Burkina Faso: attaque en plein cœur de Ouagadougou, 20 morts et 33 otages libérés
Un incendie s'est déclaré à l'hôtel Splendid de Ouagadougou après que les forces de sécurité ont pris le bâtiment d'assaut pour libérer 33 otages détenus par des membres présumés du groupe «Al-Qaïda».
Le ministre burkinabè des Communications Remis Dandjinou confirme que les otages, dont un membre du gouvernement, se trouvent maintenant en sécurité.
Le directeur de l'hôpital universitaire de Ouagadougou a déclaré, tôt samedi matin, que des blessés soignés dans son établissement avaient dit avoir vu au moins une vingtaine de corps dans l'hôtel et ses environs. Le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Alpha Barry, avait parlé un peu plus tôt de «plusieurs morts».
Aucun bilan officiel n'a cependant été communiqué pour l'instant, alors que l'assaut est toujours en cours.
Un journaliste de Reuters raconte avoir vu des hommes sortir de l'hôtel et tirer en l'air pour maintenir la foule à distance avant l'arrivée des forces de sécurité. L'échange de tirs a commencé peu après. Les agresseurs se sont ensuite retranchés à l'intérieur avec des otages.
Tout juste à côté, un café-restaurant fréquenté par une clientèle étrangère, le Cappuccino, a aussi été la cible des tireurs, selon un témoin rencontré sur place par l'AFP.
La nationalité des victimes et des otages n'a pour le moment pas été précisée. L'hôtel est prisé des Occidentaux.
Attaque revendiquée par l'AQMI
Le groupe de surveillance des groupes terroristes SITE intelligence affirme que l'attaque a été revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Selon SITE, AQMI a posté un message sur la messagerie Telegram, attribuant l'attaque au groupe extrémiste Al-Mourabitoune, qui a récemment rejoint ses rangs.
L'ambassadeur de la France au Burkina Faso, Gilles Thibault, a fait mention d'une «attaque terroriste» dès les premières heures de l'attentat.
À Ottawa, le Centre de surveillance et d'intervention d'urgence de concert avec les agents consulaires présents à Ouagadougou tentent de déterminer si des citoyens canadiens sont touchés par les événements.
Première attaque du genre à Ouagadougou
Le 20 novembre dernier, l'hôtel Radisson à Bamako, capitale du Mali, pays voisin, a été la cible d'une attaque semblable, qui a fait 21 morts.
Le Burkina Faso a connu des moments troublés depuis le renversement, en octobre 2014, du président Blaise Compaoré à l'occasion d'un soulèvement populaire, mais, à la différence du Mali, le pays a été largement épargné par les violences extrémistes jusqu'à maintenant.
Il est toutefois membre du «G5 Sahel», consacré notamment à la lutte antiterroriste et «point d'appui permanent» de l'opération française Barkhane. Des forces spéciales françaises sont d'ailleurs stationnées en banlieue de Ouagadougou.
Source : agences et rédaction