Les ennemis de la Syrie… Tous les moyens sont bons pour faire échouer la mission d’Annan !

Akil Cheikh Hussein
Le plan de Kofi Annan est une dernière chance pour le régime syrien. C’est ce que la propagande de l’axe du mal américain ne cesse de répéter depuis le lancement de ce plan. S’il ne l’applique pas, il perdra toutes les opportunités et sera perdant et perdu. Aucune autre interprétation n’est plausible.
N’étant qu’une version légèrement remaniée du plan russe, le plan d’Annan propose l’arrêt simultané de la violence, de la part du régime et de l’opposition ou les « rebelles », selon l’expression récente du secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen.
Déclaration qui, bizarrement, est passée comme inaperçue. Serait-elle le prélude - après toutes les gesticulations des Américains et leurs alliés parallèlement à leurs menaces et leurs exigences n’acceptant rien de moins que le départ du président Bachar el-Assad - à un changement de cap à sens inverse auquel les Occidentaux sont habitués notamment dans leurs positions vis-à-vis de la Syrie ?
Ce serait, après la fameuse politique de double poids double mesure un passage à la tactique du double visage. Car, à la prendre au sérieux, c’est-à-dire non comme un lapsus, et étant donné l’énorme différence entre manifestations pacifiques ou combattants pour la liberté, d’un côté, et « rebelles » de l’autre, cette déclaration émanant d’une Autorité comme le secrétaire général de l’Otan, ne fait que traduire ce changement spectaculaire dans la position des Occidentaux.
Le consensus dont parlent tant d’observateurs entre Occidentaux, Russes, Chinois et Arabes au sujet du plan d’Annan qui devrait être soutenu dans les prochains jours par une déclaration du Conseil de sécurité ne fait que confirmer ce changement.
Mais comment comprendre, et c’est ici que se manifeste le double visage, le scepticisme qu’ils affichent à l’encontre du plan d’Annan ?
Chaque fois que le plan fait un pas en avant, ils tergiversent et chicanent : Ils n’ont pas –disent-ils- confiance en le président Assad, ils n’ont pas assez d’assurance quant au retrait de l’armée syrienne loin des villes, le plan d’Annan n’est pas à même de mettre fin à la violence…
La violence, ils ne veulent la voir que d’un seul œil. Les bandes armées, la présence d’al-Qaïda et de combattants venus de partout en Syrie, les attentats destructeurs et meurtriers, les annonces promettant des payes alléchantes aux déserteurs qui rejoindraient les rangs de l’armée syrienne dite « libre », les appels à armer l’opposition et ceux qui promettent le Paradis aux combattants (c’était le slogan de la dernière épisode des manifestations du Vendredi)… Tout cela n’a pas de place dans leur discours.
Bref, « A quoi sert ce plan d’Annan s’il ne mène pas au renversement du régime ? ». Ce n’est pas un quelconque commentateur sur une chaîne comme al-Jazira ou al-Arabiyya qui le dit, mais bel et bien un analyste dans un think tank américain en quelque sorte porte-parole de la secrétaire d’Etat américaine.
Pour et contre le plan d’Annan ! Pour, s’il va dans le sens des objectifs de l’axe du mal américain. Contre, s’il va dans le sens d’une solution pacifique qui préserve la Syrie et lui épargne les maux d’une guerre civile ou d’une solution chirurgicale impossible sans le passage obligé par des bains de sang.
Les observateurs chargés, dans le cadre du plan Annan, de superviser un éventuel cessez-le-feu commencent à arriver en Syrie. Ils constateront, en un premier temps, que l’armée arabe syrienne respecte ses engagements et se retire des zones encore chaudes. Ils constateront aussi que la violence se poursuit.
En un deuxième temps, le général norvégien Robert Mood finira par trouver le même sort que celui du maréchal soudanais, Muhammad et-Dabi.
La hantise de se retrouver dans une situation pareille s’ajoute aux réserves initiales et explique les réserves qu’on commence à émettre en ce qui concerne la mission des observateurs des Nations unies.
« Mission impossible », disent-ils déjà, car la seule présence en Syrie de l’armée syrienne suffit pour l’entraver. Il faut donc démobiliser cette armée pour la réussite de la « mission » !
Les observateurs, ajoutent-ils, ne seront pas armés pour mener à bien leur mission… Il faut donc, puisque 250 observateurs armés ne sauraient pas capables de mener à bien leur mission, quelques centaines de milliers d’observateurs armés… En d’autres termes, une armée d’occupation plus grande et mieux équipées que celles qui ont occupé l’Irak et qui continuent d’occuper l’Afghanistan !
Conclusion : les observateurs des Nations unies seront pris pour cibles par les belligérants. Il vaut donc mieux qu’ils se retirent de la Syrie le plus rapidement possible. Et la mission d’Annan sera comme si elle n’a jamais été.
Avec un tel aboutissement, et à force de continuer à financer et à armer les rebelles, et de poursuivre les campagnes d’intoxication et de désinformation, les ennemis de la Syrie espèrent pouvoir déstabiliser ce pays comme condition obligatoire pour la bonne marche des projets hégémoniques dans la région.
Trop tard ! La Syrie est en train de gagner la bataille. C’est maintenant au tour des conjurés de la perdre dans leurs propres pays.
Comments

Nouvelle phase de la guerre universelle contre la Syrie
depuis 12 années

