Saisie du bateau d’armes destinées aux rebelles syriens... qui se joue du Pentagone ?

Les circonstances de la saisie du bateau d’armes « Lutfallah 2 » par l’armée libanaise, qui a confisqué une importante cargaison d’armes et d’équipements destinés à l’opposition syrienne armée, commencent à être divulguées.
Une source politique informée par les autorités compétentes sur les détails de l’opération, a estimé que les dessous de l’affaire du bateau d’armes dépassent toutes les informations publiées actuellement dans les médias. Bien que l’affaire fût un acte d’agression contre la Syrie, mais ses dessous révèlent en outre le conflit en cours entre les différents pouvoirs à Washington, à l’égard de la crise en Syrie. Deux points de vue opposent deux camps au sein de l’administration américaine : un camp veut fournir les armes à l’opposition syrienne afin de faire chuter le régime du président Bachar Assad, même si ce fait aboutit à une guerre civile. Le second camp, représenté par l’armée américaine, met en garde contre un tel scenario, pour des raisons relatives à la sécurité nationale américaine et à celle d’« Israël ».
Après avoir rappelé la visite d’un haut officier américain en 18 avril dernier au Liban, la source politique a affirmé que le commandement de la zone centrale de l’armée américaine, n’a pas été étranger à la saisie du bateau d’armes. Il a ajouté que « les services de renseignements de la marine allemande avaient informé le commandement de l’armée libanaise sur l’arrivée du bateau. Le commandement de l’armée a alors décidé d’envoyer une force des commandos de la marine, qui ont intercepté le bateau en provenance de Lybie, aux larges des côtes libanaises. Les trois conteneurs qu’il transportait furent perquisitionnés par l’armée qui y a confisqué environ 160 Tonnes d’armes et d’explosifs. La cargaison du bateau comprenait des armes américaines avancées, non disponibles dans les entrepôts de l’armée libyenne durant le mandat de Kadhafi, y compris des roquettes antichars « Milan » et « Tow », capables de cibler les tanks depuis 6 milles mètres, des roquettes sol-air et air-sol, et des missiles « Sam 7 Strella », ainsi qu’un grand nombre de mortiers et de mitrailleuses « 14.5 », « 23 »et « 12.7 » mm, des mitrailleuses « M-18 », « M-60 » et « MB-4 » utilisées dans les opérations des commandos et des explosifs « C-4 ».
La même source a ajouté que « ce qui attire l’attention dans cette cargaison d’armes, ce sont les dispositifs de communication sans fil (DCSF), made in USA, et les masques à Gaz encore neufs », s’interrogeant sur les raisons de l’envoi de telles armes !
Et de poursuivre : « Ce genre d’armes ne se trouve pas dans les marchés noirs, mais appartient à des Etats ou à des services de renseignements internationaux. De ce fait les propos sur des commerçants d’armes syriens ayant financé cette opération de trafic, visent à dissimuler les vérités ».
La source n’a pas écarté la possibilité que l’objectif de l’envoi de ces armes soit de développer le conflit armé en Syrie, puisque ce genre d’armes attise la guerre civile au pays vu que sa quantité est suffisante pour armer des milliers de personnes, ou qu’il soit consacré à effectuer un coup d’état en Syrie.
Et de préciser : « Le type d’armes destinées à l’opposition syrienne, reflète l’existence d’un conflit entre des axes occidentaux. L’une des parties du camp hostile à la Syrie, veut passer outre le veto de l’armée américaine - qui pour ses propres considérations- refuse de pousser la Syrie vers la guerre civile à l’ombre des équilibres de forces actuelles. Alors que d’autres parties tentent d’accélérer une telle guerre, sans prendre en compte les craintes de l’armée américaine quant à l’effondrement de l’Etat syrien.
De retour aux détails de la saisie par l’armée du bateau d’armes, destinées à l’opposition syrienne, la source a expliqué ce qui suit : « Quelques jours avant l’opération, le commandant de la zone centrale dans l’armée américaine, a visité le Liban, effectué une tournée au Liban sud et contacté le commandement de l’armée libanaise. Il a envoyé une missive au commandement de l’armée syrienne et au général Jean Kahwaji (commandant en chef de l’armée libanaise), leur indiquant qu’il n’était pas pour la chute du régime syrien, et qu’il craignait l’anarchie en Syrie, à cause des armes non conventionnelles qui s’y trouvent, notamment chimiques et anti-aériennes. Le commandement de l’armée américaine ne voulant pas que ces armes parviennent à l’organisation el-Qaeda ou aux groupes armées irresponsables. Ces groupes dont l’armée estime le nombre à milles groupes incontrôlés, actifs sur la scène syrienne. A savoir que les déclarations des responsables américains sur la Syrie, montrent les divergences des points de vue à cet égard, notamment entre le commandement de l’armée, le ministère des Affaires étrangères et la CIA ».
La source n’a pas exclu le fait que la mise en garde du responsable militaire américain, soit en relation avec la saisie du bateau, envoyé par des parties internationales et non par des trafiquants d’armes, à partir de Lybie.
« La politique étrangère américaine est d’une grande complexité et ne peut être simple comme s’imaginent certains Libanais, vis-à-vis des propos de Feltman. Cette politique ne relève pas uniquement du ministère des Affaires étrangères. La priorité est accordée à l’avis du commandement de l’armée américaine dans la région, qui peut déterminer les intérêts vitaux des Etats Unis, surtout avec l’existence de maintes bases militaires américaines en Irak, au Kurdistan, en Afghanistan, au Qatar, au Golfe, au Bahreïn et en Israël. Ce fait signifie que l’armée américaine considère qu’il lui revient, à elle seule, de déterminer et de préserver les intérêts fondamentaux des Etats Unis et non à l’administration politique ou aux Affaires étrangères de le faire. Je n’exclus pas la possibilité que cet antagonisme ou différend ait été à l’origine de la saisie de ce bateau, car il semble que le commandement de l’armée américaine ne veut pas pousser les faits en Syrie vers la guerre civile, comme il a été le cas en Lybie ou en Irak. Nous nous rappelons tous que le chef d’état major de l’armée américaine, le maréchal Dempsey avait déclaré avant la bataille de Baba Amr et l’assaut de l’armée syrienne, que l’organisation el-Qaeda a infiltré l’opposition syrienne armée et que ces groupes perpètrent des attentats suicides et mènent des activités militaires en Syrie. En d’autres termes, les Etats Unis craignent l’extension des activités d’el-Qaeda en Irak, en Syrie, au Liban et en Jordanie, ce qui représente une menace pour la sécurité d’Israël et celle de l’armée américaine dans la région » a conclu la source politique libanaise.
Source: alintiqad, traduit par : moqawama.org
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