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France: Journée de mobilisations et blocages limités, en attendant un nouveau gouvernement

France: Journée de mobilisations et blocages limités, en attendant un nouveau gouvernement
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Par AlAhed avec AFP

 

Quelques actions sporadiques et incidents ont éclaté mercredi matin à l'occasion de l'appel lancé sur les réseaux sociaux à bloquer la France, journée d'évaluation de la colère sociale dans l'attente de la désignation du nouveau gouvernement d'Emmanuel Macron, toujours englué dans la crise politique.
Le président a nommé mardi soir un de ses fidèles, Sébastien Lecornu, au poste de Premier ministre en remplacement du centriste François Bayrou, démissionnaire après la chute lundi de son gouvernement lors d'un vote de défiance des députés sur son plan de désendettement du pays.
Les promoteurs de la contestation, qui se compteront de nouveau le 18 septembre à l'occasion d'une journée de grève appelée par les syndicats, dénoncent notamment le plan de désendettement annoncé mi-juillet par M. Bayrou (suppression de deux jours fériés, allongement du délai de carence en cas d'arrêt maladie, doublement des franchises médicales, monétisation de la cinquième semaine de congés payés...).
La dette de la France, la troisième plus importante de la zone euro derrière la Grèce et l'Italie, représente près de 114% du PIB. Paris est également sous la menace d'une dégradation de sa note par l'agence Fitch vendredi.
Le ministre de l'Intérieur sortant, Bruno Retailleau, avait prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré. Environ 80.000 membres des forces de l'ordre sont mobilisés sur tout le territoire, et quelque 6.000 dans la capitale, où différentes actions ont été constatées par des journalistes de l'AFP.
Mercredi matin, 75 interpellations ont eu lieu dans la région parisienne, selon la police, notamment après des tentatives de blocage du périphérique.
Les autorités avaient multiplié les mises en garde et annoncé qu’elles surveilleraient particulièrement les points vitaux pour le pays, comme les raffineries par exemple.
A Paris, le trafic est «quasi normal» pour les réseaux de métro et de bus et «perturbé», avec deux trains sur trois qui circulent, sur la ligne B du train régional RER, qui traverse la région parisienne du nord au sud via le centre de Paris et dessert l'aéroport de Paris Charles-de-Gaulle. Des lycées ont aussi été bloqués.
La mobilisation restait dans l'ensemble limitée.
«On pensait être plus nombreux», regrettait Cédric Brun, tourneur-fraiseur et syndicaliste chez PSA à Valenciennes dans le Nord de la France, bloquant un rond-point d'accès à une zone commerciale.
«Ce qui est malheureux, c'est qu'il y a plus de révolutionnaires sur Facebook que dans la réalité», lâche-t-il, en référence à la naissance nébuleuse du mouvement sur les réseaux sociaux, relayé ensuite par différentes forces de gauche et syndicats.
Parallèlement, Emmanuel Macron tente de sortir de l'impasse politique dans laquelle il se trouve, ne disposant pas d'une majorité à l'Assemblée nationale, avec la désignation d'un nouveau gouvernement.
Passation 
Au lendemain de sa nomination, Sébastien Lecornu prendra officiellement ses fonctions de Premier ministre mercredi lors d'une cérémonie de passation prévue à 12H00 (10H00 GMT).
Difficile de savoir quel impact aura sa nomination, critiquée d'emblée par les oppositions, sur le mouvement. Mais pour le Parti socialiste, en plaçant à la tête du gouvernement cet homme issu de la droite, le président Emmanuel Macron «prend le risque de la colère sociale» et «du blocage institutionnel».
Certains voient dans ce mouvement alimenté par les coupes budgétaires voulu par le gouvernement démissionnaire, le retour possible d'une vague de colère similaire à celle des «gilets jaunes» qui avaient secoué le pays de 2018 à 2019.
Mouvement horizontal, né aussi sur les réseaux sociaux et sans chef de file identifié, il rassemble toutefois des personnes plus jeunes et plus politisées que les «gilets jaunes», selon une enquête de la fondation Jean Jaurès.
Près de sept ans après ces manifestations, parfois violentes, «les ingrédients de la colère (sentiment de déclassement du bas de la classe moyenne, fin de mois difficiles pour les catégories populaires et ras-le-bol fiscal généralisé) n'ont pas disparu», relevait récemment un responsable de l'institut de sondage Ifop Jérôme Fourquet.

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