Riches de tous les pays : Apportez votre argent et venez aux Etats-Unis !

Akil Cheikh Hussein
Pendant de longues années, les Néoconservateurs et, sur leurs traces, l'administration démocrate d'Obama, ont pu grâce aux attentats du 11 septembre 2001 suspendre les Américains à l'état de frayeur et d'irritation à force de leur ressasser leur fameux discours sur le danger terroriste imminent qui vise les Etats-Unis, sa sécurité nationale et son mode de vie.
Mais comme par mauvaise augure, les Américains ont été pris par la frayeur et l'irritation par une voie autre que les attentats terroristes qui n'ont jamais eu lieu.
Le président Obama l'a reconnu explicitement dans un discours démagogique au sujet du mouvement de protestation qui a éclaté à Wall-Street depuis plus de trois semaines avant de se propager et de prendre de la vigueur dans plus de 150 villes américaines.
Il a parlé justement de la frayeur des Américains et de leurs irritations face à la plus grande crise économique qui frappe les Etats-Unis depuis la grande récession de 1929.
Le problème est donc purement américain. Il s'ensuit que le terrorisme exercé par l'Etat américain vis-à-vis de son peuple qu'on voulait persuader que la solution à tous ses maux se trouve en Afghanistan, en Iraq ou ailleurs, est plus flagrant que celui exercé à l'encontre des dizaines de millions de déshérités au Moyen-Orient, rien que par ce qu'il puise ses arguments dans des mensonges et des supercheries parlant d'armes de destruction massive ou de dangers imminents qui menaceraient les Etats-Unis.
Nombreux sont les experts et les analystes qui s'occupent à rechercher les causes et les solutions possibles de la crise. On ne peut que leur souhaiter bonne chance tout en sachant que le vent ne leur sera propice du fait qu'il leur est toujours impensable de remettre en question les doctrines économiques et financières néolibérales qui sous-tendent le système en place.
Des gens comme le président français, Nicolas Sarkozy, ont été plus ingénieux en évoquant suite au crash de 2008 des alternatives susceptibles de limiter l'emprise du capitalisme sauvage.
Mais cela n'a pas empêché celui-ci de persister et de signer : Des trillions de dollars ont été versés dans les caisses des banques déficitaires dans l'espoir de raviver le marché en encourageant les gens à s'endetter pour consommer et du coup pour aider les entreprises à produire.
Après l'impression des dollars aux Etats-Unis, on entend maintenant des experts européens appeler à faire de même en Europe.
Les dettes exubérantes des Etats les ont forcés à prendre des mesures d'austérité qui limitent les dépenses publiques et le déficit budgétaire.
Quoique chétives, les propositions plus ou moins sérieuses de réformes se heurtent à l'opposition des grandes entreprises et aux zizanies et marchandages des politiciens.
Pendant ce temps, les mouvements de protestations se développent et la violence descend dans la rue, en Angleterre, en France, en Grèce, en Italie, en Espagne et aux Etats-Unis et permettent à certains d'établir des comparaisons avec le "Printemps arabe".
Et de mettre les Obama, les Sarkozy, les Brown et les Berlusconi dans le même sac avec Moubarak, Ben 'Ali, et Abdallah Saleh. La forte présence policière, la répression et les arrestations massives des indignés à New York sont là pour donner une idée de ce qu'est la liberté d'expression et des droits de l'homme tant chantés en Occident.
Pire encore. Certains analystes prévoient une atroce guerre civile au Yémen pour la simple raison de la grande prolifération d'armes parmi la population. Un critère lourdement plus présent aux Etats-Unis qui vit d'une manière ou d'une autre, qu'il y ait ou qu'il n'y ait pas crise économique, dans un climat de guerre civile permanente qui fait chaque année des milliers de morts.
C'est peut-être précoce d'en parler. Il faut attendre les fruits de certaines solutions miracles nées du sens de la créativité sur laquelle on mise souvent en Occident. On sait déjà que des laboratoires du FMI et de la Banque mondiale sont sorties les théories de l'ajustement structurel qui ont été à l'origine de la destruction des économies du Tiers-monde en imposant, au détriment des secteurs productifs, agricoles en particulier, le tourisme comme secteur exclusif et indispensable pour le développement.
La même potion est conseillée maintenant par des illuminés du néolibéralisme comme solution de la crise économique aux Etats-Unis : Il existe partout dans le monde, et c'est le Washington Post qui le dit, des milliers de milliardaires qu'il faut tout faire pour les "importer" avec leur argent qui, en le dépensant contribueraient pendant les dix années à venir à créer, exactement, 1,3 millions d'emplois et à assurer à l'économie américaine, exactement, 859 milliards de dollars !!!
Ce qui étonne ce n'est pas seulement la haute précision des calculs. C'est aussi le genre de chimères qu'on peut nourrir dans un pays où la dette publique s'élève à plus de 16 trillions de dollars !
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