Les façades de la CIA au Liban

Al-Intiqad révèle les noms des associations de droit et des centres de recherches financés et orientés par les Etats Unis
Les façades derrière lesquelles se dissimulent les services de renseignements américains (CIA), sont multiples et relèvent de plusieurs domaines, politique, diplomatique, de droit, économique, financier, médiatique et militaire.
Après que le rôle de l’ambassade américaine à Awkar, foyer d’espionnage américain qui a exploité l’immunité diplomatique pour voiler ses opérations de conspiration contre le Liban, et à la suite des informations révélées par Wikileaks, sur l’institution « Stratford »( Stratford Career Institute ) qui s’est avérée n’être qu’une façade médiatique de la (CIA), le site el-Intiqad poursuit son enquête sur les méthodes des services de renseignements américains et leur infiltration des sociétés civiles dans notre région.
Cet épisode, braque l’éclairage sur les associations académiques, de droits de l’homme et les centres de recherches politiques et stratégiques, utilisés comme façade par la CIA.
Le général à la retraite Amine Hoteit, a révélé à notre site, l’une des méthodes de fonctionnement de la CIA, et comment elle use des organisations de droit et des centres de recherches pour infiltrer les pays arabes, signalant que telles organisations se trouvent au Liban, à l’instar de « l’Association libanaise de la Philosophie du Droit » (son siège situé à Badaro) , présidée par Dr. George Saad , l’enseignant universitaire, une association affiliée à l’Agence américaine pour le développement.
Le général Hoteit a expliqué que la philosophie du droit, était l’une des matières enseignées dans les facultés de droit aux universités, mais il a rappelé qu’elle était oubliée au Liban, exprimant sa surprise de voir une association fondée sous ce nom. « Les fondateurs de cette association ont tenté au début d’occulter sa véritable identité et de montrer qu’elle n’entretient aucune relation avec les Américains, ce qui a induit les professeurs des universités en erreur, notamment ceux qui y ont adhéré ou qui ont entretenu des relations avec elle.
Le général Hoteit précise que George Saad est un professeur à l’université libanaise, qui selon la loi, n’a pas le droit de fonder d’associations. Il a dans ce contexte relaté les tentatives de cette association pour tisser des relations avec lui, en l’invitant à tenir des conférences. Mais après avoir mené ses propres investigations, il a découvert que son financement (l’association), provenait de l’Agence américaine pour le développement. Et lorsqu’il a interrogé sur la relation entre les droits de l’homme et le développement, on lui dit que le développement concerne les sociétés et leur initiation. Il a alors compris que l’objectif de cette association était principalement de communiquer avec l’élite des professeurs universitaires actifs dans les médias et capables d’influencer l’opinion publique, de les regrouper dans un cadre academique, dirigé et orienté par une politique qu’ils ignorent. Ce fait risque de duper certains enseignants, dépourvus de la perception politique et sécuritaire, qui pourraient tomber dans le piège et se joindre à de telles associations. D’ailleurs, c’est ce qui a eu lieu ».
Le général Hoteit a affirmé que l’association précitée est un exemple, parmi d’autres au sein du monde arabe, notant que 90% des associations de droits de l’homme au monde, sont créées par la CIA.
Selon lui, ces associations ont quatre fonctions :
-Organiser les élites dans des groupes aptes à être orientés par une source déterminée.
-Permettre aux élites de penseurs d’interagir, pour servir l’objectif implanté dans leurs cerveaux.
-Rendre cette élite capable d’influencer l’opinion publique
-Rendre cette élite capable de teinter la société de ses propres concepts, pour qu’elle devienne le miroir de cette société, et qu’elle reflète ses orientations.
Au plan du financement, le général Hoteit a affirmé que les budgets alloués à ces associations sont limités, révélant que l’association libanaise « La Philosophie du Droit », dirigée par Dr. Georges Saad, reçoit par mois un montant ne dépassant pas les 75 milles de dollars.
Le général Hoteit a ajouté que la CIA infiltre les sociétés dans les quatre coins du monde dans cinq domaines :
-le domaine de la politique, en recrutant des personnes opérant pour son compte
-le secteur militaire, par la mainmise sur les responsables militaires
-le secteur de l’économie, par le contrôle des articulations de l’économie.
-le secteur social, par la fondation desdites « associations de protection sociale »
-le secteur de la pensée académique, afin d’attirer des figures influentes, une tentative réussie dans plusieurs pays, puisque les responsables et les élites politiques sont issus de ces associations.
Et de poursuivre : L’Agence américaine pour le développement, indique sur son site électronique, qu’elle contribue à l’amélioration de la gestion des élections, en assurant l’appui à l’augmentation de la participation des femmes au scrutin. L’agence précise que le nombre des Libanaises qui ont été élues au sein des conseils municipaux a atteint les 531 femmes en 2010, alors qu’il était 201 en 2004. L’agence ajoute qu’elle contribue de même au soutien du Parlement libanais et prétend qu’elle aide le ministère des Finances à prendre des mesures efficaces, pour garantir la transparence financière et établir les rapports financiers.
Les centres de recherches financés par les Etats Unis
Le général Hoteit fait état d’une autre façade utilisée par les services de renseignements américains pour infiltrer nos sociétés, à savoir les centres de recherches, financés par les Etats Unis. Il dévoile dans ce contexte un nombre de ces centres opérant au Liban, dont le centre « Carnegie Middle East Center », dirigé par Paul Salem, expert en affaires politiques et stratégiques, et le centre d’études politiques, spécialisé dans les affaires du Hezbollah et visant à révéler uniquement ses défauts. Ce centre est dirigé par Antoine Saad, (âgé de 30 à 32 ans), qui voyage tous les quatre mois en Amérique, afin de toucher les sommes qui lui sont réservées.
L’Agence américaine pour le développement et l’association de l’Ordre des avocats américains « ABA »
Il convient de noter que l’agence américaine pour le développement, est l’un des bras des services de renseignements américains. Cette agence infiltre les sociétés et les pays par les aides qu’elle fournit aux organisations civiles et non gouvernementales. Ses programmes dans ce contexte sont multiples, y compris le programme de la bonne gouvernance, les bourses d’enseignement, les aides économiques…
L’agence prétend sur son site électronique, qu’elle œuvre pour deux objectifs principaux :
-Renforcer la capacité du gouvernement libanais à fournir des services de bonne qualité à ses citoyens, y compris l’enseignement, l’eau potable et la bonne gouvernance…
-Assurer les opportunités économiques et renforcer la stabilité dans les régions pauvres du pays, notamment des zones rurales, où le revenu de l’individu ne dépasse pas les 4 dollars par jour.
Au Liban, une tentative a eu lieu en 2010, pour autoriser la formation d’une branche de l’association de des avocats américains, (The American Bar Association « ABA »), qui semble être l’une des façades de l’agence de développement américaine, comme le confirment les rapports de ses branches dans plusieurs pays arabes, comme la Jordanie et l’Egypte. Mais ces tentatives ont été avortées en dépit du décret émis par le gouvernement libanais, autorisant sa présence au Liban, grâce aux efforts des Ordres des avocats de Beyrouth et de Tripoli, qui ont persuadé le Conseil des ministres de retirer son décret (n’3971, en 29/4/2010), et d’émettre un décret opposé (n’ 4673, en 28/7/2010).
Les objectifs de cette association, comme l’a indiqué le texte du décret gouvernemental, étaient de développer la jurisprudence, de consolider la justice en faveur des individus et du peuple, d’unifier et d’assurer la régularité de la législation et des décisions judiciaires, de préserver l’honneur de la pratique du droit et d’ appliquer les connaissances et les expertises de la profession afin de promouvoir l’intérêt public et d’encourager la communication et l’interaction.
Source : Alintiqad, traduit par : moqawama.org
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