Mécontentement occidental de la politique saoudienne "adolescente" et entente américano-russe sur le calme en Syrie

Des sources de l'opposition syrienne à Paris ont révélé à Alintiqad qu'une délégation du Comité de Coordination nationale syrienne s'est réunie lundi avec le nouveau responsable britannique du dossier syrien John Wilks, à l'ambassade de la Grande-Bretagne à Paris. Durant la réunion les deux parties ont partagé leurs avis et ont rapproché leurs points de vue à propos de plusieurs causes, surtout en ce qui concerne le soutien du plan de Koffi Annan, les options alternatives n'étant pas prometteuses.

Certains responsables occidentaux avaient exprimé leur mécontentement à l'égard de la position saoudienne, à des personnalités de l'opposition syrienne et à un groupe de journalistes arabes, la qualifiant d'"adolescente". Un diplomate occidental chevronné n'a même pas hésité à commenter cette position en disant "qu'avec l'âge, la personne devient plus sage. En dépassant un certain âge, elle revient à l'adolescence". "Cela s'applique aussi bien sur les individus que sur les royaumes, selon Ibn Khaldoun et Nicolas Machiavel", a-t-il ajouté.

Les déclarations saoudiennes sur l'armement de l'opposition syrienne ont suscité la rage des auteurs de la solution politique en Syrie, qui considèrent que l'armement transformera la Syrie en un Yémen ouvert aux Jihadistes à une distance de 60 kilomètres de l'Europe. Maarouf El-Dawalibi a déclaré la création d'un gouvernement fragile depuis Paris, soutenu par des médias israéliens, un financement saoudien, et une aide de l'un des assistants de Netanyahou. Cela prouve que le régime saoudien est prêt à traiter avec le diable pour faire échouer le plan d'Annan, pavant la voie à des négociations d'unité nationale.

Dans le même cadre, des sources françaises informées ont souligné que certains occidentaux se cachent derrière la position saoudienne pour justifier leur ton sévère dans le traitement de la crise syrienne. "Qui peut croire que l'Arabie Saoudite et le Qatar façonnent les politiques de l'Occident ?", se sont-elles interrogées. "C'est une sous-estimation de l'intelligence des gens qui relève d'une absurdité totale", ont ajouté les sources.

Elles ont affirmé qu'il y a une entente américano-russe œuvrant à calmer la situation d'ici jusqu'à l'organisation des élections américaines en automne prochain. "Nous allons témoigner d'un changement dans le ton provocateur après le départ de Sarkozy et de Juppé du pouvoir en France", ont considéré les sources. "Les projets de résolution proposés au Conseil de Sécurité ne seront pas aussi provocateurs, ce qui poussera beaucoup de parties arabes et syriennes à repenser leurs positions, et à reprendre un regard réaliste", ont-elles martelé. "Le rite du recours au Conseil de Sécurité pratiqué par Alain Juppé ne sera pas assez répété. La crise sera présentée moins sévèrement. La gauche française fera vite face à Hamad ben Khalifa et Hamad Ben Jassem qui ont placé toutes leurs cartes au service de Sarkozy dans les élections présidentielles", ont-elles affirmé.

source: Alintiqad - Paris, traduit par moqawama.org