Derrière le masque s’est révélée la véritable face

Bellemare est venu participer à l'enquête internationale dans l'assassinat de Rafic Hariri avec un objectif prémédité : accuser le Hezbollah.
"Le président de la commission d'enquête internationale Daniel Bellemare agit avec un fond excellent », c'est ce qu'a confirmé le ministre Marwan Hemadé cité par l'ambassadeur canadien selon un câble diplomatique révélé par Wikileaks et le quotidien AlAkhbar (câble numéro Beirut54808 datant du 22/4/2008).
En effet, le président du "Front de la lutte nationale" le député Walid Joumblatt a révélé lors d'une rencontre avec l'ambassadrice américaine à Beyrouth, Michel Sisson (câble Beirut49008 - Date 08/04/2008), que l'ancien président de la Commission d'enquête internationale Serge Brammertz n'a pas agi selon les informations découvertes par l'officier au département des renseignements Wissam Eid (depuis un an et demi) lorsque ce dernier a établi un lien entre Abdel Majid Qasim Gamloush et le réseau téléphonique constitué de 17 numéros de téléphones portables.
Donc la conclusion évidente sur les propos de Joumblatt : Brammertz avait été évincé et exclu de l'enquête internationale sur l'assassinat de Hariri parce qu'il n'a pas accusé le Hezbollah, n'a pas adopté les conclusions de l'officier au département des renseignements au sujet du réseau téléphonique mobile, ou même il n'a pas opté pour cette voie de l'enquête.
Cette conclusion nous a conduits à revenir à l'époque où Bellemare a accédé au poste de la présidence de la Commission d'enquête internationale. Un regard rapide sur la succession historique des événements nous a permis de confirmer cette réalité. Bellemare est venu à l'enquête internationale sur l'assassinat de Rafic Hariri avec un fond prédéterminé : accuser le Hezbollah. Il ressemblait à un comparse ayant appris son rôle par cœur derrière les rideaux fermés et dans les chambres noires. Il ne lui reste qu'à jouer ce rôle dans une pièce préparée à l'avance.
• Le fond excellent de Bellemare = accuser le Hezbollah d'avoir assassiné Hariri
Une lecture profonde de ce qui s'est passé au cours des trois dernières années nous révèle les points communs entre le premier président de la Commission d'enquête internationale Detlev Mehlis, et le troisième président Daniel Bellemare. Alors que le premier a accusé directement la Syrie, dès les premiers jours de l'enquête, le deuxième est allé à accuser le Hezbollah dans les premiers jours de sa prise de fonction à la présidence de la commission d'enquête. De retour au passé nous constatons que :
1- Bellemare a pris ses fonctions à la tête de la commission d'enquête internationale au début de janvier 2008.
2- Deux semaines après le début de son enquête, Bellemare a rencontré l'officier au département des renseignements Wissam Eid. C'est ce qu'a confirmé Joumblatt et l'ambassadrice américaine Michel Sisson. Joumblatt avait dit : « En janvier 2008, après la nomination de Daniel Bellemare à la présidence de l'enquête, il a rencontré Wissam Eid, et celui-ci fut tué une semaine après. De son côté, Sisson a confirmé qu'Eid a rencontré Bellemare une semaine avant son assassinat.
3- Ceci nous rappelle les anciens assassinats qui furent exploités politiquement pour pousser le gouvernement à prendre des décisions urgentes sur l'enquête et le Tribunal international.
4- Quelques jours après l'assassinat d'Eid (6 jours), Bellemare a accusé le Hezbollah de l'avoir assassiné devant des responsables de l'ambassade américaine à Beyrouth le 31 Janvier, lorsqu'il avait dit, en allusion à l'implication du Hezbollah dans le crime, que Wissam Eid (l'officier assassiné en Janvier 2008 ) était concerné par l'analyse des communications liées à l'assassinat de Rafic Hariri et d'autres assassinats ainsi que par les activités du Hezbollah". Selon Bellemare, l'attaque conduit à deux théories: "essayer de bloquer le progrès de l'action du tribunal, ou empêcher le gouvernement libanais d'enquêter sur le dossier du Hezbollah. Dans les deux cas, a dit Bellemare, l'assassinat d'Eid a montré que les assassins tentent de contourner l'affaire et de pousser la commission d'enquête internationale à adapter son mode de travail avec cette réalité ».
5- L'allusion faite par Bellemare sur son accusation contre le Hezbollah a été immédiatement, et après quatre jours seulement, salué et loué par l'ambassade américaine à Beyrouth. Dans l'un des commentaires du président de la mission américaine à Beyrouth, William Grant, après une rencontre avec Bellemare suite à la visite de ce dernier à l'endroit de l'assassinat d'Eid, Grant a rapporté de Bellemare dans un câble secret adressé à son administration et dévoilé récemment: « Il mérite un degré d'excellence pour ses efforts et sa détermination, et nous demandons instamment à Washington de déployer tous ses efforts pour répondre aux exigences de l'enquête liées aux informations et au soutien". (Beirut166.8- 4 février 2008, classé par le président de la mission américaine à Beyrouth, William Grant).
Mais ce qui parait paradoxal c'est que Bellemare a demandé lors de cette même réunion avec Grant, le 4 Février 2008, de lui fournir des experts travaillant sur le terrain, en particulier dans le domaine de l'analyse des communications. Dans ce contexte, Grant explique dans une note à la fin du document: «Nous allons adresser la demande globale à Bellemare concernant le soutien et la description de postes liés aux experts de l'Office des Affaires du Proche Orient / Bureau de l'Egypte et du Levant."
Donc, tout ceci souligne clairement que Bellemare est venu pour enquêter selon un fond particulier et défini à l'avance, qui est l'accusation du Hezbollah d'avoir assassiné Rafic Hariri. Comment expliquer alors ce qu'il a suggéré devant des responsables américains, après un mois de sa prise de fonction.
Ce qui est étrange c'est que Bellemare a pu dévoiler le meurtrier en un seul mois, alors qu'une action similaire nécessite des années d'efforts et de travail. Il ne lui est resté que de développer un indice judiciaire sur lequel il peut s'appuyer dans son acte d'accusation dès qu'il deviendra « procureur général », selon un câble daté du 7 mars 2008, et sous le numéro Beirut35008.
Autre preuve sur le fond de Bellemare, mais qui n'est pas liée cette fois aux câbles révélés par le site Wikileaks. Il s'agit de la publication par le Tribunal international pour le Liban d'une série de déclarations vidéo (questions/réponses) pour les responsables de l'enquête et ce, en vue de redorer le blason du TSL à la suite des scandales ayant porté atteinte à sa crédibilité.
A la question de savoir les bienfaits du TSL sur le peuple, Bellemare a répondu: "L'objectif du tribunal est en premier lieu de découvrir la vérité de ce qui s'est passé en février 2005, et également d'aider les Libanais à avoir plus d'espoir, à faire confiance dans le régime, à se réjouir de la liberté dans leur pays et à soutenir les efforts des institutions libanaises pour poursuivre son action démocratique. Donc, je pense que nos efforts ont plusieurs objectifs à long terme. Certainement, si nous parvenons à lancer cette opération, nous pourrions dire que nous avons réussi".
Se réjouir de la liberté, soutenir la démocratie, tels sont les objectifs à long terme du procureur général du tribunal international.
Ceci suscite plusieurs interrogations: "Ne sont-ils pas les slogans de George Bush et des néoconservateurs? N'est-ce pas à la base de ces objectifs que les Etats-Unis ont occupé l'Afghanistan et envahi l'Irak, ont donné le feu vert à "Israël" pour attaquer le Liban en juillet 2006 en prélude à mettre en place le Nouveau Moyen-Orient ? Les propos de Bellemare ne coïncident-ils pas avec le livre de Bush "Moments décisifs" sous le titre "le plan pour le déploiement de la liberté"? A cette époque, Bush a vanté ses exploits au Liban après la publication de la résolution 1559 et l'assassinat de Rafic Hariri. Il avait affirmé: "La révolution du Cèdre a constitué l'une des plus importantes réussites du plan du déploiement de la liberté. Elle a eu lieu dans un pays multiconfessionnel, à majorité musulmane, à cause de fortes pressions diplomatiques du "monde libre", et sans aucune intervention militaire américaine.
A partir de là, le masque de Bellemare fut dévoilé, et son action visant à découvrir la vérité de l'assassinat de Rafic Hariri, coïncide avec les slogans de la liberté et de la démocratie et le concept américain du terrorisme, adopté également par le Canada (pays natal de Bellemare). En bref, ce concept traite la résistance de terroriste et la considère comme un obstacle à la réalisation des projets censés changer la carte de la région. Tous ces facteurs font du procureur général du TSL un outil judiciaire dans un grand projet américain cherchant à se débarrasser de la résistance
Source: Alintiqad.com
Traduit par : Sanaa Mazbouh
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