Espagne: les députés rejettent massivement le projet de referendum catalan

Les députés espagnols ont rejeté massivement mardi le projet de referendum sur l’indépendance de la Catalogne que le gouvernement régional veut organiser le 9 novembre, avec un fort soutien populaire.
Après presque sept heures de débat, les députés ont rejeté par 299 voix contre, 47 pour et une abstention, la demande du Parlement régional catalan que lui soit transférée la
compétence pour organiser cette consultation.
Devant la Chambre des députés, les représentants des partis nationalistes et indépendantistes catalans sont venus défendre leur projet. «Nous sommes venus au nom d'un peuple, le peuple catalan, qui veut et a toujours voulu se gouverner lui-même», a lancé Jordi Turull, le représentant de la coalition nationaliste CiU du président catalan, Artur Mas. «Soyez sûrs que le moment est venu que la Catalogne vote et décide de son avenir», a-t-il ajouté.
«Nous ne renoncerons pas à la consultation»
Malgré ce résultat attendu, les dirigeants indépendantistes et nationalistes catalans, à commencer par Artur Mas, sous très forte pression de la rue, ont averti qu'ils poursuivraient sur la voie de l'autodétermination.
«Le 9 novembre, nous voterons. Nous ne renoncerons pas à la consultation parce que c'est notre dignité qui est en jeu», affirmait samedi Carme Forcadell, présidente de l'Assemblée nationale catalane (ANC), un puissant lobby pro-indépendance à l'origine
d'immenses rassemblements depuis deux ans le 11 septembre, Jour de la Catalogne.
L'ANC a annoncé ce jour-là un calendrier devant conduire à une proclamation d'indépendance, même unilatérale, au plus tard le 23 avril 2015, jour de la Sant Jordi (Saint Georges), le saint patron des Catalans.
«Il est évident que nous allons voter», a affirmé mardi le porte-parole du gouvernement catalan, Francesc Homs, ajoutant qu'en vertu du statut d'autonomie de la Catalogne, datant de 2006, la région «dispose des compétences lui permettant d'organiser une consultation».
Faux, répondent les conservateurs au pouvoir à Madrid. Ils ont juré que le référendum n'aurait pas lieu, s'appuyant sur la Constitution de 1978 pour affirmer que la compétence d'organiser une telle consultation revient exclusivement à l'Etat espagnol.
Contre «une Catalogne hors de l'Espagne»
«Je ne conçois pas une Espagne sans la Catalogne ni une Catalogne hors de l'Espagne et de l'Europe», a lancé le chef du gouvernement de droite, Mariano Rajoy, farouchement opposé à un referendum.
Dans l'hémicycle, M. Rajoy a maintenu mardi sa ligne de fermeté. «Je veux les assurer une fois de plus de ma disposition au dialogue, mais sur les questions sur lesquelles la Constitution permet de dialoguer», a-t-il dit. «Il n'est pas vrai que la Catalogne souffre d'une pression insupportable. Il n'est pas vrai que sa langue est asphyxiée, il n'est pas vrai non plus qu'elle n'est pas aidée dans les difficultés», a-t-il ajouté.
Le chef du Parti socialiste, Alfredo Perez Rubalcaba, s'est lui prononcé pour une réforme
de la Constitution. «Aux tensions de notre Etat décentralisé, nous voulons répondre avec une réforme constitutionnelle qui nous permette d'avancer vers un Etat fédéral», a-t-il dit.
Le 9 novembre, les Catalans seront invités à répondre à cette double question : «voulez-vous que la Catalogne soit un Etat?», et si oui, «voulez-vous que cet Etat soit indépendant?» Cette consultation, si elle a lieu, marquera le point d'orgue d'une forte poussée nationaliste dans cette région de 7,5 millions d'habitants, fière de sa langue et de sa culture, où les rancœurs à l'égard de Madrid se sont nourries de la crise économique.
Frontalière de la France et ouverte sur la Méditerranée, région industrielle prospère durement frappée par la crise - sa dette publique était fin 2013 la plus élevée d'Espagne en montant brut (57,146 milliards d'euros) - la Catalogne reproche notamment à Madrid de ne pas redistribuer équitablement les richesses. Dans ce contexte, l'expression du sentiment nationaliste a gagné en ampleur, à l'occasion par exemple du Jour de la Catalogne, date symbolique de la prise de Barcelone en 1714 par les troupes du roi d'Espagne Philippe V, dont la région célèbre cette année le tricentenaire.
Source: agences et rédaction
Après presque sept heures de débat, les députés ont rejeté par 299 voix contre, 47 pour et une abstention, la demande du Parlement régional catalan que lui soit transférée la

Devant la Chambre des députés, les représentants des partis nationalistes et indépendantistes catalans sont venus défendre leur projet. «Nous sommes venus au nom d'un peuple, le peuple catalan, qui veut et a toujours voulu se gouverner lui-même», a lancé Jordi Turull, le représentant de la coalition nationaliste CiU du président catalan, Artur Mas. «Soyez sûrs que le moment est venu que la Catalogne vote et décide de son avenir», a-t-il ajouté.
«Nous ne renoncerons pas à la consultation»
Malgré ce résultat attendu, les dirigeants indépendantistes et nationalistes catalans, à commencer par Artur Mas, sous très forte pression de la rue, ont averti qu'ils poursuivraient sur la voie de l'autodétermination.
«Le 9 novembre, nous voterons. Nous ne renoncerons pas à la consultation parce que c'est notre dignité qui est en jeu», affirmait samedi Carme Forcadell, présidente de l'Assemblée nationale catalane (ANC), un puissant lobby pro-indépendance à l'origine

L'ANC a annoncé ce jour-là un calendrier devant conduire à une proclamation d'indépendance, même unilatérale, au plus tard le 23 avril 2015, jour de la Sant Jordi (Saint Georges), le saint patron des Catalans.
«Il est évident que nous allons voter», a affirmé mardi le porte-parole du gouvernement catalan, Francesc Homs, ajoutant qu'en vertu du statut d'autonomie de la Catalogne, datant de 2006, la région «dispose des compétences lui permettant d'organiser une consultation».
Faux, répondent les conservateurs au pouvoir à Madrid. Ils ont juré que le référendum n'aurait pas lieu, s'appuyant sur la Constitution de 1978 pour affirmer que la compétence d'organiser une telle consultation revient exclusivement à l'Etat espagnol.
Contre «une Catalogne hors de l'Espagne»
«Je ne conçois pas une Espagne sans la Catalogne ni une Catalogne hors de l'Espagne et de l'Europe», a lancé le chef du gouvernement de droite, Mariano Rajoy, farouchement opposé à un referendum.
Dans l'hémicycle, M. Rajoy a maintenu mardi sa ligne de fermeté. «Je veux les assurer une fois de plus de ma disposition au dialogue, mais sur les questions sur lesquelles la Constitution permet de dialoguer», a-t-il dit. «Il n'est pas vrai que la Catalogne souffre d'une pression insupportable. Il n'est pas vrai que sa langue est asphyxiée, il n'est pas vrai non plus qu'elle n'est pas aidée dans les difficultés», a-t-il ajouté.
Le chef du Parti socialiste, Alfredo Perez Rubalcaba, s'est lui prononcé pour une réforme

Le 9 novembre, les Catalans seront invités à répondre à cette double question : «voulez-vous que la Catalogne soit un Etat?», et si oui, «voulez-vous que cet Etat soit indépendant?» Cette consultation, si elle a lieu, marquera le point d'orgue d'une forte poussée nationaliste dans cette région de 7,5 millions d'habitants, fière de sa langue et de sa culture, où les rancœurs à l'égard de Madrid se sont nourries de la crise économique.
Frontalière de la France et ouverte sur la Méditerranée, région industrielle prospère durement frappée par la crise - sa dette publique était fin 2013 la plus élevée d'Espagne en montant brut (57,146 milliards d'euros) - la Catalogne reproche notamment à Madrid de ne pas redistribuer équitablement les richesses. Dans ce contexte, l'expression du sentiment nationaliste a gagné en ampleur, à l'occasion par exemple du Jour de la Catalogne, date symbolique de la prise de Barcelone en 1714 par les troupes du roi d'Espagne Philippe V, dont la région célèbre cette année le tricentenaire.
Source: agences et rédaction