dialogue en vue d’un cessez-le-feu en Syrie. «Nous condamnons sans équivoque les violences contre des civils à Soueida. Toutes les parties doivent faire marche arrière et s’engager dans un dialogue constructif qui conduise à un cessez-le-feu durable», a écrit l’émissaire américain pour la Syrie sur son compte X.
«Après les interventions militaires israéliennes dans le sud de la Syrie, les attaques qu’Israël vient de mener contre le centre de Damas sont une tentative de saboter les efforts de la Syrie pour assurer la paix, la stabilité et la sécurité», a enfin indiqué le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
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