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Un combattant blessé du Hezbollah dans une interview exclusive à AlAhed: La bataille des Vaillants a été notre remède

Un combattant blessé du Hezbollah dans une interview exclusive à AlAhed: La bataille des Vaillants a été notre remède
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Par Latifa Husseini

Avec une grande sérénité, le combattant blessé hajj Baqer rassure ceux qui s'en soucient : la Résistance va bien. Ce combattant, qui n'a jamais quitté le front pendant 26 ans, depuis son adhésion au Hezbollah jusqu'à sa blessure lors de l'explosion des bipeurs, estime que sa mission sacrée a été la base et la motivation pour s'accrocher à la lutte dans les combats les plus acharnés contre l'ennemi.

Il a fallu 15 jours pour que hajj Baqer retourne au front après le 17 septembre 2024. À Bint Jbeil, il s'est positionné, et de là, avec des doigts amputés et des douleurs vives, il a combattu aux côtés de ses camarades martyrs sur le champ de bataille. Le combattant de la Résistance évoque quelques-uns de ces moments, parlant des jours de combat et d'affrontements, et de la manière dont ils ont brisé la puissance de l'ennemi sur la terre du Sud.

Les détails de la bataille sont encore présents dans la mémoire de hajj Baqer, qui se remémore certaines images. Il explique que les combattants ont agi sous le feu et le survol des drones de reconnaissance, sans se soucier du danger ou des menaces.

Pour le moujahed blessé, la notion de peur est inexistante parmi les résistants. Ce qui est le plus important pour eux, c'est le milieu populaire honorable qui, sans lui, la Résistance n’aurait persisté.

Voici le témoignage de hajj Baqer sur son rétablissement et son expérience de combat.

Qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur votre parcours de rétablissement physique après la blessure du 17 septembre 2024, lors de l’attaque des bipeurs ?

Lorsque l'explosion des bipeurs a eu lieu, j'étais seul au centre. L'engin a explosé dans ma main. Je suis immédiatement allé seul à l'hôpital dans un taxi. J’y suis resté trois jours et puis à Beyrouth pendant environ 15 jours. Une fois les points de suture retirés, je me suis rendu au front, soit environ 15 jours après le début de la guerre.

Lorsque vous êtes retourné au front, votre blessure était encore récente. Cela nécessite du temps pour s'habituer à l'idée que vos doigts et une partie de votre main sont amputés. Comment avez-vous réussi à surmonter cela et à reprendre votre action de combattant ?

Les motivations religieuses, morales et l'engagement personnel au cours de toutes ces années ont été fondamentales. En d'autres termes, si vous êtes capable de faire quelque chose, même si c'est petit, même sans mains ou pieds, ne vous arrêtez pas là. Il est vrai que la blessure a entraîné une amputation et des douleurs, ce qui est normal, mais la bataille exigeait des sacrifices. Ce qui est essentiel, c'est que c'était ma mission, et je devais faire plus que ce qui était attendu de moi. La blessure était difficile, et beaucoup m'ont conseillé de prendre mon temps et de ne pas rejoindre rapidement le front jusqu'à la fin de mon traitement. Cependant, ce qui se passait me faisait sentir qu'il était nécessaire d'être là et de faire ce qu'il fallait, même si c'était «un petit travail». Les choses et les équilibres changent. Grâce à Dieu, j'ai conduit le véhicule d'une main et j'ai rejoint le champ de bataille, et grâce à Dieu, nous sommes revenus. En réalité, j'ai vu pendant la guerre toutes les facettes du sacrifice, de la loyauté et de la ténacité dans cette dure bataille.

Sur quel front étiez-vous ?

Sur le front de Bint Jbeil et el-Hujeir.

Jusqu'à quand avez-vous continué à vous battre ?

Jusqu'à la fin de la guerre.

Pouvez-vous partager avec nous des souvenirs de cette expérience et des actes de bravoure qui ont été réalisés sur le terrain, ainsi que certains des tirs significatifs et puissants ?

C'était naturellement une situation difficile. Celui qui rejoignait le champ de bataille était un kamikaze, projet de martyr. Ceux qui entraient ne sortaient pas, sauf si Dieu leur accordait la survie. Nous avions besoin de tactiques peu conventionnelles, c'est-à-dire pas des groupes militaires ordinaires, mais un style capable de surprendre l'ennemi et d'infliger des pertes dans des zones où il ne s'y attendait pas. Sur cette base, nous avons commencé à former des groupes. Grâce à Dieu, mes frères ont tenu bon. Un jeune homme blessé lors de l’attaque des bipeurs, avait encore des éclats dans l'œil. Je lui ai demandé de revenir à Beyrouth, et lorsque nous aurons besoin de lui, nous l'appellerons à nouveau. Il a refusé. Mes frères ont demandé un renfort à Bint Jbeil, afin de pouvoir introduire un groupe de combattants lié à certaines armes spécifiques pour réaliser quelques avancées. Dès que ce jeune homme a entendu et compris cela, il a pris ses affaires et s'est placé en première ligne avant quiconque d'autre en disant : «Personne ne sort sauf moi.» Bien qu'il n'ait pas été présent longtemps dans le corps de la Résistance, il s'est effectivement dirigé vers le front et a eu une part importante dans les tirs dirigés contre les forces ennemies à Maroun al-Ras, où il y a eu des morts et des blessés parmi les soldats d'occupation, jusqu'à ce qu'il soit tombé en martyr. Après sa mort, nous avons trouvé un papier parmi ses affaires personnelles sur lequel était écrit : «Mon Dieu, libère-moi de ce monde, et combien je désire rencontrer l'imam Hussein (psl) et le Maître du temps.»
L'opération à Maroun al-Ras était liée aux drones. Lorsque l'ennemi «israélien» a avancé vers le village, le groupe de Bint Jbeil comptait seulement deux combattants. Ces deux combattants ont réussi à lancer 12 drones et ont infligé des pertes significatives à l'ennemi, causant des morts et des blessés parmi leurs rangs, et ont pu arrêter les tentatives d'avancée de l'armée d'occupation, qui a reculé de l'est de Maroun. Les deux combattants ont été tués par la suite, mais leur seule réalisation à cet endroit a établi un état de dissuasion qui a empêché l'ennemi de se diriger à nouveau vers Bint Jbeil.
Une autre opération a été menée par l'un des frères qui s'est dirigé seul vers le triangle Maroun - Bint Jbeil - Aynata, puis a rejoint un autre frère dans cette région. Cet endroit a une signification militaire, car en 2006, durant la guerre à l'époque, une force du bataillon 51 «Golani» a été prise dans une embuscade de la Résistance aux frontières est de la ville de Bint Jbeil, entraînant la mort de 8 soldats et blessant plus de 25 autres. Cette bataille a été considérée comme l'une des principales batailles dans l'histoire du bataillon «Golani».
Ce qui est important, c'est que le même bataillon a cru qu'il pourrait se venger de cette embuscade après tout ce temps grâce à cette bataille et établir une image morale pour ses soldats. Ils ont pensé que le Hezbollah était fatigué et n'avait aucun combattant dans le triangle. Ils se sont infiltrés dans la région et ont atteint la limite d'une maison où il s'est avéré que les jeunes combattants y étaient positionnés. Un violent affrontement a immédiatement éclaté, et nos frères ont de nouveau fait sauter la maison avec le bataillon lui-même. L'ennemi «israélien» s'est alors retiré immédiatement et n'est jamais revenu dans la région.
(Selon le communiqué de la Résistance concernant l'opération du 13/11/2024, les combattants ont ciblé la maison avec plusieurs roquettes RPG et des tirs d’armes antichars, ce qui a causé la destruction de parties de la maison où se trouvaient les forces ennemies. Les affrontements ont duré plus de 3 heures, et l'évacuation des blessés s'est faite sous un épais nuage de fumée et de feu. L'ennemi a reconnu la mort d'un officier et de 5 soldats de la 51e brigade du bataillon «Golani», ainsi que 4 blessés. Aucune activité terrestre de l'armée «israélienne» n'a été signalée dans la région après l'événement.)
Parmi les scènes que j'ai observées, il y avait un blessé qui combattait et répondait à l'appel alors qu'il avait un appareil fixé à sa cuisse et était dans un état de santé très critique, tandis que la bataille battait son plein. Un autre combattant, blessé au bras, était toujours sur le terrain, fournissant ses efforts. Nous avons vu des hommes qui n'étaient pas liés au corps organisationnel du Hezbollah, mais qui incarnaient l'esprit et le sacrifice du Hezbollah. Nous avons également vu des jeunes ordinaires qui sont restés dans leurs villages et ont combattu jusqu'à la fin, et certains se déplaçaient sur la route sous le feu.

Sur la base de votre expérience dans cette bataille acharnée, comment avez-vous, en tant que combattants blessés, réussi à vous adapter aux conditions difficiles qui vous ont été imposées, notamment face à la violation technologique de la sécurité par l'ennemi, sachant que les «Israéliens» étaient capables de localiser vos positions ?

Depuis le premier jour, il nous a été clairement évident ce qui se passait, surtout en ce qui concerne les ciblages qui ont eu lieu. En ce qui concerne l'adaptation à la blessure, grâce à Dieu, une partie des bénédictions que Dieu nous a accordées est notre foi, et les modèles historiques incarnés par nos Imams sont clairs pour nous. L'abnégation d'Abu el-Fadl Al-Abbas est également un exemple : il a perdu sa première main, puis la seconde, puis ses yeux, mais son combat a continué. Pour nous, al-Abbas est un symbole de sacrifice et de dévouement. Personnellement, je n'ai jamais vu un jeune blessé dire qu'il ne voulait pas rejoindre le front. Au contraire, j'ai vu des jeunes pleurer pour rejoindre le front. Ceux qui ont la volonté ne rencontrent aucune difficulté. Et finalement, tout est entre les mains de Dieu, le Tout-Puissant.
En réalité, nous avons opéré sous les drones de reconnaissance et sous le feu. Un groupe entre et tous ses membres tombent en martyre, puis un deuxième groupe entre immédiatement après. C'est ce qui s'est passé à Bint Jbeil : le premier groupe (composé de 10 combattants) a été tué. Ensuite, un deuxième groupe est entré après avoir appris le sort du premier. Deux jours plus tard, les membres de ce groupe sont tombés. Il y avait ceux qui attendaient et savaient que 2 membres du groupe avaient été tués, mais ils ont quand même décidé de rejoindre les combattants et ont également été tués, jusqu'à ce qu'un troisième groupe entre, dont il n’est resté que 4 frères.

Cela signifie que le soutien logistique et humain a été maintenu tout au long de cette période de guerre ?

Oui, il a été maintenu. Rien ne s'est arrêté. Cela est lié à la volonté, à la foi et au sacrifice. Ce qui nous importait à ces moments-là, en plus de la fermeté et du combat, était notre environnement populaire. Si ces sacrifices n'avaient pas eu lieu, l'environnement de la Résistance serait devenu tout autre.

Receviez-vous des nouvelles de ce qui se passait ?

Oui, bien sûr. Les nouvelles, les ordres, la logistique, les tirs de roquettes, leurs quantités exactes, ainsi que la manière dont cela se faisait avec les armes et les drones, et contre les blindés. Tout était «parfaitement organisé». Et si la guerre avait duré plus longtemps, la productivité aurait également été plus élevée.
Qu'en est-il de la communication avec la direction militaire et des directives ?
La communication n'a pas cessé, tout comme nos besoins en armes, munitions et hommes.

Aujourd'hui, vous faites face à de grands défis et la situation est différente de celle de la période précédente. Comment vous adaptez-vous à ces difficultés sécuritaires actuelles ?

Au début de la guerre, les choses étaient difficiles, mais nous nous sommes rapidement intégrés aux nouvelles conditions. Cela a pris deux ou trois jours.

 

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