«Mafia» Trumpiste sans limites: même Albanese n’échappe pas aux sanctions

Par Omar Nachaba- AlAkhbar
L'administration Trump a imposé des sanctions à l'experte des Nations Unies, Francesca Albanese, en réponse à sa dénonciation de l'implication de sociétés américaines dans des crimes de l’occupation «israélienne», dans une campagne d'intimidation ressemblant à des méthodes mafieuses.
Il n'était pas surprenant que l'administration du président américain Donald Trump impose des sanctions à Francesca Albanese en raison de ses positions à l’égard des violations «israéliennes» en Palestine.
Son dernier rapport a révélé l'implication de grandes entreprises américaines dans le génocide et des crimes contre l'humanité en soutenant l'entité «israélienne».
Le rapport d'Albanese a notamment cité des entreprises telles que Microsoft, Lockheed Martin, Caterpillar, ainsi que des sociétés et banques européennes, chinoises, mexicaines et suisses.
Selon le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, cela a constitué une «campagne de guerre politique et économique contre les États-Unis et Israël».
Rubio a cité la volonté d'Albanese de poursuivre des responsables «israéliens» devant la Cour pénale internationale comme base légale pour les sanctions.
En février dernier, Trump avait émis un décret imposant des sanctions à des juges et des employés de la Cour pénale internationale en raison de leur enquête sur des «Israéliens» responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.
En réponse aux sanctions qui lui ont été imposées, Albanese a écrit: «Pas de commentaire sur des méthodes d'intimidation similaires à celles de la mafia».
Elle a ajouté qu'elle ne perdrait pas son temps à répondre, car elle «est occupée à rappeler aux États membres leurs obligations de stopper et de punir le génocide, et ceux qui en bénéficient».
Albanese a également critiqué les gouvernements européens pour avoir permis au «Premier ministre israélien», Benjamin Netanyahu, qui fuit la justice (après qu'un mandat d'arrêt international ait été émis par la Cour pénale internationale en novembre 2024 pour ordonner son arrestation), d'utiliser leur espace aérien lors de son voyage à Washington pour rencontrer Trump.
Elle a écrit sur les réseaux sociaux : «Les citoyens italiens, français et grecs méritent de savoir que chaque acte qui viole le système légal les affaiblit tous et nous met tous en danger».
C'est le début d'une vaste campagne menée contre Francesca Albanese par les entreprises qu'elle a citées dans son dernier rapport.
Rubio a accusé Albanese d'«antisémitisme» et de partialité en faveur des Palestiniens. Il a déclaré : «Cette partialité a été évidente tout au long de sa carrière, y compris sa recommandation que la Cour pénale internationale émette, sans fondement légitime, des mandats d'arrêt visant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.»
Rubio a menacé en disant : «nous ne tolérerons pas ces campagnes de guerre politique et économique qui menacent nos intérêts nationaux et notre souveraineté».
Ces déclarations semblent marquer le début d'une vaste campagne médiatique, politique et judiciaire contre Albanese, étant donné que les entreprises qu'elle a citées dans son rapport ont engagé des avocats et plusieurs experts en droit international pour la poursuivre devant les tribunaux nationaux et internationaux.
Il convient de rappeler que ces entreprises emploient les meilleurs avocats internationaux pour des sommes d'argent considérables afin de protéger leurs intérêts et leur réputation. Ainsi, la prochaine étape ne sera pas facile pour Albanese ; elle aura besoin d'un large soutien international pour faire face à la guerre qui sera déchainée contre elle.
Carte d'identité
Francesca Albanese est née en 1977. Elle est avocate et académicienne italienne, élue en mai 2022, comme rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les territoires palestiniens occupés, pour une durée de trois ans renouvelable pour une période équivalente.
Sa nomination a suscité un large débat, en raison de commentaires qu'elle avait formulés en 2014, dans lesquels elle évoquait le «lobby sioniste» influençant les États-Unis et l'Europe en raison d'un «sentiment de culpabilité» envers l'«Holocauste».
Cela lui a valu des accusations d'«antisémitisme» de la part du «ministère israélien des Affaires étrangères» et de la mission américaine auprès du Conseil des droits de l'homme.
Le 18 octobre 2022, dans son premier rapport, Albanese a recommandé aux États membres de l'ONU d'élaborer un «plan pour mettre fin à l'occupation israélienne coloniale et au système d'apartheid».
Le rapport concluait que «les violations décrites dans le document révèlent la nature de l'occupation israélienne, c'est-à-dire un système d'appropriation, de séparation et de répression visant à violer le droit du peuple palestinien à l'autodétermination».