L’Egypte est le test pour la conduite de la voie du nouveau Moyen-Orient
Source: Maariv – Le professeur Uzi Rabi *
Même après la prise de l'ambassade au Caire, il faut croire à la réparation des relations avec l'Egypte, même partiellement. Toutefois, l'obligation de la preuve incombe principalement sur la direction égyptienne. Ainsi, il était clair et connu que la nouvelle direction choisirait une autre voie, une voie médiane, par rapport à Moubarak. Nous savions que ce serait moins favorable à Israël et l'Occident. Mais nous ne savions pas que nous aurions une preuve si claire de l’incapacité du gouvernement à contrôler efficacement ce qui se passe en Egypte. Ce déficit est inquiétant.
L'Egypte constitue désormais un cas de test, indiquant vers où se dirigeront les révolutions dans le monde arabe. L'Egypte a toujours été le fer de lance, et ce qui s'y est passé montre des tendances régionales. Dans cette révolution nous avons obtenu un commandement militaire, mais il est clair maintenant qu’il ne s’agit pas d'un coup militaire. La culture politique est en pleine mutation, et la répartition du pouvoir sera différente.
Tout le monde espère que la force qui tombera entre les mains de la foule égyptienne aboutira à des contextes corrects pour la construction d’un Etat et non aux événements que nous avons vus ces derniers jours.
Cependant, il est clair que les motivations sont infiniment plus fortes que les éléments qui ont dirigé la révolution. La force motrice dans l'attentat contre l'ambassade était les groupes islamiques et des branches des Frères musulmans. Ce sont des personnes qui frappent une cale dans la Révolte arabe, et l’amènent aux portes de l'ambassade d'Israël pour les autres voient que c’est leur agenda qui marque le rythme.
Si Israël regarde en haut, au nouveau visage du Moyen-Orient, il verra qu'une révolution géopolitique a lieu. L’accord de paix israélo - égyptien, qui était un des fondements essentiels de chaque image future d'un Moyen-Orient stable qui aime la paix, il y a dans chaque tendance une corrosion et une érosion. Et lorsque nous ajoutons la Turquie à cette orientation future confuse, une nouvelle image est créée, obligeant Israël de réévaluer et d'affiner ses outils diplomatiques. A cette heure la région est attachée à un cheveu.
De l'autre côté il y a un groupe d'États du golfe Persique, y compris l'Arabie saoudite, préoccupé par ce qui se passe, réalisant le manque de stabilité qui se forme ici, dans un État après l'autre, et comprenant que chaque révolution comme celle-ci, chaque pays arabe en chute augmente le risque. On parle d’un pays qui suffisait à constituer, dans le futur, des partenaires de dialogue avec Israël.
Il a également été prouvé aujourd’hui que les Américains qui croyaient que les révolutions mèneraient les pays arabes vers le terrain de l'ouest, n’ont pas bien compris le «printemps arabe». Malgré l'espoir d'Obama à dicter au public un autre rythme, il est clair aujourd'hui que chaque révolution pourrait se terminer d’une manière opposée à ce qu’il a espéré. Aujourd'hui, il existe des acteurs régionaux qui estiment que les Etats-Unis ont perdu en hauteur. La politique américaine a pâlit et a laissé beaucoup d'espaces qui seront exploités par des puissances régionales comme la Turquie et l'Iran. Il est important de suivre les puissances émergentes comme la Russie et la Chine, pour voir comment elles s’engagent dans le Moyen-Orient.
L'ensemble de ces défis s’intensifie de plus en plus par l’intermédiaire du recours de l'Autorité palestinienne à l'ONU en Septembre. Un événement d'actualité provoqué par une petite organisation «folle», conduirait à une large confrontation, y compris entre des pays comme Israël et l'Egypte, à cause d’une énergie potentielle prête à exploser.
Que va être prouvé après Septembre, c'est que le conflit israélo - palestinien, avec tout le respect qui lui est dû, n'est pas tout. Nous espérons tous trouver une certaine solution, une paix partielle, mais à la fin nous comprendrons que certaines des choses ont lieu dans d'autres domaines. L'espoir est de voir dans la future la stabilité et le calme, mais à court et moyen terme, l'absence de stabilité incurable nous est prévue.
* Chef du Département d'Histoire du Moyen-Orient et de l’Afrique et le président du centre de Moshe Dayan à l'Université de Tel-Aviv