Le président du parti “Miles” argentin : les évènements en Syrie un moyen pour agresser l’Iran

Venu de l’Argentine, située au cœur de l’Amérique latine, le professeur louis Dalia, est venu au Liban pour participer à la Marche internationale pour el-Qods, à l’occasion de la Journée de la Terre.

Cet homme politique argentin, chef du mouvement « Miles » a fait un long périple, afin de participer aux activités de la Journée de la Terre. Cette participation n’est point passagère, mais découle des prises de position de l’homme et de ses propres convictions : confronter l’occupation, qu’il qualifie d’impérialiste.

Ses positions appuient la cause palestinienne et le droit des palestiniens à libérer leur terre, ainsi que les droits des peuples à l’autodétermination et à la démocratie. Il a de même sa propre vision à l’égard des révolutions arabes et des événements en Syrie, à partir de l’expérience de l’Amérique latine avec l’impérialisme des Etats Unis.

Dans ce qui suit, le texte intégral de l’entretien avec M. Dalia, accordé au site Alintiqad :

- Qu’est ce qui a motivé votre participation à la Marche internationale pour el-Qods ?

Je suis venu pour soutenir la cause palestinienne, comme je l’ai toujours fait. Durant l’offensive israélienne sur Gaza en 2008, nous avons organisé une manifestation comptant 40,000 personnes, en protestation contre l’agression. Mon objectif est de sensibiliser le peuple argentin à la cause palestinienne. Dans quelques jours, le peuple argentin commémore le trentenaire de l’occupation des îles Malvinas, dont la cause est similaire à la cause palestinienne. Je suis donc heureux de participer à deux manifestations, l’une dans mon pays et l’autre en solidarité avec la cause palestinienne.

- Comment les peuples de l’Amérique latine, conçoivent-ils le conflit israélo-arabe et la lutte du peuple palestinien pour ses droits ?

L’Argentine est un pays anti-impérialiste ayant une vision claire sur le rôle joué par les Etats Unis, la Grande Bretagne, l’Otan et «  Israël », afin de remporter la bataille par la force. Les guerres actuelles ont plusieurs motifs, dont les ressources hydrauliques, pétrolifères et la terre. Ceux-là exercent l’intimidation internationale et il semble qu’ils remportent ces guerres. La cause palestinienne est claire : ce pays a été injustement occupé par la force, et sa cause est similaire à celle des îles Falklands, occupées par les forces britanniques impérialistes. Les forces impérialistes de Grande Bretagne et d’ «Israël » sont partenaires. Et nous tentons de sensibiliser les peuples contre eux.

- Comment évaluez-vous la lutte des peuples de l’Amérique latine contre le pouvoir impérialiste occidental, notamment américain, en Argentine ?

L’Amérique latine est en pleine lutte. Après 200 ans, nous sommes gouvernés par des gouvernements populaires, démocratiques qui prônent le changement. Les pays de la région sont unis et ont entrepris d’importantes démarches dans ce contexte, où les impérialistes tentent de renouveler leur hégémonie. Nous avions souffert au passé du plan « Condor » qui a fait 600,000 personnes portées disparues, et puis du plan de la réunion de Washington, tare pour l’humanité, les Etats Unis et la région. De ces jours, ces questions sont débattues en public, et nous tentons par tous les moyens de révéler ces faits dans les médias.

- D’après vous, quel serait le meilleur moyen pour les peuples du Moyen Orient pour lutter contre le pouvoir de l’occident et son protégé «  Israël » ?

Je crois que tout le monde est assez informé sur ce qui se passe dans votre région. Le Moyen Orient défend le sort du monde entier. Personnellement, je souhaite toute la chance pour l’Iran, la Syrie, la Palestine et pour notre planète. Et c’est pour ces raisons que nous sommes venus de l’Amérique latine dans le but de défendre le droit. Nous avons une vision claire sur les tentatives des peuples qui luttent pour la liberté, une lutte que nous avions vécue en Amérique latine, au passé. Le sort du Moyen Orient affectera celui de l’humanité. Je précise en affirmant que toute offensive contre la Syrie ou l’Iran, aboutira plus tard à une agression contre le Venezuela, en Amérique latine.

- Les révolutions arabes serviraient-elles la cause palestinienne ?

Oui, mais ces révolutions, contrairement à ce que certains estiment, sont une tentative pour imposer la démocratie, par des révolutions bourgeoises occidentales et non par des révolutions de solidarité culturelle et d’unité nationale. Cette unité qui assure la liberté et le développement pour l’humanité et qui pourrait servir les causes justes.

- Considérez-vous que l’immixtion impérialiste américaine dans les révolutions arabes, comme en Egypte, Lybie, Bahreïn, Yémen et en Tunisie, modifiera le sort de ces révolutions ?

Les révolutions arabes ont une autre source, celle de la logique révolutionnaire islamique, née en Iran. Cette logique qui consiste en un combat permanent contre les Etats Unis. L’impérialisme américain tente surement de s’ingérer afin de modifier le destin des révolutions arabes, par tous les moyens. Je souhaite l’échec de ces tentatives et je suis confiant que ces révolutions portent en elles-mêmes, la logique révolutionnaire islamique née en Iran, et en interaction avec toutes les parties et les lieux. Et c’est cette même logique qui mène un combat ouvert, toujours en cours, avec les Etats Unis.
 

- Quelle est votre position à l’égard des mouvements de résistance au Moyen Orient, notamment libanaises et palestiniennes,  et soutenez-vous leur lutte contre l’occupation ?

Je souhaite que vous ne sous-entendiez pas dans ce contexte la «  révolution syrienne » ! Nous appuyons bien sûr  la résistance libanaise et palestinienne, et d’autres, comme au Bahreïn. Mais les mouvements créés par les Etats Unis et leur allié «  Israël », et qui en reçoivent les armes et le soutien, ces mouvements œuvrent en faveur de l’impérialisme international. Nous ne les soutenons point.

- Pourquoi avez-vous décidé de vous retirer du gouvernement argentin, après l’accusation lancée contre des responsables iraniens, d’être derrière l’attentat à l’explosif en Argentine ?

J’ai pris ma décision à la suite d’un différend avec le ministère des Affaires étrangères argentin, à propos de l’Iran. J’ai décidé alors de me retirer du gouvernement, mais je soutiens par contre ses plans et sa politique générale qui répond aux aspirations du peuple. En ce qui concerne l’Iran, il y a eu des divergences d’opinion avec le gouvernement. Cependant, l’attitude de notre gouvernement a complètement changé. La présidente Cristina Fernandez Kerchner a modifié le climat qui prévalait en cette période, caractérisée par la coopération avec  les services de renseignements américains et le « Mossad », ce qui a  précisément été à l’origine de mon retrait du gouvernement. Mais actuellement, la situation est différente et j’affirme que le gouvernement en place est bon.  

- Qu’en pensez-vous des événements en Syrie ? Et quelle est la raison de la campagne contre ce pays ?

Je crois que la raison principale est de trouver un moyen pour agresser l’Iran. Le monde entier est conscient de la relation ferme qui lie le président syrien à son homologue iranien. J’estime qu’ils veulent imposer au président syrien de changer la politique adoptée par son pays depuis 40 ans. Tout le monde sait, y compris nous, que la soi-disant résistance syrienne est financée par l’étranger, « Israël » et d’autres et ne jouit pas d’une grande popularité, et que sa présence sur la scène syrienne s’affaiblit de jour en jour. J’espère que la Syrie dépassera prochainement sa crise, et demeurera unie. Je pense que les gens sont rassemblés autour des aspirations du président syrien, ce qui le rendra plus fort, au plan politique et populaire.

- Comment commentez-vous « la coalition » entre el-Qaeda, les arabes du Golfe, les Frères musulmans et l’occident impérialiste avec « Israël » ? Et quelle en est la cause ?

Ils se regroupent pour servir les intérêts du colonialisme impérialiste, et cherchent un alibi pour agresser l’Iran. Mais si la Syrie était un pays producteur de pétrole, à l’instar de la Libye, la situation aurait complètement changé. La Palestine a été injustement occupée par la force et sa cause est similaire à celle des îles Falkland, occupées par les forces impérialistes britanniques. «  Israël » et l’Angleterre sont deux partenaires, contre lesquels nous tentons de sensibiliser l’opinion publique.

- Qu’en dites-vous à propos de la visite du président au quartier Baba Amr, à Homs ?

J’étais heureux. Cette visite affirme que la période dure qu’a vécue cette région est finie. D’ailleurs les citoyens ont montré que ce qui a eu lieu dans leur région était le résultat des ingérences extérieures en Syrie. Je prie pour que la situation y évolue dans un sens positif. 

- Estimez-vous que les manifestations massives pro-régime syrien, aient résulté des pressions exercées par le gouvernement sur le peuple ? Et comment expliquez-vous le nombre restreint des participants aux manifestations de la soi-disant opposition ?

Les médias internationaux sont contrôlés par l’occupation qui veut modifier la vérité des faits, par la diffusion des messages impérialistes internationaux, de manière à faire de la vérité, une simple information. De retour à la tournée du président syrien à Baba Amr, j’estime qu’elle l’a énormément servi et a été par contre une défaite pour ses adversaires. J’en suis enchanté. 

- Concernant le Bahreïn, pourquoi les Nations Unies n’interviennent-elles pas pour défendre les manifestations populaires pacifiques, où les journalistes sont interdits, tout comme les organisations internationales, de transmettre la vérité des faits ?

La raison est claire. Ils ne veulent pas montrer la vérité,  et pour ce but,  ils facilitent la couverture de ce qui sert leurs intérêts et interdisent le contraire. Ce fait ne me surprend pas, car ils déploient des efforts énormes là où résident leurs intérêts.


Source : Alintiqad, traduit par : moqawama.org