Gaza: Des milliers de bombes «israéliennes» non explosées recyclées par les Brigades Al-Qassam pour fabriquer des explosifs

Par AlAhed avec agences
Environ 3 000 bombes «israéliennes» non explosées larguées lors de frappes aériennes dans la bande de Gaza sont devenues une source essentielle de matières premières pour les engins explosifs improvisés utilisés par les Brigades Al-Qassam, la branche armée du mouvement palestinien Hamas, a rapporté mardi 6 mai le site d’information «israélien» The Marker.
Ce site, supplément financier du journal «Haaretz», indique que le pourcentage de munitions «israéliennes» non explosées à Gaza a augmenté, atteignant jusqu’à 20 % du total des munitions larguées à certaines phases de la guerre.
Les organisations humanitaires et locales ont mis en garde à plusieurs reprises contre les risques posés par les munitions non explosées laissées par des mois de génocide «israélien».
Recyclées
Selon The Market, les enquêtes menées par l'armée «israélienne» ont révélé que bon nombre des fortes explosions qui ont endommagé ou détruit des véhicules blindés «israéliens» – dont un char en janvier – étaient causées par des bombes aériennes non explosées recyclées par les Brigades Al-Qassam.
Fin 2024, l'armée «israélienne» avait mené plus de 40 000 raids aériens sur Gaza, selon le média. Le Service de la lutte antimines des Nations Unies (UNMAS) estime qu'entre 5 % et 10 % des munitions utilisées lors de ces opérations n'ont pas explosé.
Début 2025, l'armée de l'air «israélienne» avait connaissance d'au moins 3 000 bombes non explosées à Gaza, ajoute The Marker. Chaque bombe «israélienne» pesant une tonne et utilisée lors de ces frappes coûte entre 20 000 et 30 000 dollars.
Des tonnes d'explosifs transférées
«Ces bombes non explosées sont devenues un véritable pipeline par lequel Israël a, involontairement, transféré des milliers de tonnes d'explosifs au Hamas – pour une valeur de plusieurs dizaines de millions de dollars – au cours des dix-huit derniers mois», indique la même source.
Ces matières premières ont permis aux combattants d’Al-Qassam de produire des milliers d'explosifs, affirme The Marker.
L'utilisation de ces engins a joué un rôle central dans les attaques contre les troupes «israéliennes», entraînant une augmentation du nombre de morts et de blessés parmi les forces opérant à Gaza, ajoute le journal.
Il avertit que le prix pourrait être encore plus élevé à un moment où le «cabinet de sécurité israélien» cherche à étendre ses opérations militaires dans la bande de Gaza.
Le taux élevé de défaillance des munitions «israéliennes» serait dû à des dysfonctionnements techniques. Le rythme intense des frappes aériennes a épuisé les réserves de l'armée en détonateurs fonctionnels – des dispositifs qui déclenchent les explosifs – rapporte The Marker.
Le journal indique que la valeur de l'action d'Aryt Industries, l'entreprise «israélienne» qui produit des détonateurs, a bondi de plus de 2 000 % depuis le début de la guerre.
Utilisation simple, risque élevé
Face à l'épuisement des stocks, l'armée «israélienne» a commencé à utiliser des détonateurs provenant de divers stocks ou fournis par les États-Unis, dont certains datent de plusieurs décennies. Selon le rapport, alors que le taux d'échec moyen des bombes «israéliennes» était auparavant d'environ 2 %, il a atteint 20 % pour certaines munitions de l'armée de l'air utilisées à Gaza.
La méthode utilisée par les Brigades Al-Qassam pour utiliser ces bombes non explosées est apparemment simple. Dans certains cas, la bombe est découpée puis la matière explosive en est extraite et transférée dans de grands conteneurs métalliques pour être utilisée comme engin explosif. Dans d'autres cas, ces bombes sont utilisées telles quelles, en y attachant un fil métallique pour déclencher l'explosion.
Le journal indique que les Brigades Al-Qassam sont disposées à accepter des pertes parmi leurs membres en raison d' «accidents de travail» au cours de ce processus.
Ces restes militaires «israéliens» et des bombes non explosées restent dispersés à Gaza, constituant une menace permanente pour les civils. Sans équipement ni ressources adéquats pour les retirer, ces munitions continuent de causer des morts, des blessés et des handicaps permanents.
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