Tunisie: le président conspué par des policiers, Ennahda appelle à une «trêve»
Les dirigeants tunisiens ont été chassés vendredi par des policiers lors d'une cérémonie en hommage à deux gendarmes tués par un groupe armé. Le commandant de la Garde nationale a promis des poursuites contre ces agents. En dépit de cette situation tendue, Ennahda appelle à une «trêve».
Le chef de l'Etat tunisien Moncef Marzouki, le Premier ministre Ali Larayedh et le président de l'Assemblée nationale constituante (ANC) Mustapha Ben Jaafar ont été conspués par des
manifestants d'un syndicat policier, en uniformes et en civil, alors qu'ils devaient participer à un hommage solennel aux gendarmes à la caserne de L'Aouina, en banlieue de Tunis.
Des dizaines de membres du Syndicat des forces de sûreté intérieure ont scandé «dégage, dégage» à l'adresse des dirigeants tunisiens.
Après une vingtaine de minutes de quolibets, les trois dirigeants, qui attendaient dans un bureau de la caserne, sont finalement repartis sans dire un mot.
Un incident «condamnable et injustifié»
Dans la soirée, le Premier ministre a dénoncé «un incident condamnable et injustifié qui fera l'objet de mesures administratives et judiciaires». Il a aussi jugé qu'il était le fait «d'une minorité et ne pouvait être imputé à l'ensemble des forces sécuritaires qui font un travail remarquable».
Le commandant de la Garde nationale, Mounir Ksiksi avait précédemment promis des poursuites contre les agents ayant conspué les dirigeants tunisiens.
Imad Belhaj Khelifa, porte-parole de l'Union des syndicats des forces de sécurité, un
regroupement de plusieurs organisations, a estimé que ses collègues avaient eu une «réaction spontanée de colère et de douleur (...) un comportement normal dans ces circonstances».
«Les dirigeants n'étaient pas ciblés, cela a pris des proportions que nous ne souhaitions pas», a-t-il néanmoins ajouté.
Seul le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou a pu finalement assister à la cérémonie dédiée aux deux gendarmes tués jeudi par un groupe extrémiste armé dans la région de Béja (70 km à l'ouest de Tunis).
Ses services ont annoncé dans la matinée que «plusieurs terroristes» avaient été tués lors d'une opération pour neutraliser les combattants soupçonnés de l'attaque.
Les syndicats policiers ont par le passé organisé des manifestations pour dénoncer le manque de moyens pour lutter contre la mouvance extrémiste.
Manque de moyens
Le ministère de la Défense avait reconnu cet été manquer de moyens, notamment pour déminer le mont Chaambi, un massif près de l'Algérie où un groupe qui serait lié à Al-Qaïda est actif. Une quinzaine de militaires et policiers y ont été tués ces derniers mois, notamment par des engins explosifs artisanaux.
Une vaste opération militaire y a été lancée en juillet sans pour autant parvenir à neutraliser le groupe.
Les gendarmes tués jeudi ont pour leur part été attaqués par un autre groupe, qualifié de «terroriste» par Tunis, alors qu'ils vérifiaient une information faisant état d'hommes armés dans
une maison du district de Goubellat.
Les autorités n'avaient pas signalé jusqu'à présent la présence de combattants clandestins dans cette zone.
Le ministère de l'Intérieur a indiqué vendredi matin à l'AFP avoir tué «plusieurs terroristes» lors d'une importante opération pour éliminer ce groupe, qui serait composé d'une vingtaine de personnes.
«Les forces spéciales du ministère de l'Intérieur, de la garde nationale et de l'armée participent à cette opération.
Elle a commencé avec un bombardement aérien et maintenant nous sommes dans la phase terrestre», a indiqué le porte-parole du ministère, Mohamed Ali Aroui.
Appel à une «trêve»
Dans cette situation tendue, le parti Ennahda au pouvoir a appelé vendredi tard à une trêve sociale et politique pour accélérer le démarrage du «dialogue national» censé résoudre la crise politique qui paralyse la Tunisie depuis juillet.
«Nous appelons tous les partenaires à observer une trêve car il n'est pas possible de faire avancer le dialogue dans un climat de surenchère politique», a déclaré Abdelhamid Jlassi, dirigeant d'Ennahda et son représentant aux discussions politiques avec l'opposition.
Cette demande intervient à la suite de l'appel de l'opposition à des manifestations mercredi contre le gouvernement accusé de retarder le début de négociations politiques prévoyant la démission du cabinet dirigé par Ennahda.
Le 23 octobre marque le deuxième anniversaire de l'élection d'une Assemblée nationale constituante (ANC) qui devait adopter en un an une Constitution, une échéance sans cesse repoussée faute de consensus entre les islamistes et l'opposition.
Abdelhamid Jlassi a réaffirmé la volonté d'Ennahda de quitter le pouvoir en application de la feuille de route signée le 5 octobre par 21 partis pour sortir la Tunisie de la crise provoquée par l'assassinat du député opposant Mohamed Brahmi le 25 juillet. Mais les pourparlers pour concrétiser cet engagement n'ont toujours pas commencé.
Des discussions préliminaires se poursuivent depuis le 7 octobre mais aucune date n'a été retenue pour le lancement effectif du dialogue national, qui doit permettre de résoudre tous les désaccords entre le régime et l'opposition.
Source: agences et rédaction
Le chef de l'Etat tunisien Moncef Marzouki, le Premier ministre Ali Larayedh et le président de l'Assemblée nationale constituante (ANC) Mustapha Ben Jaafar ont été conspués par des
manifestants d'un syndicat policier, en uniformes et en civil, alors qu'ils devaient participer à un hommage solennel aux gendarmes à la caserne de L'Aouina, en banlieue de Tunis.Des dizaines de membres du Syndicat des forces de sûreté intérieure ont scandé «dégage, dégage» à l'adresse des dirigeants tunisiens.
Après une vingtaine de minutes de quolibets, les trois dirigeants, qui attendaient dans un bureau de la caserne, sont finalement repartis sans dire un mot.
Un incident «condamnable et injustifié»
Dans la soirée, le Premier ministre a dénoncé «un incident condamnable et injustifié qui fera l'objet de mesures administratives et judiciaires». Il a aussi jugé qu'il était le fait «d'une minorité et ne pouvait être imputé à l'ensemble des forces sécuritaires qui font un travail remarquable».
Le commandant de la Garde nationale, Mounir Ksiksi avait précédemment promis des poursuites contre les agents ayant conspué les dirigeants tunisiens.
Imad Belhaj Khelifa, porte-parole de l'Union des syndicats des forces de sécurité, un
regroupement de plusieurs organisations, a estimé que ses collègues avaient eu une «réaction spontanée de colère et de douleur (...) un comportement normal dans ces circonstances».«Les dirigeants n'étaient pas ciblés, cela a pris des proportions que nous ne souhaitions pas», a-t-il néanmoins ajouté.
Seul le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou a pu finalement assister à la cérémonie dédiée aux deux gendarmes tués jeudi par un groupe extrémiste armé dans la région de Béja (70 km à l'ouest de Tunis).
Ses services ont annoncé dans la matinée que «plusieurs terroristes» avaient été tués lors d'une opération pour neutraliser les combattants soupçonnés de l'attaque.
Les syndicats policiers ont par le passé organisé des manifestations pour dénoncer le manque de moyens pour lutter contre la mouvance extrémiste.
Manque de moyens
Le ministère de la Défense avait reconnu cet été manquer de moyens, notamment pour déminer le mont Chaambi, un massif près de l'Algérie où un groupe qui serait lié à Al-Qaïda est actif. Une quinzaine de militaires et policiers y ont été tués ces derniers mois, notamment par des engins explosifs artisanaux.
Une vaste opération militaire y a été lancée en juillet sans pour autant parvenir à neutraliser le groupe.
Les gendarmes tués jeudi ont pour leur part été attaqués par un autre groupe, qualifié de «terroriste» par Tunis, alors qu'ils vérifiaient une information faisant état d'hommes armés dans
une maison du district de Goubellat.Les autorités n'avaient pas signalé jusqu'à présent la présence de combattants clandestins dans cette zone.
Le ministère de l'Intérieur a indiqué vendredi matin à l'AFP avoir tué «plusieurs terroristes» lors d'une importante opération pour éliminer ce groupe, qui serait composé d'une vingtaine de personnes.
«Les forces spéciales du ministère de l'Intérieur, de la garde nationale et de l'armée participent à cette opération.
Elle a commencé avec un bombardement aérien et maintenant nous sommes dans la phase terrestre», a indiqué le porte-parole du ministère, Mohamed Ali Aroui.
Appel à une «trêve»
Dans cette situation tendue, le parti Ennahda au pouvoir a appelé vendredi tard à une trêve sociale et politique pour accélérer le démarrage du «dialogue national» censé résoudre la crise politique qui paralyse la Tunisie depuis juillet.
«Nous appelons tous les partenaires à observer une trêve car il n'est pas possible de faire avancer le dialogue dans un climat de surenchère politique», a déclaré Abdelhamid Jlassi, dirigeant d'Ennahda et son représentant aux discussions politiques avec l'opposition.

Cette demande intervient à la suite de l'appel de l'opposition à des manifestations mercredi contre le gouvernement accusé de retarder le début de négociations politiques prévoyant la démission du cabinet dirigé par Ennahda.
Le 23 octobre marque le deuxième anniversaire de l'élection d'une Assemblée nationale constituante (ANC) qui devait adopter en un an une Constitution, une échéance sans cesse repoussée faute de consensus entre les islamistes et l'opposition.
Abdelhamid Jlassi a réaffirmé la volonté d'Ennahda de quitter le pouvoir en application de la feuille de route signée le 5 octobre par 21 partis pour sortir la Tunisie de la crise provoquée par l'assassinat du député opposant Mohamed Brahmi le 25 juillet. Mais les pourparlers pour concrétiser cet engagement n'ont toujours pas commencé.
Des discussions préliminaires se poursuivent depuis le 7 octobre mais aucune date n'a été retenue pour le lancement effectif du dialogue national, qui doit permettre de résoudre tous les désaccords entre le régime et l'opposition.
Source: agences et rédaction