Ces intellectuels arabes qui prônent encore la démocratie universelle...

Akil Cheikh Hussein
Les révolutions arabes ont fait beaucoup de malheureux. Les plus affligés parmi eux sont cette catégorie d'intellectuels arabes de prédominance libanaise qui, originellement nationalistes, nassériens ou baathistes, attachés à la cause palestinienne et autres causes de libération, épousèrent, après la défaite de 1967, des doctrines d'extrême gauche et se mirent à applaudir la révolution palestinienne et à revendiquer la lutte armée et la guerre révolutionnaire populaire jusqu'à la victoire totale : En finir avec les sionistes et libérer la Palestine depuis le Fleuve jusqu'à la Mer, avant de poursuivre la lutte à la vietnamienne contre l'impérialisme américain.
Avec une particulière irritation contre tous les régimes arabes sans différence entre ceux qu'on classait comme progressistes ou réactionnaires.
On ne sait pas, lorsque la révolution palestinienne commença à trébucher au Liban martyrisé par la guerre civile et les multiples invasions israéliennes et interventions militaires occidentales (américaines et françaises), par le truchement de quelle aventure ou mésaventure, ces intellectuels d'extrême gauche –c'est instructif de le rappeler- ont-ils subit une mutation parmi les plus spectaculaires.
Tout en maintenant leur irritation à l'égard des régimes dits progressistes qui ont fini par se réduire, au Mashrek arabe, au seul régime syrien, aussi bien qu'à l'égard de l'Iran islamique, des partis de gauche traditionnels et des factions palestiniennes opposées aux traités de paix et notamment ceux d'Oslo, les dits intellectuels ont commencé à afficher une sympathie nette pour la démocratie sous la connotation qu'elle prend dans le discours dominant en Occident.
Leur permettant de mener leurs campagnes largement médiatisées contre ce qu'ils appellent dictatures, régimes et partis politiques totalitaires, y compris les mouvements de résistance au Liban et en Palestine, cet alignement à la démocratie leur servait de couverture pour ne pas afficher leur passage dans le camp du mal américain et ses prolongements régionaux et, de ce fait, leur approbation vis-à-vis des traités de paix et, par conséquent, de l'idée d'un Moyen-Orient reconstruit pour répondre aux exigences de l'hégémonie américaine et israélienne.
Pleinement persuadés que la démocratie qui règne en Occident est en bonne forme malgré la crise économique et les agissements nettement contraire à l'esprit de la démocratie, les intellectuels arabes en question expriment leur crainte pour la réalité et la destinée de la démocratie parce qu'elle semble abandonnée et trahie par les révolutions arabes.
A leurs yeux, la démocratie ne se restreint pas à un régime politique même s'il est adapté à merveille aux besoins et aspirations de l'homme de l'ère postmoderne. Elle est une conscience, une doctrine mondiale et même une religion universelle. Il est donc normal qu'elle soit la fin de l'histoire et le couronnement de toute la marche de l'humanité vers la prospérité et la liberté.
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