Belgique: deux policiers agressés, la piste terroriste évoquée

La journée de mercredi 5 octobre a rappelé à la Belgique qu'elle vivait toujours sous la menace terroriste. Deux policiers ont été attaqués au couteau à Schaerbeek, dans la matinée, puis quatre alertes à la bombe ont successivement été déclenchées au cours de la journée, à Bruxelles et à Charleroi.
Dans la matinée, un homme a blessé au couteau deux policiers sur une grande artère de la commune populaire de Schaerbeek à Bruxelles. «Les résultats provisoires de l'enquête montrent qu'il s'agirait d'un possible attentat terroriste», a précisé le parquet, qui a identifié le suspect comme étant «Hicham D., né le 26 avril 1973, de nationalité belge». Un juge d'instruction devait décider jeudi ou vendredi de son éventuel maintien en détention. Selon le bourgmestre (maire) de Schaerbeek Bernard Clerfayt, l'homme, décrit comme ayant une carrure imposante par un témoin, a donné des coups de couteau «dans le dos» du policier alors que ce dernier sortait d'un hôpital tout proche avec sa collègue. Ils sont «choqués» mais pourront «sortir de l'hôpital ce soir», a expliqué M. Clerfayt sur la chaîne privée RTL-TVI.
Un ancien militaire et boxeur
Hicham D., 43 ans, est «un ancien militaire qui a servi dans l'armée belge jusqu'en 2009», selon une source proche de l'enquête. Selon plusieurs médias locaux, il «est connu de la justice pour avoir eu des contacts avec des combattants partis en Syrie». Une perquisition a été menée à son domicile à Schaerbeek, selon le parquet fédéral. Ni arme ni explosif n'ont été découverts.
Selon la RTBF, le suspect est un «boxeur», ayant eu un rôle «périphérique» dans des dossiers de terrorisme. La chaîne publique explique aussi qu'il s'était présenté aux élections régionales de 2004 à Bruxelles sur une liste de l'éphémère Parti citoyenneté prospérité (PCP). Ce profil correspond à un certain Hicham Diop, qui avait recueilli 200 voix lors de ces élections sur la liste PCP. En 2014, le quotidien La Dernière Heure l'avait interrogé, le présentant comme un «boxeur professionnel», père de cinq enfants, ayant été «soldat éclaireur-voltigeur» au sein de l'armée belge. Il expliquait avoir été percuté en 2011 par une «voiture blindée de la police fédérale» devant son domicile et se plaignait que son affaire ait été classée sans suite, alors qu'il considérait avoir été victime d'une «tentative de meurtre».
Quatre alertes à la bombe en une journée
Par ailleurs, quatre alertes à la bombe ont été déclenchées mercredi en Belgique, à Bruxelles ainsi qu'à Charleroi. La première a eu lieu à la gare de Bruxelles-Nord, aux alentours de 14 heures, entraînant son évacuation complète et la mobilisation de l'armée. Peu après 14 h 30, l'alerte a été levée et le trafic ferroviaire a pu reprendre progressivement, mais des «centaines de retards» ont été entraînés, d'après RTL Info, qui précise que «l'essentiel des liaisons [du pays, NDLR] passe par Bruxelles-Nord». Une deuxième alerte à Bruxelles a entraîné l'évacuation du siège du parquet de la capitale belge.
Plus tard dans la journée, aux alentours de 18 heures, une nouvelle alerte à la bombe a été déclenchée en gare de Charleroi-Sud. «Nous avons été avertis de la présence d'un colis suspect. La gare a été évacuée selon la procédure classique et les forces de l'ordre sont sur place», expliquait au Soir le porte-parole de la SNCB, le service de transport ferroviaire belge. L'alerte a été levée 45 minutes plus tard, après évacuation et inspection méticuleuse de la police et de l'armée.
Quelques minutes après l'annonce de l'évacuation de la gare de Charleroi-Sud, c'est l'aéroport de Gosselies qui était visé. L'alerte aurait été déclenchée à la suite d'un appel anonyme à 17 h 45 faisant état d'une explosion imminente dans l'aéroport, a confirmé le procureur du Roi du Hainaut, Pierre Magnien, à l'hebdomadaire Le Vif.
La Belgique, qui a été la cible, le 22 mars, d'attentats revendiqués par le groupe terroriste «Daech» qui ont fait 32 morts à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles, reste sous la menace terroriste, comme les pays voisins.
Source : agences et rédaction
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