La Libye, principal vendeur d’armes aux rebelles syriens

Après la révolte en Libye, des ex-rebelles de ce pays toujours en crise sont engagés dans la livraison d’armes à la soi-disant opposition syrienne.
Abdoul Basit Haroun, un ex-rebelle de Benghazi, est aujourd'hui l'un des principaux fournisseurs d'armes aux insurgés syriens, rapporte l’agence de presse Reuters.
À la fin du conflit en Libye, Haroun se mit au service des nouveaux dirigeants libyens pour les aider à tenter de contrôler une situation rendue explosive par l'afflux d'armes dans le pays.
En deux décennies passées à Manchester, en Angleterre, Haroun s'était imposé dans la promotion immobilière mais, lorsque l'insurrection éclata en Libye, il n'hésita pas et, à l'approche de la quarantaine, rejoignit les rangs des rebelles. Il forma sa propre brigade à Benghazi.
Haroun, qui a effectué sa première livraison d'armes aux rebelles syriens en août dernier, utilise les voies aérienne et maritime pour ses livraisons, tout en privilégiant l'avion car le risque d'interception des navires est réel en Méditerranée orientale.
Cet ex-rebelle en veut aux pays occidentaux de «ne pas avoir soutenu militairement plus tôt les adversaires de Bachar al-Assad».
«Une intervention précoce aurait permis d'éviter une régionalisation du conflit», estime-t-il.
Les armes de la rue
Avec un associé, qui dispose d'un réseau d'une dizaine de personnes dans les grandes villes libyennes, il collecte les armes, acquises souvent à bas prix dans un pays qui en regorge.
Selon Haroun, le financement est assuré par quelques hommes d'affaires libyens et la diaspora
syrienne, et les armes achetées directement dans la rue.
«Nous faisons deux choses super. Nous enlevons des armes de la rue (libyenne) et notre mission est tellement populaire que nous obtenons jusqu'à 50% de remise», explique Haroun.
A ses côtés, son jeune fils, impliqué dans les transactions, détaille dans un anglais fortement teinté de l'accent de Manchester: «Environ 25 dollars pour un fusil mitrailleur C5, près de 120 dollars pour un lance-roquettes RPG».
«Si nous avions plus d'argent, nous pourrions retirer toutes les armes de la rue mais pour l'instant il nous faut environ quatre à cinq mois pour rassembler la somme nécessaire à une livraison», assure Haroun.
Certaines familles libyennes donnent gratuitement leur arsenal, notamment les armes lourdes qui ne leur sont plus d'aucune utilité depuis la fin de la guerre civile.
Les armes sont entreposées par des tiers près de Benghazi, dans un lieu tenu secret, mais qu'un journaliste de Reuters a pu visiter. Dans des conteneurs prêts à être expédiés en Syrie, on trouve des caisses de munitions, des RPG et différents types d'armes légères ou de calibre moyen.
28 tonnes d'armes
«Ils (les propriétaires du dépôt) n'ont rien à voir avec la livraison, mais nous stockons ici parce que c'est un endroit sûr», explique l'associé d'Haroun, qui ne veut pas donner son nom car il est aussi impliqué dans «l'aide humanitaire» aux rebelles syriens.
Une fois la cargaison embarquée, les avions spécialement affrétés pour l'occasion décollent vers la
Turquie ou la Jordanie, où les armes sont ensuite introduites clandestinement en Syrie.
Selon l'associé d'Haroun, environ 28 tonnes d'armes ont ainsi été livrées aux rebelles par voie aérienne depuis août dernier.
Le premier navire a été intercepté au large du Liban. Le second, avec les armes cachées sous 460 tonnes de matériel humanitaire, a réussi sa mission en optant pour un parcours plus long, par la Turquie.
Les fournisseurs disent ne traiter qu'avec un seul intermédiaire, la soi-disant «Armée syrienne libre» (ASL), une affirmation corroborée par un commandant de l'armée libyenne, Hamed Belkhaïr.
Le militaire précise que certains de ses collègues ont rencontré des responsables des insurgés syriens et accepté de les aider en livrant des armes.
Source: agences et rédaction
Abdoul Basit Haroun, un ex-rebelle de Benghazi, est aujourd'hui l'un des principaux fournisseurs d'armes aux insurgés syriens, rapporte l’agence de presse Reuters.

À la fin du conflit en Libye, Haroun se mit au service des nouveaux dirigeants libyens pour les aider à tenter de contrôler une situation rendue explosive par l'afflux d'armes dans le pays.
En deux décennies passées à Manchester, en Angleterre, Haroun s'était imposé dans la promotion immobilière mais, lorsque l'insurrection éclata en Libye, il n'hésita pas et, à l'approche de la quarantaine, rejoignit les rangs des rebelles. Il forma sa propre brigade à Benghazi.
Haroun, qui a effectué sa première livraison d'armes aux rebelles syriens en août dernier, utilise les voies aérienne et maritime pour ses livraisons, tout en privilégiant l'avion car le risque d'interception des navires est réel en Méditerranée orientale.
Cet ex-rebelle en veut aux pays occidentaux de «ne pas avoir soutenu militairement plus tôt les adversaires de Bachar al-Assad».
«Une intervention précoce aurait permis d'éviter une régionalisation du conflit», estime-t-il.
Les armes de la rue
Avec un associé, qui dispose d'un réseau d'une dizaine de personnes dans les grandes villes libyennes, il collecte les armes, acquises souvent à bas prix dans un pays qui en regorge.
Selon Haroun, le financement est assuré par quelques hommes d'affaires libyens et la diaspora

«Nous faisons deux choses super. Nous enlevons des armes de la rue (libyenne) et notre mission est tellement populaire que nous obtenons jusqu'à 50% de remise», explique Haroun.
A ses côtés, son jeune fils, impliqué dans les transactions, détaille dans un anglais fortement teinté de l'accent de Manchester: «Environ 25 dollars pour un fusil mitrailleur C5, près de 120 dollars pour un lance-roquettes RPG».
«Si nous avions plus d'argent, nous pourrions retirer toutes les armes de la rue mais pour l'instant il nous faut environ quatre à cinq mois pour rassembler la somme nécessaire à une livraison», assure Haroun.
Certaines familles libyennes donnent gratuitement leur arsenal, notamment les armes lourdes qui ne leur sont plus d'aucune utilité depuis la fin de la guerre civile.
Les armes sont entreposées par des tiers près de Benghazi, dans un lieu tenu secret, mais qu'un journaliste de Reuters a pu visiter. Dans des conteneurs prêts à être expédiés en Syrie, on trouve des caisses de munitions, des RPG et différents types d'armes légères ou de calibre moyen.
28 tonnes d'armes
«Ils (les propriétaires du dépôt) n'ont rien à voir avec la livraison, mais nous stockons ici parce que c'est un endroit sûr», explique l'associé d'Haroun, qui ne veut pas donner son nom car il est aussi impliqué dans «l'aide humanitaire» aux rebelles syriens.
Une fois la cargaison embarquée, les avions spécialement affrétés pour l'occasion décollent vers la

Selon l'associé d'Haroun, environ 28 tonnes d'armes ont ainsi été livrées aux rebelles par voie aérienne depuis août dernier.
Le premier navire a été intercepté au large du Liban. Le second, avec les armes cachées sous 460 tonnes de matériel humanitaire, a réussi sa mission en optant pour un parcours plus long, par la Turquie.
Les fournisseurs disent ne traiter qu'avec un seul intermédiaire, la soi-disant «Armée syrienne libre» (ASL), une affirmation corroborée par un commandant de l'armée libyenne, Hamed Belkhaïr.
Le militaire précise que certains de ses collègues ont rencontré des responsables des insurgés syriens et accepté de les aider en livrant des armes.
Source: agences et rédaction
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