Mohamed Morsi officiellement président d’Egypte

Mohamed Morsi est officiellement devenu samedi le cinquième président de la République de l'Egypte après avoir prêté serment devant la Haute Cour constitutionnelle, succédant ainsi à
« Je jure par Dieu tout-puissant de préserver le système républicain, de respecter la Constitution et la loi, de protéger entièrement les intérêts du peuple », a-t-il déclaré, au siège de la Haute Cour constitutionnelle, en banlieue du Caire.
« Aujourd'hui, le peuple égyptien a posé les bases d'une vie nouvelle, d'une liberté totale, d'une vraie démocratie », a-t-il ajouté dans un bref discours.
La cérémonie d'investiture, prévue pour 11H00 locales (09H00 GMT) avait débuté par l'hymne national avec près de deux heures de retard.
« Aujourd'hui voit la naissance de la deuxième république », a déclaré le magistrat Maher Serri, membre de la Cour, au début de la cérémonie.
De son côté, le président de la Cour, Farouq Soltane, a souhaité du succès au président dans sa « difficile mission ».
Place Tahrir, Morsi promet un « État civil »
Le président élu, issu des Frères musulmans, a prêté symboliquement serment vendredi devant des dizaines de milliers de personnes place Tahrir, en prévenant implicitement l'armée qu'aucun pouvoir ne serait au-dessus de celui du peuple.
« Je jure par Dieu de préserver le système républicain, de respecter la Constitution et la loi, de protéger entièrement les intérêts du peuple, et de préserver l'indépendance de la nation et la sûreté de son territoire », a-t-il solennellement déclaré à la veille de son investiture officielle.
« Vous êtes la source du pouvoir et de la légitimité, qui est au dessus de tout le monde. Il n'y de place pour personne, pour aucune institution (...) au-dessus de cette volonté », a lancé le président élu, dont les prérogatives ont été limitées au profit du Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le pays depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011.
S’exprimant d'un ton ferme et passionné, le nouveau président a été salué par les vivats de la foule qui l'a accueilli avec l'hymne national et en agitant des drapeaux égyptiens.
« Je suis l'un des vôtres. Je n'ai peur que de Dieu », a-t-il affirmé en saluant « la place de la révolution, la place de la liberté, la place Tahrir », symbole du soulèvement populaire qui a renversé Moubarak.
Mohamed Morsi a en outre promis « un Etat civil, patriote, constitutionnel et moderne », pour rassurer ceux, comme les chrétiens et les laïques, qui craignent que « l'arrivée d'un islamiste au pouvoir ne soit synonyme d'une restriction des libertés d'expression et de culte ».
Il a aussi affirmé son « respect pour les gens de l'art, de la création et de la culture, aux gens des médias fidèles à l'Egypte et à ceux qui travaillent dans le domaine du tourisme ».
Et de poursuivre : « Vous qui m'avez élu et vous qui vous êtes opposés à moi, je suis à vous tous (...) je ne ferai pas de différence entre partisans et opposants ».
M. Morsi a enfin promis d'oeuvrer à faire libérer le cheikh Omar Abdel-Rahman, condamné à la prison à vie aux Etats-Unis pour « complot en vue de commettre des attentats à New York ».
Dès le matin comme depuis plusieurs jours, des Egyptiens avaient commencé à se rassembler à Tahrir pour dénoncer ce qu'ils qualifient de tentatives de l'armée de garder le pouvoir.
Avant de se rendre à Tahrir, M. Morsi, premier président islamiste et non militaire de l'Egypte, avait prié dans la grande mosquée d'Al-Azhar, où l'imam et ministre des Biens religieux dans le gouvernement sortant a appelé à renier « toute discrimination entre individus, groupes ou communautés ».
Pour sa part, Amnesty International a appelé M. Morsi à « des actions décisives pendant ses 100 premiers jours afin de mettre l'Egypte fermement sur le chemin de l'Etat de droit et du respect des droits de l'Homme ».
Source : Agences
Hosni Moubarak, renversé par une révolte populaire l'an dernier.
Le nouveau président se rendra ensuite à l'université du Caire pour célébrer son investiture et adresser un discours à la population.
Et de souligner : « Je ne renoncerai à aucune des prérogatives du président », semblant lancer un défi à l'armée.
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