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Le revers de la CIA au Liban: les frappes cuisantes du plus grand service de renseignement international ont débuté ici

Le revers de la CIA au Liban: les frappes cuisantes du plus grand service de renseignement international ont débuté ici
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Source: Alintiqad - Abdel Hussein Chebib
Traduction: Sanaa Mazbouh

Depuis la tour d'ivoire du siège du service des renseignements central américain "CIA" en Virginie, un point noir marque le nom du Liban sur la carte accrochée au mur de leur salle secrète. Depuis la naissance du courant islamique de résistance au début des années 80, ce pays n'a infligé au service américain que de lourdes pertes et défaites, tant sur le plan politique que militaro-sécuritaire.  

En effet, la plus grande frappe qu'a subie la CIA depuis sa création en 1947, jusqu'au 11 septembre 2001, a eu lieu au Liban.  Il s'agit de la grande explosion contre l'ambassade américaine dans la capitale libanaise à Ein Mreysseh, le 18 avril 1983, qui a fait 63 morts dont la plupart sont des Américains, et 8 officiers de la CIA. Parmi ces officiers figure le directeur du centre d'opération à Beyrouth et le directeur de l'agence au Moyen Orient, Robert Aimz, qui  dirigeait l'action de son service régionale depuis la capitale libanaise.

L'explosion a été revendiquée par l'organisation du Jihad islamique qui diffère du Jihad islamique en Palestine, et ce, en réponse au massacre de Sabra et Chatila perpétré par les amis des Américains, les occupants sionistes et leurs collaborateurs au Liban.

La CIA a été choquée sur trois plans:
1-L'ampleur des pertes humaines et leur importance professionnelle. Les morts regroupent l'élite des membres de l'agence dans ce pays ainsi que le plus haut officier dans la région entière.
2-Le timing de l'explosion qui a coïncidé avec une réunion tenue par les responsables de renseignements dans l'ambassade.
3-La nature de cette organisation que la CIA était censée découvrir à l'avance dans le cadre de son action d'espionnage et de détermination des risques pour parer à toute frappe. Mais ce qui est le plus dangereux à ce propos fut la voiture utilisée par l'organisation du Jihad islamique pour commettre l'opération militaire. Cette voiture appartenait à l'ambassade américaine, elle portait une plaque métallique propre à l'ambassade et elle a été volée il y a un an. Ceci a permis au chauffeur de faire entrer la voiture et de la garer dans le garage, ce qui a permis la destruction complète du bâtiment.

Plusieurs opérations militaires ont suivi cette explosion. Le 23 octobre 1983, six mois et cinq jours après la première attaque, un combattant martyr dont l'identité reste à ce jour inconnue a effectué une opération militaire sans précédent contre le siège de la marine américaine à proximité de l'aéroport de Beyrouth, faisant 241 morts. Quelques minutes après, une explosion similaire a visé le siège des parachutistes français à Beyrouth. 56 soldats ont trouvé la mort. C'est alors que les forces atlantiques n'avaient que le choix de plier bagage et de quitter le Liban.

Le revers de la CIA à l'époque ne résidait pas seulement dans le diagnostic des risques, surtout que l'administration américaine adoptait des positions pro-israéliennes et soutenait un groupe libanais contre d'autres, ce qui nécessite de prendre des mesures préventives pour deux raisons:
1-L'explosion contre l'ambassade
2-L'implication américaine agressive dans la crise libanaise.
Mais le plus grand revers fut le moyen par lequel le siège des Marines a été visé.

La première opération martyre a eu lieu au Liban le 11 novembre 1982, c'est-à-dire un an au jour pour jour,  contre le centre du commandant militaire israélien dans la ville de Tyr au Liban. Ces données étaient à elles seules suffisantes pour que la CIA exerce son rôle sécuritaire analytique et tire les leçons et présente les recommandations pratiques, mais il semble qu'elle s'était évanouie après avoir perdu toute son équipe à l'ambassade à Ein Mreysseh.

Toutefois, cette défaite ne l'a pas empêchée de reprendre son souffle et de réactiver son action au Liban, ce pays qui fut considéré comme étant le siège de la plupart des services de renseignements américains. Pour cette raison, la CIA a formé une nouvelle équipe qui n'a pas vécu pour longtemps, puisque l'organisation du Jihad islamique lui a asséné une troisième frappe aussi cuisante que les précédentes. Il s'agit de l'enlèvement du nouveau directeur du centre d'opération  de la CIA au Liban William Buckley le 16 mars 1984, avant le premier anniversaire de l'explosion de l'ambassade et de la mort de l'ancien directeur et des autres officiers qui ont péri avec lui.

Buckley a suivi Eimz, et là encore la CIA a connu un nouveau revers: "Comment une organisation inconnue et aussi jeune a-t-elle pu connaître le directeur régional des renseignements extérieurs américains au Moyen Orient, et comment a-t-elle pu détecter son identité et le poursuivre aussi rapidement jusqu'à ce qu'il fût tombé dans ses mains? Lui qui possédait des informations précieuses dans le monde des renseignements, et certainement il a été obligé de partager ces informations avec ses ravisseurs avant de mourir à cause de sa maladie après 15 mois de détention, selon les rapports journalistiques publiés sur cette affaire.

William Buckley est venu au Liban à la hâte à la fois comme un conseiller diplomatique politique à l'ambassade américaine au Liban, qui a transféré son siège à l'ouest de la capitale libanaise (à majorité chrétienne),  ce qui signifie que Buckley a voulu travaillé dans une région alliée et sécurisée pour son pays et son agence, mais malgré cela, il est resté dans l'emprise de ceux qui étaient à la recherche d'eux.

Il est logique que la CIA ait déployé toutes ses capacités locales, régionales et internationales pour trouver son président au Moyen Orient après avoir été enlevé, une première opération en son genre qui vise un haut officier américain à l'extérieur des territoires américains.

Ce fut un nouveau défi pour les Etats-Unis, certes, la CIA a échoué dans ses tentatives, au moment où l'organisation du Jihad islamique qui préparait une nouvelle frappe contre l'agence de renseignement américaine. Après six mois, le siège de l'ambassade américaine, qui comprenait une aile propre à la CIA, a été bombardé le 20 septembre 1984. 

La succession des défaites a transformé le Liban en une terre maudite aux yeux de la CIA, et les intérêts américains furent menacés. Ici au Liban, ils s'étaient adaptés aux enlèvements et aux prises d'otages. 
En 1985, la CIA a décidé de se venger du Hezbollah en tentant d'assassiner ce qu'elle appelait "le guide spirituel du Hezbollah", l'ayatollah Sayed Mohammad Hussein Fadlallah. 

La CIA a collaboré avec des services sécuritaires libanais et arabes pour financer et exécuter un crime d'assassinat odieux dans un quartier surpeuplé à Bir el Abed dans la banlieue Sud de Beyrouth. Elle a bourré une voiture de grandes quantités d'explosifs et a attendu le 8 mars 1985, après la fin de la prière du vendredi pour la faire exploser au passage de l'un de ses convois. Des dizaines de personnes sont mortes alors que l'ayatollah a échappé à la tentative d'assassinat.

Le service sécuritaire de la résistance islamique a effectué les enquêtes nécessaires et a pu en une courte période dévoiler les plans détaillés de tous les services de renseignement ayant participé à l'attentat. La résistance islamique a poursuivi et arrêté les personnes impliquées.

Le journal du Hezbollah à l'époque, Al Ahd, avait publié un dossier spécial complet qui comprend des informations détaillées sur les parties et les personnes qui ont commis l'attentat, leurs noms, leurs missions et les aveux qui personnes arrêtées. 

C'était donc la première frappe du Hezbollah infligée aux réseaux de la CIA au Liban qui travaillaient avec des parties et des milices libanaises et arabes. C'est ainsi que l'écrivain américain Bob Woodward a raconté dans son livre les secrets de la guerre de la CIA dont l'aveu de son chef à l'époque William Kacy sur la responsabilité de la CIA du massacre de Bir el Abed.  

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