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L’Iran déterminé à soutenir le Liban… d’autres à y semer les tensions

L’Iran déterminé à soutenir le Liban… d’autres à y semer les tensions
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Dina Chamseddine

Rares sont les observateurs qui ont dissocié entre les deux visites simultanées du sous-secrétaire américain pour les Affaires du Proche Orient, Jeffrey Feltman au Liban, et celle du vice-président iranien, Mohammad Reza Rahimi.
Certains ont même affirmé que l’un des objectifs de la visite de Feltman, préparée à la hâte, était de susciter un tapage autour de la visite de Rahimi et de rappeler au gouvernement libanais, les limites à respecter dans ses relations avec l’Iran.

Pourtant, la visite de la délégation iranienne, prévue depuis plusieurs semaines, s’inscritL’Iran déterminé à soutenir le Liban… d’autres à y semer les tensions dans le cadre des institutions étatiques libanaises et vise à la mise en œuvre d’environ 32 accords signés entre le Liban et l’Iran, y compris des accords datant de 1996  et d’autres signés durant le mandat de l’ancien Premier ministre Saad Hariri.
La réunion du haut comité libano-iranien, présidé par le Premier ministre libanais Najib Miakti et le vice-président iranien Mohammad Reza Rahimi, a abouti à la signature de trois programmes d’exécution de mémorandums d’entente convenus ultérieurement.

La première convention a été signée par le ministre de l’Industrie Vrej Sabounjian et le ministre iranien des Routes et du Développement urbain, Ali Nikzad. La seconde, a été signée par le PDG de LIBNOR Habib Ghazireh et  le directeur du centre iranien des Spécifications et des Normes, Mortada Rawodni, concernant le renforcement de la coopération et l’entraînement des cadres, sur le plan scientifique et technique et l’échange des expertises.

Le troisième programme relatif à la reconnaissance mutuelle des certificats de conformité, a été signé par le directeur général de l’institut des recherches industrielles, Bassam el-Furn et son homologue iranien.
Les discussions au sein du comité libano-iranien se sont de même axées sur l’appui économique au Liban, dans le domaine de l’énergie, de l’électricité et du pétrole, de l’industrie et du commerce et dans la construction des barrages, l’Iran ayant alloué un don de 40 millions de dollars au Liban, pour construire un barrage à Batroun.
La partie iranienne a réitéré à ses interlocuteurs libanais, sa disposition à alimenter le Liban en courant électrique, en liant ses réseaux à ceux de Syrie et d’Irak, et à contribuer à l’édification de nouvelles usines d’électricité.

Le vice-président iranien, a eu plusieurs entretiens officiels durant son séjour au Liban, où il a rencontré le président de la République Michel Sleiman, auquel il a transmis un message de son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad et une invitation pour prendre part au sommet des pays non-alignés.
Il s’est entretenu avec le Premier ministre Najib Mikati et s’est rendu chez le président de la Chambre Nabih Berri qui a offert un déjeuner en son honneur.
M.Rahimi a en outre rencontré le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah, en présence des membres de la délégation iranienne et des ministres libanais, Ghazi Aridi, Gebran Bassil, Nicolas Sehnaoui et Hassan Diab.

L’Iran déterminé à soutenir le Liban… d’autres à y semer les tensionsLe grand visiteur du Liban a sur un autre plan visité la tombe du martyr Imad Mognieh et la tombe de l’uléma Mohammad Hussein Fadlallah et s’est rendu au Liban sud, au village Maroun-el Rass, surplombant les territoires palestiniens occupés. Là il a été accueilli chaleureusement par le député Hassan Fadlallah et des délégations populaires.

Durant une conférence de presse tenue au Grand Sérail, le responsable iranien a souligné l’appui de son pays au gouvernement Mikati, saluant la démocratie et la liberté qui distinguent le Liban.  Il a en outre condamné les ingérences étrangères dans les affaires syriennes internes, et toute forme d’effusion de sang en Syrie. Il a réitéré à ce propos le soutien ferme de l’Iran aux réformes instaurées par le président Bachar Assad, appelant à lui donner la possibilité de communiquer avec son peuple et avec l’opposition syrienne, pour parvenir à la solution politique adéquate qui aboutirait en fin de compte à la formation d’un gouvernement syrien fort, qui exécute les réformes politiques escomptées.
M.Rahimi a évoqué l’affaire de la disparition des quatre diplomates iraniens disparus au Liban en 1982, affirmant que l’Iran oeuvrera toujours pour élucider les circonstances de cette affaire, tout comme celle de la disparition de l’imam Moussa Sader.

Le Premier ministre Mikati a pour sa part remercié l’Iran pour son attachement à l’appui du gouvernement libanais et à ses efforts visant à préserver l’unité, la solidarité et la convivialité entre les Libanais. Des efforts qui ont selon ses propos, évité au pays lesL’Iran déterminé à soutenir le Liban… d’autres à y semer les tensions répercussions des événements en cours dans certains pays arabes, notamment en Syrie. Il a dans ce contexte affirmé l’insistance du Liban à refuser toute ingérence dans les affaires syriennes internes, souhaitant enfin que la crise syrienne touche prochainement à sa fin loin de la violence, des combats et de l’effusion de sang.

Le président de la Chambre Nabih Berri a estimé dans son mot durant le déjeuner offert à Ein-Tineh en l’honneur de la délégation iranienne que « le désir de ceux qui planifient les événements dans la région, n’est point de développer le système politique et d’instaurer la démocratie, mais de brouiller les cartes et d’éveiller les conflits ethniques, confessionnels et sectaires, ainsi que les conflits entre les pays arabes afin de détourner les regards de la cause palestinienne, qui rassemble les pays arabes et islamiques ».
 « Attiser les tensions, tenter de semer les scissions  entre les musulmans, visent à placer l’Iran dans la ligne de mire de la discorde, ce qui mènera surement à gaspiller la force du monde islamique » a-t-il ajouté, affirmant qu’il compte sur la prise de conscience et la responsabilité du régime islamique d’Iran et sur les autorités arabes, pour faire déjouer ces complots ourdis contre la région.
« Le Liban, fort par son unité et par le trinôme armée, peuple, résistance, est une force pour la Nation » a-t-il rappelé, estimant finalement que l’Iran, profit pour le régime arabe et ses causes justes, n’exporte pas la culture confessionnelle, mais la culture islamique de la résistance.
« L’Iran ne veut et n’œuvre pas pour créer une spécificité chiite dans la région et  nuire à son régime et à sa sécurité. Pour ces raisons, la mobilisation des forces internationales et régionales à son encontre, sous la rubrique de vouloir faire face au soi-disant croissant chiite, est un complot fomenté contre le présent, la civilisation, les intérêts et les croyances des peuples de la région » a-t-il conclu.

La visite de la délégation iranienne à Beyrouth et les réunions du haut comité libano-iranien conjoint, ont prouvé que la coopération et la coordination entre les deux pays ont atteint un niveau avancé, surtout qu’un projet pour la création d’une zone de libre-échange entre les deux pays est en cours de discussion.
Les rencontres libano-iraniennes et les accords qu’elles ont finalisés, revêtent d'une importance particulière, puisqu’elles ont eu lieu dans un contexte régional troublé et dangereux, qui exige l’intensification des concertations et  la communication entre les deux pays pour réussir à contrer les menaces qui cernent la région.
Et ce sont ces mêmes réalisations, qu’a tenté de saper Jeffrey Feltman, durant sa tournée au Liban et ses réunions avec les ténors du 14 Mars.

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