Turquie: l’UE estime que la campagne électorale n’a pas été «équitable»

La cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a critiqué lundi les conditions de la campagne électorale en Turquie, estimant qu'elles n'avaient pas été «équitables».
Dans un communiqué, Mme Mogherini et le commissaire européen à l'Elargissement Johannes Hahn ont pris acte de l'évaluation de l'OCSE et du Conseil de l'Europe qui ont dénoncé dans un rapport préliminaire l'absence «d'opportunités égales pour les candidats».
Une mission d'observateurs internationaux déployés pour les élections en Turquie, a également dénoncé lundi l'absence «d'opportunités égales» pour les candidats, tout en estimant que ceux-ci avaient pu transmettre leur message au public.
«Même s'il n'y avait pas d'opportunités égales, la plupart des compétiteurs ont pu transmettre leurs messages au public», a affirmé la mission commune d'observateurs de l'OSCE et du Conseil de l'Europe, dans un rapport préliminaire lu lors d'une conférence de presse à Ankara.
Toutefois, «le jour des élections, les procédures ont été généralement suivies, même si des mesures légales importantes ont souvent été omises pendant le décompte» des voix a ajouté le chef de la mission de l'OSCE Ignacio Sanchez Amor en présentant le texte à la presse.
Ainsi, certains bulletins n'étaient pas tamponnés par les comités en charge des bureaux de vote, et les bulletins n'étaient pas systématiquement enregistrés lors de leur livraison dans les bureaux de vote, une irrégularité qualifiée de «sérieuse» dans le rapport.
Le principal rival du président turc, Muharrem Ince, a annoncé lundi «accepter» sa défaite et exhorté le chef de l'Etat à être le président de «tous» les Turcs.
Pointant des «restrictions» auxquelles ont été soumis certains observateurs internationaux, le texte explique que «les évaluations négatives (des observateurs) étaient souvent liées à la présence de personnels non-autorisés, souvent des policiers, qui sont parfois intervenus dans le processus».
Le président Recep Tayyip Erdogan a remporté dimanche un nouveau mandat aux pouvoirs renforcés à la tête de la Turquie et l'alliance dominée par son parti a obtenu la majorité au Parlement. L'opposition a reconnu sa défaite tout en déplorant une campagne injuste.
Le rapport de l'OSCE et du Conseil de l'Europe met en avant en effet les conditions de campagne inéquitables des différents partis, notamment sur le plan médiatique, le parti au pouvoir et le président sortant bénéficiant d'une couverture «plus favorable».
«Les organes médiatiques, dont l'audiovisuel public, n'ont pas offert aux électeurs des informations équilibrées sur les différents candidats», selon l'OSCE.
Source : agences