Premières armes lourdes de l’Europe et de l’OTAN pour les rebelles syriens

L’OTAN et un certain nombre de gouvernements européens, notamment le Royaume-Uni, ont commencé à envoyer par lignes aériennes des armes lourdes à destination des rebelles syriens postés à Alep, a rapporté mardi le site israélien Debkafile citant des sources exclusives.

«Les premières cargaisons ont atterri dans la nuit de lundi 17 juin, et mardi matin, en Turquie et en Jordanie. De là, elles ont été transférées aux forces rebelles dans le sud de la Syrie et à Alep, dans le nord-ouest», ont précisé ces sources, ajoutant que «les premières armes sont parvenues aux positions détenues par les rebelles, aux premières heures de mardi».

Et de souligner: «Ces cargaisons contiennent des missiles anti-aériens et antitanks, ainsi que des canons de 120 mm sans recul montés sur des jeeps».

Selon Debkafile, ce matériel lourd à destination des rebelles provient de trois sources:

1. Des dépôts d’armes de l’OTAN en Europe, qui se sont remplis, au cours de la dernière année, grâce aux armes évacuées d’Afghanistan. Ces armes ont déjà servi sur le plan opérationnel et ne sont donc pas neuves. 

2. Du marché noir libyen.

3. Du marché noir des Balkans, principalement de Serbie et du Monténégro.

Lundi, le Président syrien Bachar al-Assad a mis en garde l’Europe du fait qu’elle paierait cher le prix de ses livraisons d’armes aux insurgés en Syrie. «Si les Européens livrent des armes, l’arrière-cour de l’Europe deviendra (un terrain) pour le terrorisme et l’Europe en paiera le prix», a-t-il affirmé dans un entretien au quotidien allemand des affaires Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ).

Le volume exact de récents transports aériens d’armes à destination des rebelles syriens doit s’estimer par le nombre de vols de fret aérien, en partance de Libye vers la Turquie: 27 atterrissages d’avions ont été dénombrés au cours de derniers jours, ont révélé des sources de renseignement du site précité.

Ces livraisons interviennent quelques jours après la décision de l’Administration Obama de fournir une aide militaire aux rebelles.

Profondes divergences entre Russes et Occidentaux

Dans ce contexte, Russes et Occidentaux ont affiché lundi leurs profondes divergences sur la Syrie au sommet du G8, notamment concernant l’armement des rebelles, qui était la source de tension entre le chef du Kremlin et ses homologues.

Barack Obama et Vladimir Poutine sont apparus tendus, sans sourire aux caméras, à l’issue d’une heure d’entretien dans un salon du luxueux complexe hôtelier de Lough Erne qui accueille le G8.

Le président russe, dont le pays est un allié indéfectible du régime syrien, n’a pas été en reste en mettant en garde les Occidentaux contre toute velléité d’armer les rebelles syriens.
Moscou a également annoncé ne pas permettre l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Syrie.

«Nous avons vu avec l’exemple de la Libye la manière dont une telle zone est mise en place et la façon dont de telles décisions sont appliquées. Nous ne voulons pas la répétition d’un tel scénario en ce qui concerne le conflit en Syrie. Je pense qu’en principe nous ne permettrons pas un tel scénario», a déclaré lundi le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Alexandre Loukachevitch.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait déjà déclaré samedi qu’une telle zone au-dessus de la Syrie serait «illégale».

Source: Debkafile et rédaction