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Visite au Liban: Le pape appelle à l’arrêt «des attaques et des hostilités»

Visite au Liban: Le pape appelle à l’arrêt «des attaques et des hostilités»
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Par AlAhed avec agences

Le pape Léon XIV a appelé mardi à l’arrêt «des attaques» au terme de sa visite au Liban, pays soumis à des frappes «israéliennes» régulières malgré le cessez-le-feu proclamé il y a un an.

«Que cessent les attaques et les hostilités», a-t-il lancé dans un discours à l’aéroport de Beyrouth avant de prendre l’avion. 

«Les armes tuent, tandis que la négociation, la médiation et le dialogue construisent. Choisissons tous la paix comme chemin (...)», a-t-il ajouté.

Le chef de l’Eglise catholique a également déclaré «penser à toutes ces régions que je n'ai pas pu visiter, notamment le Sud qui vit dans l'instabilité», espérant que les hostilités vont cesser.

A l’issue d’une messe sur le front de mer de Beyrouth et après une lecture de l’Evangile en arabe, le pape Léon XIV a prononcé mardi une homélie en français, délaissant le traditionnel italien ou l’anglais, dans un pays en partie francophone, appelant la communauté internationale à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient.

«Depuis cette esplanade qui surplombe la mer, je peux contempler la beauté du Liban chantée dans les Écritures», a-t-il déclaré.

Avant de revenir amplement sur la crise qui frappe le pays. «Cette beauté est assombrie par la pauvreté et les souffrances, par les blessures qui ont marqué votre histoire, je viens de me rendre sur le lieu de l’explosion, au port, pour prier ; elle est assombrie par les nombreux problèmes qui vous affligent, par un contexte politique fragile et souvent instable, par la crise économique dramatique qui vous oppresse, par la violence et les conflits qui ont réveillé d’anciennes peurs».

Devant 150.000 personnes recensées par les organisateurs, il a regretté que «dans un tel contexte, la gratitude cède facilement la place au désenchantement (…), la source de l’espérance est asséchée par l’incertitude et la désorientation», appelant à «trouver de petites lumières qui brillent au cœur de la nuit».

Après avoir remercié les acteurs, religieux ou non, qui participent à la reconstruction du pays, le souverain pontife a mis en garde: «Cette gratitude ne doit pas être une consolation intimiste et illusoire.»

Alors que les plaies de la guerre civile, qui s’est déroulée de 1975 à 1990, faisant s’affronter différentes confessions du pays, restent loin d’être pansées, le chef spirituel des catholiques a tenté d’appeler à la concorde: «Nous sommes tous appelés à ne pas céder à la logique de la violence et à l’idolâtrie de l’argent, à ne pas nous résigner face au mal qui se répand. (…) Nous n’avons qu’un seul moyen de le faire: désarmons nos cœurs, faisons tomber les armures de nos fermetures ethniques et politiques, ouvrons nos confessions religieuses à la rencontre réciproque, réveillons au plus profond de nous-mêmes le rêve d’un Liban uni, où triomphent la paix et la justice, où tous puissent se reconnaître frères et sœurs.»

Dans une ultime allocution en anglais à l’issue de la cérémonie, le pape a appelé la communauté internationale à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient et à ce qu’un «nouveau chapitre de conciliation et de paix soit ouvert».

«Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d’ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix», a déclaré le chef de l’Eglise catholique, qui achève ainsi sa visite au Liban.

Léon XIV a également appelé les dirigeants «dans tous les pays marqués par la guerre et la violence» à «écouter le cri des peuples qui appellent à la paix».

S’adressant enfin aux «chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres», le pape leur a dit: «Ayez du courage. Toute l’Eglise vous regarde avec affection et admiration.»

Au terme de ce premier voyage pontifical de Léon XIV, les observateurs saluent largement le message de paix diffusé par le souverain pontife, tout en soulignant sa prudence.

Le pape «cherche à éviter à tout prix que ses mots puissent être instrumentalisés par n’importe qui», décrypte au Monde le vaticaniste Giovanni Maria Vian. «Ça peut paraître un peu banal mais démontre un réalisme politique confiant dans l’efficacité des médiations, tout en dénonçant les horreurs de la guerre et l’injustice, en Ukraine comme au Proche Orient ou ailleurs».

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