Libye: la moitié des civils touchée par les conflits
Près de la moitié de population libyenne a été affectée par les conflits armés qui font rage dans le pays, et aurait besoin d'une assistance humanitaire, révèle un rapport de l'ONU.
«Plus de trois millions de personnes ont été affectées par les conflits armés et l'instabilité politique que connait la Libye, dont 2,44 millions seraient dans une situation nécessitant une protection et une assistance humanitaire», indique un rapport de l'Office des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires.
Selon le rapport, ces conflits toucheraient à la fois les populations déplacées et non-déplacées des «centres urbains» théâtres de violences, comme Benghazi, Tripoli, Misrata, Syrte, Sebha et Derna.
Des pénuries de médicaments et de soins médicaux élémentaires y ont lourdement pénalisé les civils, y compris les réfugiés et les demandeurs d'asile.
La Libye est déchirée depuis un an par un conflit qui oppose deux autorités rivales: un gouvernement reconnu par la communauté internationale basé dans l'est du pays et une administration rivale soutenue par une coalition de milices établie à Tripoli.
Depuis l'été 2014, 435.000 personnes ont été contraintes d'abandonner leurs maisons, selon le rapport, et 100.000 vivent dans des camps en plein air ou occupent des bâtiments abandonnés tels que des écoles ou des hangars désaffectés.
Les enfants sont aussi touchés par les conflits et «l'augmentation du trafic humain, les recrutements de force (...) et les frappes aériennes», poursuit le rapport.
Le rapport fait état de violations graves des droits de l'Homme et des lois internationales et fait porter la responsabilité de cette situation à toutes les parties du conflit. L'absence d'Etat de droit et la multiplication des conflits armés dans le pays ont aussi fait croître le nombre de déplacés et fragiliser la situation des réfugiés et des migrants.
La Libye, avec ses 1770 km de côtes, est devenue une plaque tournante de l'immigration clandestine vers l'Europe. Les passeurs profitent du chaos régnant dans le pays miné par les violences et divisé entre deux gouvernements rivaux.
Kerry prône un gouvernement d'union
Dans ce contexte, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a exhorté vendredi les camps rivaux en Libye à accepter au plus vite un plan de paix de l'ONU et à former un gouvernement d'union, face à l'implantation de «Daech» dans le pays.
«Il n'y a pas de temps à perdre», a tonné le ministre américain, au dernier jour de sa semaine passée à l'Assemblée générale des Nations unies, lors d'une réunion ministérielle à New York en présence de dirigeants libyens.
John Kerry les a prévenu que «chaque partie devait prendre ses responsabilité en cet instant crucial, ce qui veut dire s'entendre sur les noms de nouveaux dirigeants, non pas demain, non pas la semaine prochaine, mais maintenant», alors que des délégués libyens sont ici, à New York.
«C'est possible. Nous espérons que ce processus puisse être bouclé dans très peu de jours», a-t-il réclamé.
L'ONU parraine un plan de paix entre camps rivaux et espère arriver à convaincre les deux parties d'accepter un accord sur la formation d'un gouvernement d'union nationale afin de mettre fin aux combats.
Source: agences et rédaction
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