Par AlAhed avec agences

Par la voix du porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, la Chine a vivement critiqué la décision d'«Israël» de reconnaître la République autoproclamée du Somaliland. Pékin «s'oppose fermement» à toute tentative de division du territoire somalien.

S'exprimant lors d'un point de presse régulier à Pékin, lundi 29 décembre, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré que le Somaliland fait partie intégrante de la Somalie, conformément aux principes de la Charte des Nations Unies et aux normes établies du droit international.

«La Chine soutient fermement la souveraineté, l'unité et l'intégrité territoriale de la Somalie et s'oppose à tout acte qui porte atteinte à cette intégrité», a ajouté M. Lin.

Il a noté que le gouvernement fédéral somalien avait publié une déclaration rejetant la décision d'«Israël» et a mentionné les condamnations similaires de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), de la Ligue arabe et de l'Union africaine, qui ont toutes qualifié cette reconnaissance d'illégitime.

M. Lin a souligné que la question du Somaliland relève entièrement des affaires intérieures de la Somalie et doit être réglée par le peuple somalien lui-même, conformément à sa constitution et à sa situation nationale.

Il a ajouté que les pays hors de la région devraient s'abstenir de toute ingérence et ne pas inciter ni soutenir des forces séparatistes dans un autre pays pour servir leurs propres intérêts.

«Nous exhortons les autorités du Somaliland à prendre conscience de la situation et à cesser immédiatement leurs activités séparatistes et toute collusion avec des forces extérieures», a-t-il déclaré.

«Israël» a annoncé vendredi avoir formellement reconnu le Somaliland comme un «État indépendant et souverain».

Le bureau du «Premier ministre israélien», Benjamin Netanyahu, a indiqué que les deux parties avaient signé un accord établissant des relations diplomatiques.

Le Secrétariat général de l'OCI a fermement condamné et rejeté catégoriquement la décision d'«Israël», la considérant comme une violation de la souveraineté de la République fédérale de Somalie, de son unité nationale et de son intégrité territoriale.

L'Union africaine a également «rejeté fermement» la décision d'«Israël», avertissant: «Toute tentative de saper l'unité, la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Somalie […] risque de créer un dangereux précédent aux conséquences considérables pour la paix et la stabilité sur l'ensemble du continent».

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a récemment exhorté la communauté internationale à prendre des mesures décisives pour contrer l'acte «expansionniste et menaçant» de l’entité d'occupation «israélienne».

Le Somaliland, qui a fait sécession de la Somalie, est envisagé par l’entité sioniste comme une destination potentielle pour le déplacement forcé de Palestiniens.

Le Somaliland a proclamé son indépendance de la Somalie en 1991 à la suite d'une guerre civile sanglante, pourtant il n'a jamais été reconnu par aucun État membre des Nations unies.

Le Somaliland est situé le long du golfe d'Aden et abrite le port stratégique en eau profonde de Berbera.

Selon certaines sources, l’entité «israélienne» envisagerait d'établir une base militaire au Somaliland, ce qui lui permettrait de contrôler le golfe d'Aden et de lancer des attaques contre le gouvernement yéménite dirigé par Ansarullah.

Le leader du mouvement de résistance yéménite Ansarullah, sayyed Abdelmalik al-Houthi, a averti dimanche, lors d'un discours, que toute présence «israélienne» potentielle au Somaliland serait considérée comme une «cible militaire» par les forces armées yéménites.