Présidentielle en Egypte: un autre candidat jette l’éponge face à Sissi
L'avocat défenseur des droits de l'Homme Khaled Ali a annoncé mercredi qu'il renonçait à se présenter à l'élection présidentielle égyptienne en mars face au sortant Abdel Fattah al-Sissi, seul candidat officiel à ce jour.

L'avocat militant de gauche Khaled Ali devait annoncer dans la soirée sa décision finale concernant l'avenir de sa candidature menacée par une affaire judiciaire en cours d'appel, après sa condamnation en première instance en septembre pour atteinte à la «décence publique».
«Aujourd'hui (mercredi), nous annonçons notre décision de ne pas participer à cette élection», a-t-il dit lors d'une conférence de presse au Caire.
M. Ali a déploré le fait que l'annonce de sa candidature en novembre avait «été accueillie avec une réaction de colère et d'irresponsabilité, se manifestant par l'arrestation d'un grand nombre de (ses) jeunes militants».
Il a ajouté que les candidats potentiels n'avaient pas eu le temps d'obtenir les parrainages nécessaires pour s'enregistrer avant la date butoir du 29 janvier, qui n'avait été annoncée que le 8 janvier par l'Autorité nationale des élections. Selon lui, le calendrier électoral ne permet pas une «élection (présidentielle) libre et juste».
L'avocat a précisé que l'autorité électorale ne lui avait pas indiqué combien de signatures il avait obtenu. Selon la loi égyptienne, chaque candidat doit obtenir le soutien de 20 députés ou 25.000 signatures d'électeurs pour pouvoir se présenter.
Opposant réputé, Khaled Ali est célèbre pour avoir mené une bataille judiciaire contre le régime de M. Sissi, pour avoir été candidat à la présidentielle de 2012 face à Mohamed Morsi et en tant que figure de la révolte de 2011 qui a provoqué la chute de Hosni Moubarak.
Le président égyptien Sissi a déposé plus tôt dans la journée de mercredi sa candidature à l'élection présidentielle dont le premier tour se tiendra du 26 au 28 mars. Il a fait porter à l'Autorité nationale des élections au Caire les documents nécessaires pour la validation de sa candidature.
Le président sortant, élu en 2014 pour un mandat de quatre ans, avait annoncé vendredi son intention de se présenter pour un second mandat.
Il est le seul candidat, à ce jour, à présenter formellement sa candidature pour cette élection. La date limite pour le dépôt des candidatures est le 29 janvier.
Disqualification d'autres candidats
Un à un, plusieurs autres candidats, qui avaient annoncé leur intention de se présenter, ont été disqualifiés ou ont annoncé leur retrait de la course à la présidentielle.
L'ancien chef d'État-major de l'armée égyptienne, le général à la retraite Sami Anan, accusé mardi par l'armée d'avoir falsifié des documents pour pouvoir se présenter, est désormais considéré comme hors course.
Parallèlement, les autorités ont publié un ordre de non publication concernant les détails de son affaire, qui relève de la justice militaire.
L'ex-Premier ministre égyptien Ahmed Chafiq, perçu comme un possible adversaire gênant pour M. Sissi, avait annoncé fin novembre son intention de se présenter depuis les Emirats arabes unis. Mais à son retour d'exil début décembre, il avait renoncé après avoir été introuvable pendant 24 heures.
Le colonel Ahmed Konsowa avait lui aussi annoncé en novembre son intention de se présenter. Mais il avait toutefois été interpellé peu après et condamné en décembre à six ans de prison pour «comportement nuisant aux exigences du système militaire».
Enfin, le neveu de l'ancien président Anouar el-Sadate, Mohamed Anouar el-Sadate, devenu une voix dissidente, a annoncé le 15 janvier qu'il ne serait pas candidat lui non plus, dénonçant un climat guère propice à un scrutin libre.
Seul un prétendant potentiel reste encore en lice: le patron du club de football de Zamalek Mortada Mansour.
Source: agences et rédaction