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Camp David et l’Egypte de l’après-révolution

Camp David et l’Egypte de l’après-révolution
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Fatima ALI

Il ne fait aucun doute que les relations israélo-égyptiennes traversent un stade complexe au niveau politique après la chute de l’ancien régime qui se comptait parmi les plus grands alliés stratégiques de l’entité sioniste au Moyen-Orient. Et certes, rien ne concerne le gouvernement israélien plus que les relations avec l’Egypte de l’après révolution.

Au lendemain de la chute du régime Mobarak, survenue le 11 février 2011, l’entité sioniste s’est montrée inquiète et prudente concernant le dossier égyptien et s'est interrogée sur l'avenir de son "traité de paix". Mais malgré cette inquiétude, le gouvernement israélien a essayé d’agir avec le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui prend les rênes du pouvoir depuis l'éviction de Moubarak, comme étant un organisme possédant certaines des caractéristiques de l’ancien régime. De son côté, le CSFA a rapidement déclaré que "le traité de paix avec Israël serait respecté".

La première crise diplomatique entre les deux pays depuis la chute de Moubarak a apparu suite à l’opération d'Eilat lorsque six policiers égyptiens ont été tués, le 18 août, par les tirs des forces d’occupation israéliennes, à la frontière avec l'Égypte. Cette crise a obligé l’état sioniste à présenter ses excuses auprès de l'Egypte pour la mort de ses policiers. Ensuite, le ministre israélien de la Guerre, Ehud Barak, a par ailleurs donné l'ordre àCamp David et l’Egypte de l’après-révolution son armée d'ouvrir une enquête commune avec l'Égypte ce qui a été traduit comme une tentative pour apaiser les tensions entre les deux pays. Cependant, ces actes menés par le gouvernement israélien ont été à la base de nombreuses critiques en «Israël» qui trouvaient que le gouvernement israélien est allé loin lorsqu’il s’est incliné devant l’Egypte. 

Pendant les élections législatives égyptiennes, les "Israéliens" ont retenu leur souffle, redoutant la victoire des islamistes. En dépit des discours d’apaisement du CSFA, certains analystes israéliens ont exprimé leur inquiétude en ce qui concerne les relations entre les deux pays. “ Je ne pense pas que la démocratie en Égypte va apporter paix et stabilité si ce sont les Frères Musulmans qui remportent les élections”, affirme Efraim Inbar, directeur du centre Begin Sadate d‘études stratégiques. Mais, les déclarations des Islamistes qui sont sortis vainqueurs de la première et deuxième étape du scrutin ont représenté un choc pour la majorité des observateurs sur les deux scènes régionale et mondiale. Dans une interview, sans précédent, avec la radio israélienne, le porte-parole du parti pro-wahhabite égyptien "Al-Nour", Youssri Hammad, a annoncé que son parti allait « respecter l’accord de paix conclu avec «Israël», en 1979 ». Les mêmes déclarations ont été faites par le parti de la libération et de la justice (Frères Musulmans) qui, dans un communiqué, a affirmé que « les Frères musulmans respectent les accords déjà signés surtout celui conclu entre l’Egypte et Israël ».

Selon l’analyste politique libanais M. Habib Fayyad, « il ne faut pas séparer l’avenir des politiques égyptiennes des  interventions extérieures, car les Etats-Unis exercent une tutelle sur le CSFA pour maintenir des relations naturelles avec les Israéliens.» « Il y a aussi le rôle que jouent les Turcs qui, proches des islamistes égyptiensCamp David et l’Egypte de l’après-révolution , essayent de maintenir la trêve entre les Egyptiens d’un côté et les Israéliens d’un autre », ajouta-t-il.
Mais malgré ces interventions, M. Fayyad considère que « les relations israélo-égyptiennes seront très tendues car  l’opinion publique en Egypte n’est pas satisfaite de l’accord de Camp David et de la position égyptienne à l'égard du conflit israélo-arabe».

« Le peuple égyptien qui s’est levé contre Hosni Moubarak poussera vers la rupture des relations avec Israël », poursuit-il.

Il signale de même que « le parti Al-Nour ne représente pas tous les mouvements salafistes égyptiens et ses déclarations ne reflètent pas les positions de tous les groupes islamistes du pays ». « Les jours à venir montreront que le peuple égyptien avec toutes ses orientations que ce soit islamique, laïc, gauchiste ou nationaliste, refusera toute ouverture sur « Israël », et que ce peuple n’hésitera pas à se lever contre ceux qui risquent de mettre le pays sous la tutelle extérieure et surtout celle des Etats-Unis et « Israël », dit-il.

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