Contacts secrets israélo-turcs

Contacts secrets israélo-turcs
Source: «Haaretz - Barak Ravid »

«Ces dernières semaines, des contacts secrets israélo-turcs ont lieu, dans une tentative de mettre fin à la crise entre ces deux pays. Un haut fonctionnaire à Jérusalem a dévoilé que des pourparlers se déroulent via un canal direct entre des parties israéliennes et turques, avec la participation des États-Unis. Le contexte d’une nouvelle tentative de réconciliation est révélé par le rapprochement de la publication du rapport du Comité de l'examen du Secrétaire général des Nations Unies, au début de Juillet, à propos des événements de la flottille à Gaza, et aussi à cause de la situation en Syrie.
Une source au ministère turc des Affaires étrangères ainsi qu'une source au sein de l'administration américaine ont confirmé l'existence de tels contacts. Le bureau du Premier ministre a refusé d’aborder ce problème, sans toutefois le nier. Le Bureau du ministre des Affaires étrangères a également refusé de répondre aux questions qui lui ont été posées au sujet de cette affaire.
Des pourparlers ont lieu à travers deux canaux : un canal direct entre le délégué du Premier ministre Benjamin Netanyahu, et le directeur général du ministère des Affaires étrangères de la Turquie Feridun Sinerlolo. Ce dernier supporte grandement les relations avec Israël et encourage la normalisation des relations entre les deux pays. Il s'agit de la formation d’un canal de pourparlers après l'aide apportée par la Turquie à Israël dans l'extinction des feux à Carmel. En premier lieu,  le conseiller politique de Netanyahu, Ron Dermer, a été nommé pour gérer les pourparlers avec les Turcs, mais il y a plusieurs semaines, Netanyahu a nommé à ce poste des personnages importants qui ne travaillent pas dans son bureau.
Le second canal a été ouvert entre le représentant d'Israël à l'examen de la Commission du Secrétaire général des Nations Unies dans les événements de la flottille à Gaza, Yousef Tchehnoubar, et le représentant turc au sein du Comité. Ces derniers travaillent ensemble depuis plusieurs mois dans le comité d'examen des Nations Unies, mais ils utilisent également un canal pour transférer des messages entre Israël et la Turquie. Ils ont tous deux également participé à plusieurs tentatives pour formuler une compréhension écrite afin de mettre fin à la crise.
En coopération avec ces deux canaux, l'administration américaine organise également ces derniers mois, des contacts de haut niveau avec le gouvernement turc, surtout dans une tentative d'arrêter le nouveau convoi à Gaza, mais aussi afin de faire pression pour améliorer les relations avec Israël. Samedi dernier, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a mené des pourparlers avec son homologue turc, tous deux ont exprimé leur satisfaction quant à la Déclaration de l'Organisation de l'IHH, annonçant que le navire de Marmara ne participera pas au convoi pour Gaza.
Jeudi dernier, le Premier ministre Netanyahu a regroupé un nombre réduit de ministres pour discuter du convoi de Gaza ainsi que les relations avec la Turquie.
Selon une source qui a tenu compte du contenu du débat, le conflit se base sur ce qui suit : est-ce qu’Israël présentera ses excuses aux Turcs ou seulement regrettera, et si les familles Turques qui recevront des compensations, seront aptes à faire des réclamations supplémentaires contre Israël.
C'est la troisième tentative des deux pays à parvenir à des accords pour mettre fin à la crise. La première tentative a eu lieu après l'incendie du Carmel, en Décembre 2010. Les contacts qui ont eu lieu alors ont aboutit à des compréhensions partielles, mais les conflits politiques en Israël ont provoqué l'échec des pourparlers. Il ya deux mois aussi, une tentative supplémentaire non déclarée a été faite, afin de parvenir à des accords pour mettre fin au conflit, sans pourtant réussir. Le contexte de l'effort actuel comme nous l'avons mentionné, est la publication du rapport du Comité général de l’examen du Secrétaire général à l'ONU, sur le premier convoi naval à Gaza le juillet de l’année dernière.
Le contexte de l'effort en cours est lié à trois événements, dont la situation en Syrie, la violence pratiquée par le président syrien Bachar al-Assad contre le peuple et les réfugiés en Turquie a conduit à l'engourdissement à Ankara. Les Turcs ont été surpris en particulier par l'absence de réponse d’Al Assad à leurs revendications, préférant l'immunité fournie par le régime iranien. Une source de haut niveau au ministère turc des Affaires étrangères a déclaré, "la situation en Syrie a créé de nombreux problèmes, tant en Turquie qu’en Israël, il y a donc un intérêt commun pour résoudre les problèmes entre nous."