Nigeria: 150 personnes mortes dans une attaque de Boko Haram
Près de 150 personnes sont mortes noyées ou ont été abattues alors qu’elles fuyaient une attaque du groupe extrémiste Boko Haram dans un village reculé de l’Etat de Yobe, dans le nord-est du Nigeria, ont déclaré des habitants mardi.
Des dizaines de membres de Boko Haram, arrivés sur des motos et dans une voiture ont attaqué jeudi dernier le village de Kukuwa-Gari, provoquant la panique parmi ses habitants.
Les hommes de Boko Haram «ont immédiatement ouvert le feu, ce qui a poussé les habitants à la fuite. Ils ont abattu plusieurs
personnes. Malheureusement, beaucoup d’habitants qui tentaient de s’échapper ont sauté dans la rivière, qui est haute à cause des pluies. Beaucoup se sont noyés», a déclaré à l’AFP un villageois, Modu Balumi.
«Selon notre dernier bilan, nous avons 150 personnes qui ont été soit abattues, ou qui se sont noyées durant cette attaque. Les hommes armés ont délibérément tiré sur un pêcheur qui tentait de secourir les villageois qui étaient en train de se noyer», a-t-il dit.
Il a ajouté que les corps de nombreuses victimes avaient été retrouvés par des habitants à plusieurs kilomètres du village.
L’annonce de cette attaque a été retardée à cause de la destruction par Boko Haram des réseaux téléphoniques dans les environs du village, situé à environ 50 kilomètres de Damaturu, capitale de l’Etat de Yobe, depuis le début de leur insurrection en 2009.
Un responsable du gouvernement local a confirmé cette attaque, en faisant état de son côté d’un bilan d’environ 50 morts.
L’embuscade est survenue pendant la haute saison des pluies dans cette région. La majorité des cours d’eau du Nigeria sont alors en crue et peuvent atteindre un débit dangereux.
Le village était encore sous le choc d’un autre raid mené par des membres présumés de Boko Haram, le 31 juillet, quand au moins 10 personnes ont été tuées par des hommes armés qui ont incendié des maisons, des stocks de nourriture et du bétail.
L’insurrection de Boko Haram, qui a prêté allégeance à «Daech», et sa répression par l’armée ont fait plus de 15.000 morts au Nigeria depuis 2009, essentiellement dans le Nord majoritairement musulman.
Source: agences et rédaction