Cheikh Qassem: Le Hezbollah est en train de se reconstruire, et est désormais prêt... Un mouvement politique global sera lancé au Liban

Par AlAhed
Le secrétaire général du Hezbollah, son éminence cheikh Naïm Qassem, a déclaré que «la bataille de soutien à Gaza est un résultat naturel de la bataille du Déluge d'Al-Aqsa».
Il a ajouté : «Nous n'étions pas au courant de l'opération du Déluge d'Al-Aqsa, après une demi-heure de son début, une information est parvenue au martyr suprême sayyed Hassan Nasrallah à ce propos.
Il a révélé que «l’espionnage et les drones étaient la principale cause des pertes du parti», affirmant que «lorsque les enquêtes seront terminées, il s'exprimera devant l'opinion publique.»
Cheikh Qassem a ajouté, dans une interview accordée à la chaîne Al-Mayadeen, faite le 11 juin 2025, que «la première idée avancée par sayyed Nasrallah a été de donner l'ordre, le lendemain du Déluge d'Al-Aqsa, de frapper les fermes de Chebaa en tant que terres occupées».
Il a expliqué : «Nous avons décidé de soutenir, mais pas de mener une guerre totale, car une guerre totale nécessite des préparatifs adéquats. Nous avons décidé d'analyser les développements et de prendre notre décision en fonction de cela. Il s’est avéré que mener une guerre de soutien atteindrait les objectifs souhaités.»
Il a poursuivi : «Nos objectifs étaient de mobiliser de grandes forces ennemies vers le nord, de causer des pertes humaines et de déplacer les colons du nord, ainsi que de provoquer des pertes dans cette région. Il n'y avait pas de coordination préalable au début de la bataille du Déluge d'Al-Aqsa, et nous avons été convaincus que le soutien atteignait les objectifs.»
Cheikh Qassem a également noté qu'«après deux mois de soutien, le Hamas nous a clairement dit qu'il était convaincu que le soutien était suffisant et atteignait l'objectif souhaité», ajoutant : «Tout en étant convaincus de la libération d’Al-Qods, nous avons pris en compte la spécificité du Liban.»
Cheikh Qassem a souligné que «le soutien a pris en compte comment servir Gaza sans nuire au Liban, et sayyed Nasrallah a affirmé que nous ne voulons pas de guerre au Liban.» Il a précisé que «son éminence sayyed Nasrallah abordait toutes les questions au sein du conseil de la Choura du Hezbollah, et la décision de soutien a été unanime, tout comme toutes les décisions fondamentales du parti.»
Le secrétaire général du Hezbollah a révélé que «le soutien iranien militaire, financier, politique, médiatique et de renseignement à la Palestine n'a pas cessé.»
Il a rappelé que «l'idée d'unité des fronts est née deux ans avant la bataille du Déluge d'Al-Aqsa, mais elle n'a pas été traduite en une organisation particulière.
Il a noté qu’avec le déclenchement du Déluge d'Al-Aqsa, il était nécessaire de coordonner, ajoutant que «chaque front a mené la confrontation en fonction de ses évaluations et de ses circonstances.»
Concernant les explosions des bipeurs, il a expliqué: «Nous avons formé un comité d'enquête central qui est toujours actif aujourd'hui.»
Selon ses dires, le problème avait commencé par une grande faille dans le processus d'achat. Il a ajouté qu’il s’est avéré que les entreprises impliquées dans ce processus étaient exposées aux «Israéliens».
Et Cheikh Qassem de poursuivre : «Nous avons effectué un examen des bipeurs avec les outils disponibles, mais il s'est avéré que le type d'explosifs était exceptionnel et ne pouvait pas être détecté par les méthodes habituelles. Nous ne savions pas que la chaîne d'achat était exposée et n'avons pas pu détecter les explosifs avec les moyens dont nous disposions.»
Il a considéré que «l'opération des bipeurs était une frappe très importante, notant que sayyed Nasrallah, lors des dernières réunions, était très en colère. L’affaire était étrange et surprenante, et on avait perçu un dysfonctionnement.» Cheikh Qassem a ajouté : «Nous recevions des informations sur la possibilité d’opérations d’espionnage et d’écoute de nos réseaux de télécommunication, mais nous ne savions pas que nos réseaux étaient tellement exposés à l’espionnage».
Il a poursuivi : «Nous avons pris certaines précautions, mais ce que savait déjà l’israélien’ était bien plus grand, et le nombre d'agents humains était très limité face à l'ampleur de l'espionnage. Jusqu'à présent, nous n'avons pas trouvé de brèche humaine étendue. Quand les enquêtes seront terminées, je m'adresserai à l'opinion publique. Ce que je peux dire maintenant, c'est que ce qui s'est passé à travers l'écoute et les drones était la principale cause de nos pertes.»
Il a également révélé qu’«il y avait une cargaison de bipeurs piégés en Turquie, et il y a eu une communication entre (l'ancien Premier ministre Najib Mikati et (le président turc Recep Tayyip) Erdogan à ce sujet.»
Cheikh Qassem a rappelé que «selon la théorie 'israélienne', le Hezbollah aurait dû disparaître en raison de ce qu'il a subi».
«La continuation du Hezbollah signifie que l'énergie latente au sein du parti, sa doctrine, sa foi et sa résilience l'ont fait renaître», a-t-il souligné.
«J'ai dit lors des funérailles de nos grands martyrs que nous entrons dans une nouvelle phase, mais nous restons consistants», a-t-il rappelé. «Qui s'attend à ce que cette Résistance soit vaincue ?», a-t-il interrogé.
Il a souligné que «le Hezbollah a triomphé par sa continuation, empêchant Israël d'avancer, et a triomphé en évitant la discorde et en préservant le parti», rassurant les gens que «la résistance est là et poursuit sa lutte.»
Cheikh Qassem a averti du fait que «le projet américain est de prendre par la politique ce qu'il n'a pas pu obtenir par la guerre».
«Nous ne pouvons pas rester patients indéfiniment, il y a des limites à notre patience», a-t-il affirmé.
«Lorsque décidons d’affronter, nous avons le choix entre la victoire ou le martyre.»
Le secrétaire général du Hezbollah a salué le président de la République, Joseph Aoun, et le président du Parlement, Nabih Berri, notant qu'«après le bombardement de la banlieue, les responsables de l'État et de la Résistance avaient adopté une position unie.»
Cheikh Qassem a évoqué le martyre de son éminence sayyed Hassan Nasrallah. «Ce ne fut pas seulement une surprise pour le monde entier, mais aussi pour nous. Je pensais que nous allions tous mourir et que sayyed Nasrallah resterait, doté de la sagesse, du courage, de la force et de l'assistance divine.»
Il a ajouté : «Nous ne savons pas quand l'heure du départ arrive, mais nous ne nous attendions pas à ce que sayyed Nasrallah soit tombé en martyre à ce moment-là.»
«Il est peut-être du droit de sayyed Hassan Nasrallah de se reposer et de s'élever vers les cieux», a-t-il dit.
Et d’ajouter : «Nous ne pleurons pas parce qu'il est parti ; nous pleurons parce qu'il ne peut être remplacé par ce qu'il avait en termes de capacités, de positions et de dynamisme. Nous n'avons pas un martyre qui arrête notre chemin, mais un martyre qui alimente notre parcours.»
Cheikh Qassem a révélé que son discours le 30 septembre 2024, trois jours après le martyre de sayyed Nasrallah, «était nécessaire et a été initiée par lui en coordination avec sayyed Hachem Safieddine.»
Il a expliqué : «Ce jour-là, j'ai parlé à sayyed Safieddine et lui ai dit : Je pense qu'il faut que je sorte pour parler aux gens car leur situation est très difficile, et il a soutenu cette initiative.»
Par ailleurs cheikh Qassem a expliqué : «J'ai dirigé la bataille militaire en m'appuyant sur mon expérience en tant que membre du conseil de la choura et comme vice-secrétaire général tout au long de 32 ans. Le Hezbollah était dirigé comme un parti doté d’un secrétaire général, et personne ne dirigeait le parti en notre nom.»
Il a assuré que «tout le commandement militaire du Hezbollah était présent et qu'il n'y avait aucun poste vacant.»
Il a ajouté : «En ce qui concerne les effectifs et les capacités militaires, je ne m'exprimerai pas, je dirai simplement que nous restaurons nos capacités et nous récupérons nos forces. Maintenant nous sommes prêts.»
Il a poursuivi : «Nous sommes un groupe qui ne se tait pas face à l'injustice, et l'ennemi comme l'ami doivent savoir que nous sommes un groupe d’action sur terrain. Lorsque nous avons engagé la bataille, nous affrontions l’agression.»
Il a révélé que «sayyed Nasrallah avait informé le président Berri de son approbation de principe de l'idée d'un cessez-le-feu, mais deux jours après l'annonce américaine et française, sayyed Nasrallah a été assassiné.»
«C'est nous, et non les Iraniens, qui avons pris la décision de cessez-le-feu»
Cheikh Qassem a précisé que «l'accord de cessez-le-feu a été approuvé par tous les membres du conseil de Choura du Hezbollah», niant les informations selon lesquelles «les Iraniens auraient demandé l'accord sur le cessez-le-feu». Il a souligné : «C'est nous qui avons pris la décision, et il y avait une position unifiée entre le Hezbollah et le mouvement Amal à ce propos».
Il a ajouté : «Nous avons pris la décision de soutien de Gaza en fonction de nos circonstances et capacités. Nous n'avons pas demandé à l'Iran d'intervenir dans la bataille, sachant qu'il peut agir seul. A notre avis, le soutien iranien était efficace et assez suffisant et nous en sommes reconnaissants».
Il a souligné que «l'imam Khamenei suivait les événements à Gaza et au Liban quotidiennement.»
En outre, il a estimé que «ce qui s'est passé en Syrie a été une perte pour l’axe de la résistance, car la Syrie était une voie de soutien militaire, ce qui a eu un impact sur Gaza. Selon lui, lorsque le régime syrien est tombé, chaque partie du front a perdu une certaine mesure.»
«Des rapports nous parviennent sur l'utilisation de la Syrie contre le Liban»
Concernant la relation avec la Syrie, Cheikh Qassem a affirmé avoir dit dès le début que «nous n'avons pas de lien avec les affaires intérieures syriennes et nous espérons que ce régime affrontera l'ennemi 'israélien'. Nous soulignons que la Syrie ne doit pas se diriger vers la normalisation, et nous considérons que le peuple syrien ne l'acceptera pas».
Cheikh Qassem a averti que les agressions «israéliennes» continuent contre la Syrie, rappelant qu’«Israël» est une entité expansionniste.
«Nous espérons que la Syrie parviendra à établir un système de gouvernement qui représente toutes les factions et qui soit opposé à Israël», a-t-il dit.
Il a ajouté : «Nous n'avons pas de lien avec la résistance en Syrie ni avec le type du régime syrien, et nos propos sur la Syrie sont politiques. Nous avons le droit de penser prudemment, car nous recevons des rapports de pays étrangers et arabes indiquant qu'il y a des personnes qui souhaitent utiliser la Syrie contre le Liban.»
«Pressions américaines sur le président Aoun»
Concernant les armes du Hezbollah, cheikh Qassem a déclaré : «Nous souhaitons engager un dialogue sur la sécurité nationale. Il y a des pressions américaines et de certains pays arabes sur le président (Joseph) Aoun pour affronter la Résistance, mais il sait que cela provoquera une discorde. Nous avons exprimé à plusieurs reprises notre appréciation pour les positions du président Aoun.»
Tout en soulignant que «le président Berri ne travaille pas au nom du Hezbollah, mais pour le parti et pour lui-même», il a considéré que «les Chiites du Liban sont confrontés à une menace existentielle.»
Il a ajouté : «Nous sommes des partenaires dans la construction de l'État, et il y a des personnes qui s'efforcent de nous en empêcher.»
Il a conseillé aux adversaires de la Résistance ne pas tenter de mener de mauvais jeux.
«Nous sommes forts par la grâce de Dieu et nous savons que notre résilience et notre continuité sont les atouts qui nous permettent de continuer à œuvrer pour le bien du Liban».
«Pas d'ailes au sein du Hezbollah»
Cheikh Qassem a souligné que «la Résistance n'est pas une menace pour l'entité libanaise», précisant que «le Hezbollah est uni et que la direction militaire et politique est fédérée, avec une grande discipline.»
Il a affirmé qu'«il n'y a pas d'ailes au sein du Hezbollah, notant que cela semble exister uniquement chez ceux qui essaient de les créer.»
Il a ajouté : «Ma première priorité est de préserver la voie et les principes tracés par le maitre des martyrs, sayyed Nasrallah. Deuxièmement, il s'agit de s'engager envers les constantes, y compris la foi en la libération de la Palestine. Nous soutenons l'unité des musulmans à l'échelle mondiale et l'unité nationale pour construire le Liban, ses institutions, et appliquer la Constitution et l'accord de Taëf.»
Il a poursuivi : «Nous sommes un groupe qui respecte les engagements, valorise la bonté et la loyauté. Pour nous, le plus grand allié est la République islamique d'Iran, et notre relation avec elle est fondée sur la loyauté et la wilaya, c'est une ligne rouge pour nous.»
«Hommage à l’axe de la résistance»
Cheikh Qassem a salué l'axe de la résistance. «Nous voulons toujours maintenir une relation solide, en particulier avec cette haute montagne qu'est le Yémen, et je salue également l'Irak.» Il a ajouté : «Les Arabes savent que nous sommes les premiers à avoir préservé la continuité de la présence arabe.»
Il a loué le parcours du maitre des martyrs, sayyed Nasrallah, le décrivant comme «un leader sans pareil dans le monde, voire à travers l'histoire», soulignant qu'il «a fondé l'un des projets les plus dangereux et les plus compliqués, parlant toujours en toute sincérité et adoptant un discours émanant du cœur».
«Mon amour pour sayyed Nasrallah est très profond», a-t-il dit.
S'adressant au grand martyr de la Oumma il a conclu: «Tu as reçu la médaille du martyre, et nous avons lancé le slogan Nous sommes fidèles à notre engagement». Ceci signifie que nous continuerons. Notre chemin est long.»
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