Cheikh Qassem: Le problème, c’est l’agression pas les armes… La résistance fait partie de Taëf, nous n’acceptons aucun nouvel accord

Par AlAhed
Le secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem, a confirmé ce mardi 5 août que la résistance, qui «fait partie intégrante de l’accord de Taëf», «aux côtés de l’armée et du peuple, restera sur le terrain et l’emportera», appelant les autorités libanaises à «coopérer dans le cadre de l’unité nationale» et à «abstenir de se soumettre à la tutelle américaine ou autre» pour «construire le Liban et consolider la stabilité».
Lors d'une cérémonie tenue à l'occasion du quarantième du martyre du leader Mohammad Saeed Izadi (haj Ramadan), cheikh Qassem a indiqué que «haj Ramadan est le martyr iranien pour la Palestine qui a consacré sa vie à la servir».
Il a précisé que «le leader martyr haj Ramadan était un dirigeant occupant un poste sensible à l’âge de 19 ans», révélant que ce grand chef «travaillait au bureau palestinien chargé de la coordination avec les factions palestiniennes».
«Al-Aqsa et al-Qods élèvent ceux qui les servent»
«Le commandant martyr Mohammad Saeed Izadi est venu des confins du monde pour servir et libérer le peuple palestinien», a-t-il ajouté.
«Haj Ramadan supervisait le plan de défense de Gaza, il s’intéressait particulièrement à la promotion de la résistance en Palestine», a affirmé cheikh Qassem, soulignant qu’il «était attaché à l’unité nationale palestinienne».
Et de poursuivre: «Pour haj Ramadan, le déluge d’al-Aqsa était un miracle qu’aucune force de résistance n’a accompli, al-Aqsa et al-Qods élèvent ceux qui les servent».
Le leader martyr «adoptait la vision de l’imam Khomeini selon laquelle l’entité sioniste est une tumeur cancéreuse», a-t-il dit, insistant que «pour nos dirigeants, la Palestine est une question humanitaire et non géographique, ce qui signifie que tout le monde doit la soutenir».
Cheikh Qassem a également révélé que «haj Ramadan est arrivé au Liban deux jours après le martyre de sayyed Nasrallah pour se mettre au service du Hezbollah».
Explosion du port du 4 août: non à la politisation
Avant d’aborder les derniers développements locaux, le secrétaire général du Hezbollah s’est attardé sur «la grande catastrophe survenue lors de l’explosion du port du 4 août», qui «a profondément blessé le Liban».
Il a ainsi appelé à «l’achèvement rapide des procès et des enquêtes, sans la politisation qui a retardé leur issue jusqu’à présent».
Cheikh Qassem a par ailleurs exhorté de construire le Liban et de consolider la stabilité, en coopérant dans le cadre de l’unité nationale et en abstenant de se soumettre à la tutelle américaine ou autre.
«Nous n’acceptons aucun nouvel accord»
Sur l’accord de cessez-le-feu, il a déclaré qu’il est «un accord indirect qui met en évidence une coopération étroite entre la Résistance et l’État». «Il s’agit d’une forme de coopération des plus raffinées, la Résistance ayant facilité sans délai toutes les procédures requises par l’accord pour l’État».
Cheikh Qassem a rappelé que «le Hezbollah a pleinement respecté les termes de l’accord, aucune violation n’a été signalée, ni contre l’ennemi ni en coopération avec l’État. Mais Israël a violé l’accord des milliers de fois».
«Israël a regretté cet accord qui selon lui, permet au Hezbollah de maintenir sa présence au Liban, alors il ne l’a pas respecté», a-t-il ajouté.
Le secrétaire général du Hezbollah a insisté que «les États-Unis ont imposé des diktats pour priver le Liban, la résistance et le peuple tout entier de leur pouvoir et de leurs capacités, ce qui est entièrement dans l’intérêt d’Israël».
Et d’expliquer: «(L'émissaire américain Tom) Barrack a posé la condition du désarmement sous 30 jours, même pour les grenades à main et les obus de mortier, des armes considérées comme simples. Il a stipulé que 50 % des capacités seraient démantelées en un mois, mais ils ne connaîtront pas le niveau de nos capacités pour déterminer ce pourcentage. Barrack a ensuite déclaré qu’après ces mesures, Israël se retirerait des cinq points. Les États-Unis cherchaient, dans son plan, à priver le Liban de ses capacités militaires, représentées par la résistance, et à empêcher l’armée d’obtenir des armes susceptibles de nuire à Israël. Les Américains disent que si l’accord est violé, nous pouvons condamner Israël au Conseil de sécurité de l’ONU. Parallèlement, si le Liban le viole, l’aide sera gelée et le pays sera soumis à des sanctions économiques plus sévères que celles qui lui sont déjà imposées».
«Nous n’acceptons aucun nouvel accord, ils doivent mettre en œuvre l’ancien, nous rejetons tout calendrier proposé pour sa mise en œuvre sous couvert d’agression israélienne», a fait savoir cheikh Qassem, ajoutant: «Nous n’acceptons d’être l’esclave de quiconque, ceux qui nous demandent de faire des concessions pour éviter une interdiction de financement, de quel financement parlent-ils?»
«Si nous rendons les armes, l’agression ne cessera pas»
Son Éminence a cependant mentionné qu’«il n’est pas dans l’intérêt d’Israël de se lancer dans une agression à grande échelle, car la résistance, l’armée et le peuple se défendront». «Des missiles s’abattront sur l’intérieur de l’entité, toute la sécurité sur laquelle ils ont bâti pendant huit mois s’effondrera en une seule heure».
Cheikh Qassem a confirmé que «si nous rendons les armes, l’agression ne cessera pas, c’est ce qu’affirment les responsables israéliens».
Selon lui, soutenir l’armée est «lié à son rôle local, et non à une confrontation avec Israël, il ne s’agit donc pas d’un soutien».
Il a interrogé: «La déclaration ministérielle parle de renforcement de la souveraineté, renoncer aux armes à la demande d’Israël, des États-Unis et de certains pays arabes constitue-t-il un renforcement de la souveraineté? La déclaration ministérielle parle de dissuasion des agresseurs, où est l’État qui repousse les calamités? Où est la défense des frontières?»
«Si vous dites que ce n’est pas possible, alors laissons-nous préserver et renforcer nos capacités», a-t-il insisté.
«La résistance fait partie intégrante de l’accord de Taëf»
Cheikh Qassem a ensuite déclaré que le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, «se réjouit de la clause engageant le gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires pour libérer tous les territoires de l’occupation israélienne, mais où sont ces mesures?»
«L’État doit assurer la protection, et non priver son peuple et sa résistance de leur force. L’Etat doit plutôt utiliser cette force au lieu de retirer les armes au nom d’Israël, des Etats-Unis et d’un pays arabe», a-t-il stressé.
Le secrétaire général du Hezbollah a par ailleurs appelé le Conseil des ministres à «établir une clause pour faire face à l’agression et préserver la souveraineté». «Nous devons fixer un calendrier pour y parvenir et discuter de la manière d’impliquer chacun dans le processus de défense du Liban et d’accroître la pression sur l’ennemi».
Il a rappelé que «la résistance fait partie intégrante de l’accord de Taëf et y est stipulée, c’est une question constitutionnelle».
«Discutons d’une stratégie de sécurité nationale qui tienne compte de la force du Liban, non d’un calendrier de désarmement», a-t-il également demandé.
Cheikh Qassem a cependant souligné que le Hezbollah est attaché à la coopération avec les trois présidents.
«Nous devons nous méfier des partisans de conflits internes aux mains tachées de sang et de ceux qui œuvrent au service du projet israélien», a-t-il affirmé.
Et d’ajouter: «C’est un pays où des sacrifices et du sang sont versés, nous ne permettrons à personne de nous imposer des diktats».
«Personne ne peut priver le Liban de sa force
Concernant la situation interne, cheikh Qassem a indiqué qu’elle serait réglée par la coopération et la compréhension, «aucune solution ne sera trouvée sans consensus interne».
«L’État doit faire savoir à la communauté internationale qu’il est responsable de la protection de ses frontières sud et qu’il en porte la responsabilité», a-t-il noté.
Et de poursuivre: «Personne ne peut priver le Liban de sa force, personne ne peut l’empêcher d’être honorable. Ceux qui ont consenti des sacrifices et libéré le pays sont plus patriotes que ceux qui ont nui à la patrie et tué ses citoyens».
Plus loin dans ses propos, cheikh Qassem a affirmé que la Résistance, lors de la bataille «Ceux qui ont la détermination», a «pu stopper l’agression», «sinon elle aurait atteint Beyrouth». «La résistance, l’armée et le peuple auraient empêché l’ennemi d’atteindre ses objectifs».
Le secrétaire général du Hezbollah a rassuré que «la résistance est forte, pleine de foi et de volonté et déterminée à faire du Liban un pays souverain, digne et indépendant».
«Le peuple de la Résistance est inébranlable et uni et les moudjahidines sont prêts à consentir les plus grands sacrifices», a-t-il ajouté.
«Nos blessés ne sont pas hors de combat»
Dans ce contexte, cheikh Qassem a déclaré que «les blessés des bipeurs et tous les autres sont des déterminés, dotés d’un dévouement et d’une détermination absolus, ils ont réussi les examens officiels».
«Si l’ennemi pense que nos blessés sont hors de combat, il se trompe», a-t-il dit.
Il a de même félicité tous les candidats qui ont réussi les examens officiels, «toutes confessions confondues».
Cheikh Qassem a cependant fait savoir que «la résistance est composée de partis, de forces et de personnalités de diverses confessions et idéologies, c’est un atout majeur».
«Notre ennemi n’a pas encore réalisé tous ses objectifs, ne le laissez pas y parvenir», a-t-il ainsi appelé.
«Dites à ceux qui exercent des pressions sur vous: +Retournez à la résistance+, nous nous en occuperons».
«Nous devons être des lions pour surmonter cette étape, non des agneaux à manger»
Pour cheikh Qassem, le slogan de cette étape est: «Nous sommes déterminés et nous la surmonterons la tête haute».
«Sachez que la résistance, aux côtés de l’armée et du peuple, restera sur le terrain et l’emportera», a-t-il réitéré.
Tout en soulignant que «le Liban est stable grâce à l’ensemble de son peuple, non à une partie au détriment de l’autre», cheikh Qassem a martelé que «dans la bataille actuelle, soit le Liban tout entier gagnera, soit tout le Liban perdra, nous sommes convaincus que nous pouvons gagner ensemble».
Il a ensuite appelé «à la vigilance face aux partisans de la sédition et aux défaitistes qui tenteraient d’exploiter la situation à des fins étrangères».
Et de résumer: «Le problème, c’est l’agression, pas les armes, résolvons le problème de l’agression, nous discuterons ensuite de la question des armes. La solution réside dans la possession des moyens de la force, sans les abandonner, et dans le recours à des personnes honorables, non à des loups Américains».
«Nous devons être des lions pour surmonter cette étape, non des agneaux à manger», a-t-il alerté. «Nous ferons face à la tutelle étrangère, à l’agression américano-arabe et aux brimades internes».
«C’est une étape dangereuse pour l’indépendance du Liban, nous sommes plus forts grâce à l’équation tripartite armée-peuple-résistance, et grâce à notre unité», a conclu cheikh Qassem.
Comments


