L’Allemagne ouvre ses portes aux réfugiés politiques de Turquie

Quelques jours après l'arrestation de responsables du principal parti pro-kurde de Turquie, un secrétaire d'Etat allemand a fait savoir que Berlin était prêt à accueillir les «esprits critiques» turcs menacés par les autorités de leur propre pays.
L'Allemagne est «solidaire» avec les personnes «persécutées» ou menacées de l'être par le pouvoir en Turquie et prête à leur offrir l'asile politique, a affirmé un secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères allemand, dans une interview publiée mardi 8 octobre.
«Tous les esprits critiques en Turquie doivent savoir que le gouvernement allemand est solidaire avec eux», a déclaré Michael Roth au quotidien Die Welt. La décision d'octroyer le statut de réfugié politique revient au bout du compte à l'administration compétente, «mais l'Allemagne est un pays fondamentalement ouvert aux personnes persécutées pour des raisons politiques», a-t-il ajouté.
Ces personnes «peuvent demander l'asile en Allemagne et cela ne concerne clairement pas que les journalistes», a encore souligné le secrétaire d'Etat.
Plusieurs anciens diplomates turcs ont déjà demandé l'asile en Allemagne suite aux purges engagées par le pouvoir turc depuis le putsch avorté en juillet. Ces purges ont visé tous les secteurs de la société, de l'éducation et la presse à l'armée et la magistrature. Plus de 35 000 personnes ont été arrêtées depuis la mi-juillet, selon des chiffres annoncés fin octobre par le ministre de la Justice.
Ces derniers jours, les autorités ont donné un nouveau tour de vis, en faisant interpeller une dizaine de députés du principal parti pro-kurde de Turquie, dont ses deux coprésidents. «Ce qui se passe actuellement en Turquie n'a rien à voir avec notre compréhension d'un Etat de droit, de la démocratie ou de la liberté de la presse», a encore souligné Michael Roth, alors que Berlin a nettement haussé le ton à l'encontre d'Ankara ces derniers jours.
Une invitation aux persécutés de Turquie en pleine crise migratoire allemande
Cet appel adressé aux Turcs menacés par leurs autorités survient dans un contexte migratoire particulièrement tendu en Allemagne. En 2015, environ un million de migrants d'origines diverses se sont installés dans le pays, après que la chancelière Angela Merkel est annoncé l'ouverture des frontières nationales aux réfugiés. Une explosion des flux migratoires qui a largement entamé la popularité de la chef du gouvernement allemand, dont le parti, la CDU, a connu un recul historique lors des élections régionales dans certains Länder, au détriment notamment de la jeune formation anti-immigration AfD.
Un certain nombre d'Allemands reprochent en effet à Angela Merkel d'avoir compromis la sécurité du pays en permettant l'entrée de djihadistes dans le pays – une hypothèse confirmée par la chancelière elle-même, et qui s'est révélée pertinente, après une série d'attentats au cours de l'été, dont certains ont été menés par de jeunes migrants.
Source : sites web
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