Cheikh Naïm Kassem: le 14 mars se proclame de l’opposition pour détruire le pays

Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, a affirmé hier que le Liban « n'est pas une chasse gardée pour certains, mais une patrie pour tous », précisant que le Hezbollah, dès les premiers instants, a appelé à la formation d'un gouvernement d'union nationale et que cette position reste inchangée.
« Nous n'avons pas changé d'avis lorsque nous sommes devenus la nouvelle majorité, parce que nos convictions sont fondées sur des principes qui s'harmonisent avec la réalité du Liban et ses intérêts », a-t-il dit, rappelant que dès le départ, la nouvelle majorité avait accepté le principe du partenariat. « Cependant, ceux qui restent au sein du 14 Mars ont refusé l'entente et le partenariat et c'est leur droit. Ils peuvent choisir ce qu'ils veulent », a-t-il dit avant de réitérer que « la nouvelle majorité ne les a pas écartés du pouvoir, mais qu'ils se sont eux-mêmes écartés et doivent en assumer les conséquences sans en faire assumer la responsabilité à la nouvelle majorité ».
Cheikh Kassem a relevé qu'il est également du droit des forces du 14 Mars de faire opposition, tout en se demandant à quoi elles vont exactement s'opposer, puisque le gouvernement n'est pas encore formé et la déclaration ministérielle encore inexistante. « Ils se proclament de l'opposition pour détruire le pays, et pour mettre des bâtons dans les roues. C'est une opposition qui ne désire pas que le gouvernement soit constitué ni qu'il puisse travailler. Ce n'est pas une opposition car l'on s'oppose à un programme politique ou social une fois qu'il a été annoncé par le nouveau gouvernement en place. Par contre, créer le chaos et obstruer le fonctionnement de l'État n'est autre qu'une entrave à la vie des citoyens », a-t-il poursuivi.
Et d'ajouter: « Nous espérons que l'avènement du nouveau gouvernement sera l'occasion de réaliser un ensemble d'objectifs, un gouvernement qui mette fin aux violations de la Constitution et restaure le prestige de la loi qui doit s'appliquer aux dépenses et aux modes d'adoption des conventions internationales. Un gouvernement qui puisse mettre fin à la corruption administrative et financière qui prévaut depuis cinq ans, arrêter le clientélisme et supprimer les hommes-liges qui se sont multipliés à la manière des parasites en marge de l'État ». « Le nouveau gouvernement, a ajouté cheikh Kassem, devra également endiguer le phénomène des faux témoins et ceux qui sont derrière eux, servant ainsi les intérêts des Américains et des Israéliens. »
Cheikh Kassem a en outre espéré que le nouvel exécutif puisse réhabiliter la souveraineté nationale qui a été complètement bafouée ces derniers temps et le texte fondamental violé à maintes reprises.
Evoquant sur un autre plan la question du Tribunal spécial pour le Liban, il a affirmé que le parti n'attend plus l'acte d'accusation, car il estime qu'il est déjà paru dans l'article du Der Spiegel il y a un an et demi. « Nous avons dit notre mot et ils ont dit le leur. Nous avons fait face à l'acte d'accusation en avançant les vérités et avons sapé sa crédibilité », a-t-il affirmé.