Geagea : Que nous transformons le Hezbollah en un problème interne (Wikileaks)

Les documents du site Wikileaks publiés par le journal Al Akhbar manifestent l'ampleur du complot tramé par certains responsables libanais contre la résistance et ses armes durant la guerre israélienne contre le Liban en 2006.
Geagea: Que nous transformons le Hezbollah en un problème interne
Le président du comité exécutif des Forces libanaises, Samir Geagea, s'est dit complètement favorable à une
approche présentée par Jeffrey Feltman, ambassadeur américain au Liban de l'époque, concernant les conditions
d'un probable cessez-le-feu notamment l'intention de rassembler tous les éléments du projet du cessez-le-feu dans une seule phase.
Dans le télégramme portant le numéro 06BEIRUT2471 et datant du 25 juillet 2006, Geagea s'est dit convaincu " qu'un cessez-le-feu vide qui ne confisque pas les armes du Hezbollah conduira certes à un redéclenchement du conflit ".
Le chef du comité exécutif des FL a expliqué que " la clé de la dissociation du Hezbollah en tant que force militaire est de le transformer en un problème interne et cela en le présentant au peuple libanais comme une menace qui a détruit leur pays. Il a également insisté sur le fait " qu' Israël devrait résoudre d'une certaine manière les questions des hameaux de Chebaa et des prisonniers libanais ".
Un fort soutien à l'approche
Après avoir écouté l'approche rapide présentée par Feltman durant l'entretien de la secrétaire d'Etat américaine de l'époque, Condoleeza Rice, et les forces du 14 mars tenu le 24 juillet, Geagea a exprimé son soutien complet à l'approche: l'interdiction de la présence des armes près des frontières libano-palestiniennes, la prohibation du trafic d'armes vers le Liban (à l'exception des armes de l'armée libanaise), le respect de la ligne bleue, la retraite des forces étrangères (iraniennes) du Liban, l'application complète des résolutions 1559 et 1680, l'arrêt des
agressions simultanément avec un large déploiement des forces de la Finul, la mise en place d'un programme d'aide humanitaire et de reconstruction ainsi qu'un engagement israélien de traiter les conflits frontaliers.
De plus, Geagea s'est entendu avec Feltman sur le fait " qu'un déploiement immédiat des forces de la Finul est une mesure sensible à plusieurs plans: elle aboutit à l'instauration de la stabilité au Sud, au retour des émigrants à leurs villages, à l'entraînement et la modernisation de l'armée libanaise, à la fourniture des potentiels d'ingénierie pour le grand programme destiné à reconstruire le Liban ".
Concernant la requête du premier ministre de l'époque, Fouad Siniora, adressée à la communauté internationale portant sur le déploiement des forces intérimaires des Nations Unies, Geagea a affirmé que " c'est à la communauté internationale de proposer le sujet et après cela le gouvernement libanais pourra donner son accord ".
Une proposition pour combler les lacunes
Au sujet de l'offre présentée au peuple libanais sur les conditions avancées pour un cessez-le-feu, Geagea l'a qualifiée de " très importante " non seulement parce qu'elle imputera au Hezbollah la responsabilité de la souffrance actuelle du peuple, voire elle structurera le package de la solution permettant ainsi de traiter certains dilemmes majeurs notamment ceux des hameaux de Chebaa et des prisonniers libanais dans les geôles israéliennes.
" Ma proposition remplira les lacunes du projet actuel " a-t-il indiqué. Cependant, Feltman a souligné que " la question d'échange des prisonniers ne vaut pas l'effort tant que les Israéliens ont expliqué qu'elle est égale à l'opération d'enlèvement des soldats israéliens et elle incite à mener d'autres opérations de kidnapping ".
Geagea a confirmé qu'Israël n'est pas obligé à résoudre immédiatement ces deux problèmes, mais il doit les mentionner implicitement dans tout projet pour un cessez-le-feu. Selon lui, tout engagement israélien à résoudre ces deux causes annule le fort argument du Hezbollah. Sans ces deux causes, le Hezbollah sera un problème interne et un groupe hors contrôle qui a, par son comportement injustifié, exposé l'Etat et le peule libanais au danger.
Pour sa part, la ministre des affaires sociales de l'époque, Nayla Moawad, a affirmé dans un télégramme de numéro 06BEIRUT2437 datant du 21 juillet 2006 " qu'il sera difficile pour les forces réformatrices libanaises de
continuer à survivre si un cessez-le-feu éminent a été appliqué ".
" Je n'ai jamais réfléchi à quitter le Liban. Néanmoins, si le Hezbollah sort victorieux de la guerre, le Liban sera un pays très différent de ce qu'il était ".