Le Qatar finance une conférence organisée par l’opposant syrien Michel Kilo au Caire

Aussi instable qu'une plume secouée par le vent d'hiver, que l'écume emportée par la vague…Telle était la situation de l'opposant syrien Michel Kilo depuis le début de la crise syrienne et jusqu'à présent. Mais aujourd'hui, il a décidé d’être dépendant financièrement du Qatar comme plusieurs d’autres. Cependant, cette dépendance se traduit sur le plan  politique,  précisément en Syrie.

Michel Kilo n'avait pris aucune position claire ni fixe sur les événements en Syrie. Ses articles et ses déclarations montraient des contradictions du jour au lendemain. Certains opposants syriens estiment qu'il est du genre de Hayssam El-Maleh et Riad El-Tork, qui se déclarent être respectivement "le chef de l'opposition" et " Nilson Mandella de l'opposition syrienne". À son tour, Kilo hésite même à se donner un titre, comme il hésite à prendre des positions. Enfin, on peut dire que juste comme MM. El-Maleh et Al-Tork, il croit au principe de "moi et moi seulement".

Des détails sur le financement qatari...

La chefferie du Qatar finance la conférence organisée par Michel Kilo au Caire le 13 avril prochain, sous le nom de la "Conférence ouverte pour la plate-forme démocratique syrienne". C'est une nouvelle plate-forme dont la première réunion a été tenue au Caire en mi-février dernier. Son financement était conditionné, comme c’était le financement de Burhan Ghalioun au début de sa relation avec les Qataris il y a un an : un financement assez suffisant, mais pas abondant, pour garantir la loyauté future de M. Ghalioun. En effet, il n'y a pas un seul opposant syrien qui a touché de l'argent de l'entreprise "Qatar Holding", et qui n'a pas demandé davantage selon l'expérience des Qataris, et des opposants syriens qui s'opposent à l'ingérence du Qatar dans les affaires syriennes. Selon ces derniers, cette chefferie a oublié que la Syrie est plus grande qu’elle et plus ancienne en termes de géographie, d'histoire et de civilisation.

L'ambassade du Qatar à Paris a acheté des billets de voyage pour les invités, après que M. Kilo lui a remis une liste de leurs noms et réservé la salle de conférence et la résidence des invités dans l'hôtel luxueux d'Al-Safir au Caire.

Les billets de voyage ont été envoyés aux invités avec les invitations. Ils ont été réservés avant même de distribuer les invitations et avant de savoir le nombre exact des personnes qui se rendront au Caire pour assister à la conférence. De nombreuses personnes parmi les invités ne voulaient pas répondre à l'invitation dont le financeur et les buts sont inconnus. Elles furent surprises de ce geste, et choquées du pouvoir de M. Kilo qui dépensait d'énormes sommes d'argent alors qu'il ne possédait pas auparavant de fortune pareille. Toutefois, ils n’ont pas tardé à découvrir la source de ces fonds, ayant transmis à Kilo via l’ambassade qatarie à Paris. Les réservations ont été effectuées dans plusieurs compagnies aériennes mondiales, racontent des personnes qui ont reçu les billets de voyage au Caire.

D'autres qui ne voulaient pas assister à la conférence ni être considérées comme partisanes du Qatar se sont même rendues à la compagnie aérienne de leur réservation, pour échanger le billet ou toucher son prix. Cependant, les compagnies ont répondu que ces billets ne peuvent être ni échangés ni remboursés ! Certains ont averti les employés de la compagnie que leurs billets seraient jetés à la poubelle. Les employés leur ont donc répondu qu'il "n'y avait aucun problème. Les billets ne peuvent être ni repris ni remboursés, et ce sont les instructions de la partie qui les a achetés".


Source : Alintiqad, traduit par : moqawama.org