Des personnalités politiques et religieuses syriennes : la crise touche à sa fin et la vie est quasi normale

Nombreuses sont les fabrications médiatiques qui font état d’une situation complexe en Syrie, d’événements sécuritaires et de manifestations dans toutes les mohafazats, y compris à Damas. Mais ce qu’affirment les Syriens est totalement différent de ce que diffusent certaines chaînes télévisées. Les personnes bien informées sur la situation syrienne signalent que le pouvoir syrien a pu vaincre 80% du complot ourdi à son encontre, que l’option militaire a tout tranché et que seule demeure le traitement des répercussions de la crise.

Des dignitaires religieux de Deraa et de Homs affirment que la sécurité dans les deux villes a été rétablie, et qu’il n’y existe plus que des foyers de tensions, que les forces syriennes œuvrent pour régler. Ils assurent tous que la situation évolue et que la vie dans les mohafazats syriennes est quasi normale.

Le site Alintiqad a interviewé des personnalités politiques et religieuses à la marge du congrès des ulémas du Levant ( Bilad el-Cham), pour le soutien d’al Quds.

Sayed Nizam : ils veulent vaincre la Syrie, pour détruire l’axe de la résistance

Le chef du comité des ulémas « adeptes de la doctrine d’ahl-el-Beit » (la famille du prophète), en Syrie, sayed Abdel Azim Nizam, a affirmé que « la Syrie sortira de sa crise, bien que ceci ait couté un lourd tribut du sang du peuple uni, et qu’il ait affaibli les potentiels de l’Etat et du peuple. « S’affranchir des effets de la crise nécessite un assez  long temps » a-t-il dit.
Il a dans le même contexte souligné que la politique internationale est dépourvue d’éthiques. « Ils tentent de vaincre la Syrie afin de détruire l’axe de la résistance » a-t-il ajouté, notant enfin que « le complot vise à orienter les faits vers les intérêts de l’Amérique ».

Georges Jabbour : il faut cesser la violence, simultanément avec le dialogue politique

L’ancien expert auprès du Conseil des Droits de l’homme de l’ONU, Dr. Georges Jabbour, a pour sa part assuré que la crise en Syrie s’achèvera sans doute, souhaitant qu’elle se termine rapidement. « En dépit des complications, je suis toujours optimiste : la crise touchera à sa fin et le plan de Kofi Annan sera accepté, car l’arrêt de la violence est nécessaire » a-t-il indiqué.

M.Jabbour a précisé que « la violence doit cesser simultanément avec le début d’un dialogue politique, auquel contribueront toutes les factions, courants et organisations intellectuels et politiques, à pied d’égalité. Un dialogue que cherche d’établir la politique syrienne officielle, pour parvenir à une solution à la crise » a-t-il rappelé, soulignant l’aspect interne de la crise syrienne, mais qui renferme de même des facteurs externes liés à la conspiration étrangère.

« J’apprécie énormément les efforts du secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah, dans sa dure lutte acharnée contre l’occupation sioniste. J’apprécie de même ses efforts majeurs afin de préserver la paix civile au Liban et nous comptons sur le Hezbollah pour tenter de panser les blessures de la Syrie » a-t-il conclu.

El-Saghir : la Syrie a dépassé 80% du complot

Le secrétaire adjoint du comité central du mouvement palestinien Fatah, Ziad Saghir, a comparé les événements en Syrie, à une guerre mondiale, lancée par l’occident à l’encontre de ce pays, dans le but de détruire l’Etat et de l’effriter.
« Ce qui a lieu en Syrie n’est point des protestations et des revendications de réformes, comme le prétendent les comploteurs. Mais le complot ourdi par plusieurs parties contre la Syrie, vise à détruire l’unité nationale de ce pays, comme prélude à l’effritement des pays arabes et à l’imposition du nouvel accord Sykes-Picot » a-t-il dit.
M.Saghir a affirmé que le complot contre la Syrie vise à protéger « Israël » et à en faire la force unique qui domine la région, vu l’échec des tentatives des Etats Unis dans leur projet.
« La Syrie a réussi à 80% à vaincre le complot, grâce à la sagesse du commandement syrien, notamment du président Bachar Assad, au soutien du peuple syrien au président et à la ténacité des organismes de l’Etat et des forces syriennes armées », a-t-il ajouté.
Il a enfin estimé que la résistance de la Syrie, protège la cause palestinienne du complot visant à l’éradiquer de la mémoire de la nation.

Cheikh el-Saleh : la situation à Homs évolue

L’enseignant de la Chariaa, et prédicateur de la mosquée de l’imam Ali Ben Abi Taleb à Homs, cheikh Yasser el-Saleh, a affirmé que la situation à Homs évolue et qu’elle s’est améliorée après la réussite de l’armée syrienne à contrôler le quartier de Baba Amr. « Lorsque le président Bachar Assad est venu à Homs, il a soigné de ses deux mains généreuses, les séquelles de la discorde. Ce qui a eu lieu était étranger à notre arabité et doctrine et nous le rejetons » a-t-il dit.
Cheikh el-Saleh a rappelé que Homs est la plus grande ville de Syrie, côtoyant plusieurs frontières, ce qui a facilité les tentatives de sa déstabilisation. « Certains de ceux qui ont été induits en erreur, ont retrouvé leur capacité de discernement. Mais d’autres personnes impliquées dans les événements, ont voulu poursuivre leurs agissements dans le but de saper la stabilité de la ville, en dépit du dialogue amorcé par les autorités syriennes avec elles », a expliqué Cheikh el-Saleh, avant de conclure : « la Syrie, unie, est un modèle de paix, de cohésion, de solidarité et de non-discrimination. Elle  sortira victorieuse de sa crise ».

Cheikh el-Ghazali : la vie à Deraa est quasi normale, sans les vautours de nuit

Cheikh Zeidan el-Ghazali, l’imam de la mosquée de l’imam Ali Ben Abi Taleb, à Deraa, a estimé que « le début des événements à Deraa, était faible ». « Mais nous avons été surpris par l’accélération des incidents  plus tard, ce qui confirme la présence d’un plan préétabli pour les aggraver. Le complot visant à saper la stabilité à Deraa et à étendre les événements vers toutes les mohafazats syriennes, était clair » a-t-il dit, affirmant que les manifestations ont régressé, à l’exception de quelques foyers de groupes armés dispersés, qui exploitent la nature géographique du terrain.
« Ces groupes sont pourchassés par les forces de l’ordre et l’armée syrienne » a-t-il ajouté, tout en affirmant que la vie quotidienne est quasi normale à Deraa, à l’exception de quelques «  vautours de nuit », qui cherchent à torpiller la stabilité.
« La crise touchera à sa fin, lorsque cessera le flux de l’argent et des armes, et lorsque les âmes troublées s’apaiseront »,  a-t-il conclu.
 

Cheikh Houssam Ahmad : ceux qui prétendent être des oulémas musulmans, doivent adopter la discipline de l’Islam

Le directeur de la Maison d’édition « el-Ahbab » et prédicateur de la mosquée « Hamzaoui » à Damas, Cheikh Houssam Ahmad Choueib, a indiqué que « le commandement syrien n’a pas été perturbé par les événements en Syrie. Il accorde toujours de l’intérêt aux causes arabes et à son entourage », soulignant que la cohésion et la solidarité règnent entre les composantes confessionnelles et ethniques en Syrie.
Cheikh Houssam Ahmad a riposté à ceux qui émettent des fatwas autorisant l’effusion de sang en Syrie. « Ceux qui prétendent être des oulémas de l’Islam, doivent suivre la doctrine et la discipline de l’Islam et s’abstenir d’autoriser l’effusion du sang syrien. En Syrie, nous avons toujours vécu dans la convivialité » a-t-il ajouté, affirmant que l’Islam n’a rien à voir avec les crimes commis par ceux qui se disent musulmans, avertissant les jeunes de suivre ces modèles.
« La véritable résistance est menée en face de l’ennemi israélien » a-t-il clamé, précisant que la crise en Syrie s’est calmée en général mais que ses répercussions, positives ou négatives demeurent encore visibles.
« La direction syrienne traitera les effets négatifs par les réformes et agira d’une nouvelle manière avec les pays du Golfe et l’occident » a-t-il assuré, soulignant finalement qu’une fois l’option militaire adoptée en Syrie, les pays arabes ont ressenti la fragilité de leur position.

Source : Alintiqad - Damas, traduit par : moqawama.org