Le discours du président Assad : Une révolution d’en haut !

Akil Cheikh Hussein
Il n'existe pas en Syrie une opposition car, pour un pays qui cherche - après des siècles d'aliénation- à frayer son chemin vers une digne destinée, il n'y a pas lieu de valser avec ce concept qui ne fait que maquiller un pluralisme qui n'est lui-même qu'une fine couverture d'un totalitarisme manipulé par les divers groupes de pressions qui constituent les véritables décideurs dans les pays se targuant de la qualité démocratique.
Hérité d'une tradition qui exalte la dualité et la contradiction, mais faisant défaut dans les expériences les plus "révolutionnaires" de l'Europe moderne et contemporaine, ce concept fût ressuscité plus tard pour servir de moyen de diversion propre à détourner l'attention des peuples et les confiner à l'inutile attente d'un changement provenant de forces politiques déjà "essayés" et mille fois perdantes dans les élections. N'est-ce pas avec beaucoup de pertinence le cas de l'alternance au pouvoir des Démocrates et des Républicains dans la plus puissante démocratie du monde ? Ne s'agit-il pas d'une situation où le peuple se trouve dans l'obligation de remettre l'accoutrement sale d'hier après avoir sali son accoutrement d'aujourd'hui et de demain ?
Malgré les fausses vérités promues en évidences par la force du matraquage médiatique, un tel concept reste étranger à un milieu socioculturel dont la conscience et l'inconscient sont historiquement imprégnés par la croyance à l'unité et à l'unicité issues de la foi monothéiste.
En Syrie, il y a tout au plus, à l'intérieur, des groupuscules télécommandés par l'extérieur et des franges de la population soumises au matraquages susmentionné et, à l'extérieurs, à partir des pays voisins jusqu'aux capitales occidentales, des individus et des groupes proches des services de renseignement et des ministères des affaires étrangères des Etats qui mènent une guerre ouverte à la Syrie, non pour son manque de démocratie mais pour son attachement à l'arabité, à l'esprit de libération et à son soutien aux mouvements de résistance en Palestine occupée par les sionistes, en Iraq occupé par les Etats-Unis et ses alliés et enfin au Liban, le plus petit pays arabe qui a mis en échec le projet hégémonique et raciste israélien.
Cette absence de l'opposition est la principale raison pour laquelle le président syrien, Bachar el-Assad, s'est proposé lui-même de se conduire en opposant dans le sens où il est le premier appelé à mener cette révolution d'en haut en exerçant la critique et l'autocritique nécessaires pour le réajustement de la marche de son pays. Il a reconnu dans son troisième discours depuis l'éclatement des événements, que le pays qu'il dirige souffre de beaucoup de maux à soigner et surtout, il a posé lucidement l'intégralité du problème avant de tracer les perspectives du changement : Elections générales d'ici le mois d'août, amendement de la Constitution actuelle y compris l'article 8 qui stipule que le parti Baas est le partie unique en Syrie, ou même l'élaboration d'une nouvelle Constitution dans un délai de cinq ou de six mois.
Il s'agit d'objectifs que les révolutions arabes actuelles en Tunisie et en Egypte n'arrivent encore pas à réaliser ni à s'entendre sur leur réalisation biens que des mois sont déjà passés depuis le départ des deux président déchus.
Ainsi, et du moment où la Constitution est l'instance supérieure qui détermine la forme du gouvernement et règle les rapports entre gouvernants et gouvernés, le président Assad a mis à la portée du peuple syrien la possibilité d'un changement du régime par la voie la plus démocratique possible.
N'étant pas du goût des ennemis de la Syrie et de tout autre pays épris de liberté et d'indépendance, un tel issu qui permet à la Syrie de se disposer librement de sa destinée, ne pouvait qu'irriter ceux qui, des Nations-Unis, jusqu'à tel régime ou moyen d'information aux Etats-Unis, en Europe et dans certains pays voisins, se sont précipités à décrier le discours présidentiel en le taxant d'impossible à réaliser, ce qui sous-tend qu'il est pertinent, ou en le traitant d'insuffisant, mais sans nous éclairer sur ce qui lui manque pour être satisfaisant.
Et à l'heure où s'enchaînent les retraits des alliés occidentaux et des armées atlantiques de l'Iraq et de l'Afghanistan, et où profile un retrait semblable de la Lybie, il parait que ceux qui tablaient sur une intervention militaire occidentale en Syrie espéraient voir le président syrien se déchaîner contre l'Occident, Israël ou la Turquie et leur fournir ainsi des prétextes pour une telle intervention.
Mais désemparés par le discours présidentiel qui a sciemment évité tout glissement vers des gesticulations de nature propagandistes, ses détracteurs se sont trouvés à court d'arguments en dehors de leur slogan appelant à la chute du régime.
Lâchant la bride à l'obstination aveugle, ils oublient ainsi que leur entreprise est la même que celle qui a livré les deux voisins le plus proches de la Syrie, le Liban et l'Iraq, à des années de dissensions qui ont fait des millions de victimes sans compter les pertes qui ont touché et qui touchent encore tous les autres secteurs de leur vie.
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